Là où Missmath dérive et Weby intègre.

Présenté par Blogger.

Évaluation par compétences

Ma collègue Paule que j'apprécie beaucoup m'a fait parvenir cette vidéo du MELS concernant l'évaluation par compétences.


Après son visionnement, je peux faire au moins deux constats :

- Bien que nous ayons adopté l'approche par compétences au collégial depuis près de 15 ans, je n'évalue pas encore les compétences. Honteusement, je dois affirmer que la majorité des notes finales que je transmets au MELS proviennent de la sommation pondérée de l'évaluation de très peu reconnaissance, de beaucoup de compréhension et de quelques applications qui sont souvent les pierres d'achoppement de mes évaluations.

- L'évaluation par compétences entraîne une complexification significative des situations d'évaluation (on n'y vise que l'application, l'analyse et la création).

Comment créer une telle situation d'évaluation sans battre les records du plus haut taux d'échec ?

Je sèche.
Est-ce que je pourrais voir une vraie grille d'évaluation pour une SAE en mathématique ?

En perdre son latin

Je ne vois plus Weby. J'appréhende d'ailleurs le pire. Elle a toujours été entourée d'hélicoptères, mais rien indique qu'une vieille fée n'est pas passée jeter un sort sur son berceau pendant que tout le monde dormait et que, maintenant qu'elle est grande, elle ne s'est pas piqué le doigt et transformée en marmotte ou autre bête des sous-sols canadiens.

Dimanche dernier, après avoir sans doute découvert l'appareil sous une pile de vêtements sales, elle me téléphone.


- J'aurais besoin d'aide. Peux-tu m'expliquer ce qu'est un complément d'objet direct, un complément d'objet indirect et une apostrophe.


Prenons ici quelques secondes pour imaginer mon bonheur non pas seulement de l'entendre, mais de l'entendre me parler de grammaire dans une terminologie compréhensible. Quiconque a tenté de comprendre ce qu'est un déterminant du verbe ou du nom, un groupe du verbe ou pourquoi la correction d'un texte exige une boîte de 24 crayons de couleur comprendra ma joie.

Par contre, je ne sais pas si c'est parce que j'avais auparavant trop fait de psycho-pop "Calculez votre Q.I. en trouvant l'intrus dans la liste des mots suivants", mais il me semblait qu'un mot n'allait pas.

- Apostrophe ? T'es sûre que ce n'est pas complément circonstanciel ?

- Non, non, je sais ce qu'est un circonstanciel. Ah oui, il y a aussi un article. C'est quoi ?


Il n'en faut pas plus pour piquer ma curiosité. Pourquoi une marmotte en vacances aurait-elle besoin de connaître cela ? Il y a anguille sous roche.

- Dis-moi donc, pourquoi veux-tu savoir ça ?

- C'est que je veux apprendre le latin. J'ai trouvé un truc sur Internet, mais je ne comprends pas la terminologie.


(Vengeance !!!!)

Réflexion : C'est toujours utile de connaître un peu de latin, mais de là à l'apprendre... Les gens qui ont fait leur cours classique en ont fait pendant des années, savaient-ils le parler après ?





- Dis-moi donc, c'est tout un défi d'apprendre le latin toute seule. Qu'est-ce qui te motive ?

- En fait, je suis un peu découragée, parce que j'ai besoin de connaître le latin tout de suite.

(Non, il n'est pas convenable de rire.)

- Pourquoi ?

- Ben, c'est mon perso de RP. Il doit faire des incantations et je ne veux pas écrire n'importe quoi et comme ça se passe au Moyen-Âge, j'aimerais que ce soit en latin.


Pendant toute une journée, Weby avait tenté d'apprendre le latin très sérieusement pour pouvoir en insérer des phrases sur le forum d'un jeu de rôles. Il n'y a pas que la foi qui peut déplacer des montagnes, la motivation aussi !

L'histoire ne s'arrête pas là.



Il y a plusieurs mois que Weby joue plusieurs personnages sur plusieurs forums de jeux de rôles. Les règles de ces forums sont précises, le SMS est interdit tout autant que les propos injurieux, sexistes, racistes, homophobes, vulgaires. Ces forums sont crées, administrés et modérés par des jeunes, certains Québécois, plusieurs Français.

Allez simplement voir la Cité neutre Elefteria administrée présentement par un jeune Lillois qui vient d'avoir 14 ans. Enfin, je ne suis pas qualifiée pour évaluer la qualité du français qu'on y lit, mais je dois avouer être impressionnée tant par la forme que la qualité des textes compte tenu de l'âge des participants.

