Là où Missmath dérive et Weby intègre.

Présenté par Blogger.

Mesdames, Messieurs et les autres

Quand un humoriste commence ainsi un spectacle, les gens rient.
Y a pas forcément de quoi rire.

Cela s'appelle en mathématique le principe du tiers exclu. Il s'énonce bêtement : si A est vraie, alors B est fausse et réciproquement (si B est vraie, c'est que A est fausse).

Nous sommes programmés à cela.
Quand quelqu'un nous dit qu'il a des principes, généralement, c'est qu'il a le principe du tiers exclu.

Quel est le contraire de blanc ?
Noir.
Pas de place pour le gris ?

Allons jouer dans la zone grise.

Règle générale, uniquement en voyant le visage au naturel et sans accessoire d'une personne, nous n'avons aucune difficulté à déterminer s'il s'agit d'une homme ou d'une femme. Pas de doute que Brad est un homme et Angelina une femme !



On commence à voir gris, n'est-ce pas ?

Cette année, Richard Russell, un chercheur de l'Université Harvard a surpris ses collègues psychologues en leur présentant une photo de jumeaux identiques, un garçon et une fille. Où est le garçon ?



À droite, n'est-ce pas ? Et pourtant, il s'agit exactement de la même image. On a renforcé les contrastes sur l'image de gauche, on les a diminués sur l'image de droite. On a fait aux photos le travail que ferait notre cerveau lorsqu'il cherche à établir le sexe d'une personne inconnue. Pas le temps de tout analyser, il se concentre sur les yeux, les sourcils, la bouche, bref, ces endroits que plusieurs femmes mettent en évidence avec du maquillage.

La différence entre un visage d'homme et un visage de femme ne serait-elle qu'affaire de contraste ? Vérifions.

La naissance, la vieillesse et la souffrance nous rendent tous pareils.

"Oh le beau bébé, c'est un garçon ou un fille ?"

L'âge du visage le plus androgyne est sans doute l'adolescence. Weby a donc accepté de se prêter au jeu.




Convainquant ?
Je ne trouve pas. Mais bon, je connais bien le sujet.


Un chirurgien esthétique serait sans doute plus objectif.




Ah ! Le nombre d'or ! Celui qui est intimement lié à Fibonacci à qui nous avons offert un pot dernièrement. Fibonacci est le masque de beauté, valable autant pour les hommes que pour les femmes ! Vérifions.

J'appelle une moche. En vraie ado, Weby se lève. Calculons sa mocheté.



Voilà Weby rassurée. Allez, tous à vos règles !

(Constatez que lorsqu'on veut obtenir le 1,618, on sait vite où commencent et où finissent les segments à mesurer ! Sacré Fibonacci.)

Mais qu'est-ce que la beauté ?

Les spécialistes de l'imagerie et de l'animation ont de leur côté développé des outils informatiques, qui un peu à la manière du masque de beauté, permettant de cibler les zones à modifier pour améliorer l'apparence des visages. Il s'agit grosso modo de créer un vecteur de mesures et, à l'aide de rapport de mesures, d'effectuer des changements sur certains paramètres. Si vous lisez le coréen, je suppose que vous pourrez en savoir plus ici.

Ces calculs tiennent-ils compte du sexe ? Il doit y avoir plus que le contraste !

Faisons le test : En regardant rapidement les 4 photos qui suivent, déterminez le sexe de la personne photographiée.






Trop facile, hein ? Mais quelle belle machine que notre cerveau. Quelle puissance que notre instinct !

Mais n'est-ce qu'affaire de contraste ?

Regardez cette dernière image. Qui est l'homme, qui est la femme ? Il n'y a pas à dire, le contraste est frappant. Teint clair, lèvres rouges à gauche, teint foncé plus rougeaud et uniforme à droite.