Évidemment, s'il est bien amusant de participer, il est encore plus intéressant de créer. Je ne sais pas si Weby a son propre forum, mais elle a aidé sa bonne amie Annie à créer le sien.

Parmi les règles du site, on peut lire :


-Pas de propos injurieux, raciste, homophobe ou sexiste, dans le flood ou bien par MP, les sanctions seront sévères à ce sujet. Vos personnages peuvent être ce qu’ils veulent, mais on laisse au RP, ce qui est au RP.

-De même pour les querelles entre joueurs, le forum n’est pas un endroit pour les disputes entre amis (ou ennemis) donc régler ça ailleurs!

-S’il vous plaît PAS DE SMS. Même dans le flood. Suis-je assez CLAIRE!

-Corrigez-vous, par pitié. Il n’est jamais amusant de lire un texte incompréhensible et il est déplaisant de devoir lire les réponses à voix haute pour comprendre ce que l’autre veut dire. Utilisez les logiciels que vous voulez, mais ayez un français correct. ( www.bonpatron.com si vous n’en aviez vraiment pas.)

-Faites-en sorte que l’on puisse distinguer les paroles, des actions et des pensées. Petits trucs : Vous pouvez mettre les actions en italique, les paroles en couleur et les pensées entre deux étoiles (*pense*).

Surligner après HRP et copier coller ailleurs.


Vous souriez ? Attendez, l'histoire ne s'arrête pas là.

Annie est au secondaire en cheminement particulier. La voie de garage. Elle est dyslexique et elle éprouve de graves difficultés d'apprentissage du français. Mais le potentiel de créer une histoire, d'y faire vivre son personnage, l'emporte sur ses difficultés.

- On dit à Annie de faire attention, d'utiliser un correcteur, mais la qualité de son français est épouvantable. Il y a même une phrase où Mel, So et moi, on n'arrive pas à comprendre ce qu'elle veut dire. C'est presque du SMS et c'est interdit dans les règlements. On ne sait pas comment lui dire que ses textes sont épouvantables. De toute façon, comment veux-tu qu'un correcteur arrive à la corriger quand même nous on ne comprend pas ce qu'elle veut dire !

Le cas est en effet difficile. Allons voir.

Le noir… la couleur du néant voilà se que Suki ressentait. Elle flottait dans le vite noir comme de l’encre. La jeune femme sentait tellement seule à flotter dans cet endroit… Puis, une lumière… Suki flotta jusqu’à cette étoile éclate. Puis, du blanc, des draps…le silence. Suki ce demanda si elle était morte. Surement…Elle ouvra complètement les yeux et remarqua qu’elle était dans une chambre. Un hôpital pour être exacte. Elle s’assit et regarda autour se qui l’entourait. Une chambre banale blanche et le lit aussi. Une petite table accoter du lit avec des fleures. Les fleures préférer de Suki, pour être exacte de belle fleur blanche… On aurait presque cru que nous étions en plein hiver. Soudain, Suki remarqua que quelque chose clochait… Il lui manquait un bras et une jambe. Elle resta figer pendants quelque minute…avec le visage neutre.


Honnêtement, il m'arrive de rencontrer des cas semblables au Cégep !
Ce n'est pas une raison et je n'ai pas su donner de solutions à Weby. Elle écrit mal, certes, mais diable, c'est déjà presqu'un miracle qu'elle écrive par plaisir !

Mais l'histoire ne s'arrête pas là.

De ces histoires sont nées des sagas mp3. Il en existe de véritables petits bijoux. Je pense à Reflet d'acide ou au Donjon de Naheulbeuk qui a été transposé en bandes dessinées. Un site en répertorie environ 10000 de langue française. Dès les premiers épisodes, par leurs commentaires sur le forum des sites, les jeunes influencent les auteurs. On pourrait presque parler de création collective.

Mais l'histoire ne s'arrête pas là.

Les admirateurs reprennent les histoires de leurs héros et les transposent de diverses façons. Certains envoient simplement des dessins pouvant représenter les personnages décrits. D'autres en créent des animations en effectuant le montage de séquences vidéo qu'ils peuvent obtenir à partir de certains jeux (Sims, World of Warcraft).



Mais l'histoire ne s'arrête pas là.

Comme en témoigne le répertoire, les jeunes ont aussi eu le goût de créer leur propre saga.

Les amies de Weby n'y ont pas échappé. Trois épisodes des Zinconnus ont été écrits, joués, enregistrés, montés, publiés... critiqués ! Des journées de travail sans relâche.