Plusieurs d'entre vous aurez reconnu la conférencière et consultante en marketing internet Michelle Blanc et Michel Leblanc. Comme la personne de la première et de l'avant-dernière photo de notre petit test (oups... l'instinct vient de prendre le bord !), Michelle Blanc fait partie du tiers exclu, les transgenres. En consultant son blogue, vous constaterez que la féminisation d'un visage est beaucoup plus qu'affaire de contraste.

Ma chirurgie de féminisation faciale impliquait le remodelage de l’os de mon front et de ma mâchoire (sablage). Pour ce faire, le Dr. Bensimon m’a ouvert le front d’une oreille à l’autre et l’intérieur de la bouche, au niveau inférieur. Il m’a aussi refait le nez et j’ai une petite cicatrice, à la base de celui-ci. Il a redrappé mes paupières supérieures qui étaient tombantes. Il m’a injecté de mon propre gras (qu’il a prélevé au niveau de l’abdomen) dans la lèvre supérieure. Finalement, j’ai aussi des implants au niveau des joues. Ces implants sont vissés sur mon os et ont été implantés via deux petites ouvertures à l’intérieure de ma bouche, au niveau supérieur. Lorsqu’il a recousu la peau de mon front, il a abaissé le niveau de la ligne de mes cheveux et positionné mes sourcils un peu plus hauts qu’ils étaient.
Michelle Blanc



Pour plus de détails sur les différences morphologiques et sur la perception du sexe par le cerveau, je vous invite à lire l'excellent billet publié sur le Webinet des curiosités.

De ce présent billet, il n'y a que trois choses à retenir :

1 - Vous êtes beaux et belles.
2 - Le principe du tiers exclu devrait être moins exclu.
3 - Sacré Fibonacci !





Note : Merci à Michelle Blanc pour la permission d'utiliser sa photo.

Note 2 : Richard Russell a travaillé à partir de l'image d'un androgyne, c'est-à-dire du mixage des traits pour minimiser les caractéristiques sexuelles des visages.

5 commentaires

M'sieur SVP a dit...

J'ai beaucoup souri en découvrant ton billet, j'espère que mon pentagone en aura profité pour se développer...

Je me suis beaucoup amusé avec la première vidéo de morphing, il m'a même semblées que les oreilles d'Angelina, faisaient concurrence à celles de Monsieur SPOKE, le vulcain de StarTrek !

Pour conclure, j'ai bien fait de garder la barbe, ainsi, j'économise à mes élèves, la charge mentale nécessaire pour discerner mon sexe lors de la première séance de l'année...

;o)))

unautreprof a dit...

Super intéresant ton billet!

unautreprof a dit...

avec deux "s"...

Xochipilli a dit...

Excellent comme démonstration! Ca me fait un peu penser aux harmoniques en musique:
- On les retrouve souvent dans les beaux morceaux (je parle musique!) tout comme les "bonnes proportions" dans les canons de beauté.
- Elles ne sont pas suffisantes pour expliquer la beauté d'une musique: ça tourne vite à la guimauve musicale quand on en abuse. L'équivalent de notre Weby national (et aussi à mon goût de la jeune fille de la vidéo, prise pourtant comme exemple) qui n'est pas une beauté malgré des proportions respectées.
- Elles ne sont pas nécessaires non plus: ce sont justement certaines dissonnances qui font tout le charme du jazz... En esthétique, ce serait l'équivalent de Charlotte Rampling, Brigitte Nielsen ou Daryl Hannah qui sont belles parce qu'elles ne sont pas communes...

Bref, l'émotion esthétique conserve encore ses mystères que les maths ignorent... heureusement!

Missmath a dit...

Je vais vite me procurer quelques antidépresseurs au cas où Weby tomberait sur ce commentaire !

Blague à part, il est vrai que les recettes deviennent vite totalement ennuyantes que ce soit en musique, en littérature, en architecture tout comme l'aléatoire devient vite insupportable, tellement insupportable que finit par naître du chaos une théorie.