Alors quand les parents me disent que leur marmotte perd trop son temps sur l'ordinateur, j'en suis de moins en moins convaincue...

Mot de Cambronne pour TGÉ

Demain, c'est la rentrée.
Les papillons sont bien là dans l'estomac.
Mais ils s'agitent encore plus lorsque je pense à mes hommes de TGÉ.

Demain, c'est la rentrée et, pour eux, c'est le départ de l'aventure TGÉ en TIC.
Un projet à faire peur compte tenu de toutes les batailles qu'il a fallu mener, de tous les défis qu'il a fallu relever. Imaginez simplement l'organisation des classes pour permettre de brancher les portables qui n'ont pas une autonomie de 8 heures de cours.

Le nombre d'heures supplémentaires qu'ont dû faire les techniciens pendant les vacances explique peut-être leurs yeux cernés. Ce dimanche, ils étaient encore là à finaliser les derniers détails pour permettre une rentrée décente. Les dernières touches urgentes avant la première.

Demain, les étudiants du nouveau programme de TGÉ se présenteront une ardoise électronique sous le bras, prêts à y recevoir tous leurs cours avec comme support quelques logiciels leur permettant de favoriser leurs apprentissages, de l'enregistrement des cours à la baladodiffusion en passant par la simulation de nombreux appareils de laboratoires et de circuits électroniques.

Il faut avoir travaillé une seule fois dans un laboratoire informatique, il faut avoir une seule fois présenter à l'aide d'outils multimédia pour saisir l'ampleur du projet. Contrairement au théâtre, en classe, il n'y a pas de technicien, il n'y a pas non plus de test d'équipement, il n'y a que des minutes bien précieuses qu'on ne peut pas gaspiller à résoudre des problèmes techniques. Bien sûr, il faut toujours prévoir dans ces cas un plan B... et même souvent un plan C. Mais, en TGÉ, il n'est plus possible de reculer.



Le nouveau programme n'offrant plus de mathématique en première session, je me sens comme confinée dans les coulisses. Mais je suis près et prête. La session prochaine, si la vie le veut, je monterai sur scène pour le deuxième acte.

En attendant, mes hommes, m.... !





Au fil de mes lectures...
Savez-vous pourquoi ce mot est un porte-bonheur au théâtre et dans le monde du spectacle ?
Eh bien, c'est que, à l'époque, lorsque les spectacles avaient du succès, les "stationnements" étaient plein de chevaux qui laissaient en attendant une quantité importante de crottin.


Source photo : abalone_para

Sommes-nous prêts ?

Quand je pense que certains collègues commencent à peine à utiliser la messagerie électronique, que plusieurs écoles interdisent les cellulaires ou certains sites comme youtube, que des directions bâillonnent leurs professeurs qui osent tenir un blogue même sous le couvert de l'anonymat, je me dis qu'on est loin de l'éducation 2.0...

Sommes-nous prêts ?

Le monde du travail




Il faut toujours se méfier de ces statistiques présentées sans méthodologie. Même si l'on suppose que les moyennes des divers pays ont été obtenues à partir des mêmes critères, rien n'indique si l'on tient compte ou pas des emplois à temps partiel, des chômeurs ou des personnes qui ne font pas partie de la population active (assistés sociaux, prisonniers, handicapés...).

En supposant que... on constate qu'au Canada, on n'a pas trop le sens des vacances, contrairement à nos amis allemands, norvégiens ou néerlandais.

Détestant le chou cuit, les bretzels, le muesli et l'anguille, en ce me concerne, le compromis acceptable serait... hum... la France, là où l'on sait faire les ponts pour traverser les petites rivières et les trop longs jours entre deux congés !

Activités hyperboliques

Une petite pause sur la route qui mène aux fonctions hyperboliques pour traiter d'un autre excès de route.

Tout ceci se passe au Cœur-du-Québec...

Quand j'étais petite, bien avant les protège-tibias au foot et les casques de hockey obligatoires, la plus belle activité récompense que mon père pouvait nous offrir l'hiver, c'était de nous amener, mon frère et moi, faire du traîneau. Nous allions alors sur une route déserte et là, il attachait le traîneau à la voiture et nous promenait à quelques milles à l'heure (cela se passait avant le système métrique au Canada). Quel bonheur !


Il s'agissait sans doute de routes privées de campagne, je ne sais pas. Je n'ai pas non plus souvenir d'avoir eu peur, d'avoir eu à faire des manœuvres spéciales pour arrêter sans qu'on se retrouve sous la voiture. Je suppose qu'il ne devait pas aller très vite. Je n'ai qu'un très vague souvenir de cela, une simple impression impérissable d'ivresse d'enfance. Sans doute mon père pour qui nous étions les êtres les plus précieux de l'univers a-t-il réalisé le danger de l'activité et il s'est dit plus jamais. Je me souviens nous entendre réclamer une balade de traîneau et l'avoir entendu répondre :

"C'est trop dangereux. Mais je peux vous amener glisser au Parc des Voltigeurs."

La vitesse dans la côte du parc valait bien la longueur tranquille de la route, l'échange était acceptable, on n'a plus réclamé. Il faut dire que le Cœur-du-Québec, c'est vraiment "le plat pays qui est le mien" !




C'est aussi lorsque j'étais au primaire que les enseignantes ont décidé de faire des tours de garde pour surveiller les autobus scolaires. C'est que le cher Jean-Roch et Louis-Jacques avaient réussi à en convaincre quelques uns à faire du ski bottine derrière les autobus. Il s'agissait de s'accroupir pour prendre appui sur les pare-chocs des autobus et de se laisser traîner jusqu'au coin de la rue. Je les ai bien regardés faire, mais je n'ai jamais essayé. Après son "Que je te vouèye faire", mon père m'avait expliqué combien c'était dangereux. À force de retenus et de séances de piquet, avant la fin de mon primaire, le ski bottine avait disparu de mon école. Existe-il encore au Québec ?



La semaine dernière, j'étais de ma ville natale quand une gang de filles a décidé de faire du car surfing. On ne l'aurait jamais su si l'une d'elle ne s'était pas blessée au point d'être transportée à l'hôpital de Trois-Rivières. La conductrice sera accusée de négligence criminelle. Ces jeunes filles ayant l'âge de la sienne, ma cousine était bien choquée par cet événement :

- D'après toi, est-ce qu'il n'y a que la conductrice qui est coupable dans cette affaire ou les autres qui étaient là le sont aussi ? D'après moi, elles sont toutes coupables.

Bien sûr, les médias aussi se sont emparés de l'affaire. On cherche des coupables. Youtube ? Internet ? Les jeux vidéos ? L'engouement pour les sports extrêmes ? Jackass ?

Pffffffffff...

Depuis bien avant tout cela, il m'arrive d'avoir des idées de trucs tarés que j'aimerais essayer en voiture et que je ne vous raconterai certainement pas ici, ne tenant pas à perdre mon travail ni à aggraver ma réputation et encore moins vous donner des idées ! Qu'est-ce qui m'arrête ? La compréhension des risques et la peur des conséquences. Des probabilités, de la physique, de la biologie, des notions de secourisme... des trucs que l'on apprend lorsque l'on est jeune et que, si on n'en a pas une idée précise, on en garde une intuition toute sa vie.

Quelle est la probabilité, lorsque vous êtes debout sur une voiture en mouvement que vous en tombiez ?

a) Faible
b) Moyenne
c) Élevé

Si vous sautez d'une voiture qui roule à 50 km/h, quelle est votre vitesse relative par rapport au sol ?

Les chocs sont-ils mieux amortis sur les surfaces molles ou sur les surfaces dures ?

Quelle est la dureté de l'asphalte de nos routes ?

Quelles sont les conséquences associées à des fractures multiples ? Une perforation d'un poumon ou du foie suite à une fracture des cotes ? Une rupture de la colonne vertébrale ? Un traumatisme crânien ?


Je ne sais pas pour vous, mais moi, sans être médecin, physicienne ni actuaire, ça me calme tout à fait.




Gabrielle Dionne est décédée à Trois-Rivières d'un traumatisme crânien subi après s'être fracassé la tête en tombant du coffre arrière d'un véhicule en marche. Elle avait également une fracture de la colonne vertébrale qui l'aurait laissée tétraplégique si elle s'en était sortie. La conductrice du véhicule sera accusée de négligence criminelle entraînant la mort. Compte tenu des circonstances, il serait étonnant qu'on la condamne à la peine maximale, soit la prison à perpétuité. Il est fort probable qu'elle devra plutôt purger sa peine dans la collectivité. Les quatre autres passagères ne seront accusées de rien, mais elles plaideront sans doute coupables toute leur vie.

Ce n'est pas la faute de la toile. C'est trop facile de l'accuser. Des idées folles, il y en a toujours eues, il y en aura toujours. Allez lire Gina Desjardins, elle vous en convaincra peut-être mieux que moi.

Il est probable que la télévision et le cinéma alimentent l'imagination. Mais qui, selon vous, est le principal modèle de nos jeunes en ce qui a trait à la conduite automobile ? Les parents.

Avez-vous vu cette vidéo qui fait le tour de la planète de l'Abitibien qui filme fièrement son fils de 7 ans au volant de sa voiture (sous la pluie et sans doute avec le régulateur de vitesse en place, puisque l'enfant ne peut certainement pas atteindre ni l'accélérateur, ni le frein) alors que la maman et deux autres enfants prennent place à l'arrière de la voiture ? Les réactions sont vives sur la toile. Les parents sont traités pour le moins d'irresponsables. Pensez-vous que ça donne l'idée à d'autres parents d'essayer ça avec leur enfant ?

Je crois que le seul moyen de prévention qui existe pour empêcher la réalisation des idées de tarés, c'est l'éducation. J'espère que les cinq filles qui étaient avec Gabrielle partiront en croisade pour permettre à d'autres jeunes de réaliser les conséquences de certaines idées folles. Avoir des idées, c'est bien. Être insouciant, irresponsable, c'est non seulement criminel, mais c'est dangereux pour soi ou pour les autres, souvent nos proches. Les lois ou la censure n'y changeront rien, l'éducation est la seule solution.

Et l'éducation passe encore mieux quand elle vient des pères* et des pairs.




* Pour la beauté de la phrase et étant donné le contexte, le mot "pères" inclut ici bien évidemment les mères.

Hyperbole

Habituellement, en août, lorsque l'on dit "cône", on pense à ces cornets débordant de riche crème rafraîchissante glacée.



Cet été au Québec, le ciel se prenant pour la mer projetant sur le sol des marées de pluies incessantes toutes les secondes, le mot "cône" fait davantage penser à ceci :



Rares sont les élus qui savent qu'un cône, un vrai, a pour ainsi dire la forme d'un sablier qui refuse de laisser passer le temps.



On appelle conique les figures obtenues en tranchant un cône de révolution à l'aide d'une guillotine.



On y trouve l'hyperbole.

Hyperbole... du grec hyper, qui veut dire au-delà et bole, de ballein, jeter. L'hyperbole, c'est jeter au-delà, c'est l'excès, l'exagération.

On peut définir mathématiquement l'hyperbole de plusieurs façons. Le site de Mathcurve étant une référence incontestée, une mine de renseignements essentiels que nul matheux non nul ignore, il serait ici aussi inutile de répéter son contenu que de tenter de le reprendre de manière plus concise, complète et précise.

L'équation générale de l'hyperbole (centrée à l'origine) est :




(Source : Mathcurve)


Lorsque a=b, nous avons affaire à des hyperboles équilatères (équi = égal, latère = côté). Ses asymptotes sont alors perpendiculaires, la figure est plus agréable à regarder...



... et plus facile à manipuler !



Lorsque l'on regarde l'hyperbole équilatère, la figure précédente, puisque les asymptotes sont perpendiculaires, on pourrait les prendre comme repère, c'est-à-dire faire faire une rotation de 45° à notre hyperbole pour obtenir ceci :



La rotation d'une figure peut être obtenue de façon banale à l'aide d'une matrice de rotation.



Escamotons les détails d'algèbre matricielle sur lesquels nous pourrons revenir plus tard, nous obtenons, lorsque l'on fait tourner notre hyperbole équilatère, la transformation suivante (que vous pouvez lire en diagonale !) :



Ici pour un angle de 45°, on a un triangle isocèle, donc deux jambes égales de 1/√2.

On continue donc avec ce cas particulier :



Si vous avez l'œil, vous constaterez que les deux éléments de la matrice de droite sont identiques sauf pour le signe entre les termes. Les multiplier apportera nécessairement quelque chose de joli (eh oui, ça sert aussi à ça la factorisation).



Oh oh, mais qu'est-ce que cette chose ? y = k/x ? Mais c'est une fonction rationnelle !

Mais ce n'est pas tout...

Sachant que l'intégrale définie correspond à l'aire sous la courbe (théorème fondamental du calcul), quelle est l'intégrale de la fonction k/x ? Eh oui, le logarithme naturel (qui avant Euler s'appelait d'ailleurs logarithme hyperbolique).

C'est donc dire, enfants du secondaire, que l'hyperbole, la fonction rationnelle et les logarithmes qui vous font tant souffrir et qui vous semblent si éloignés ont le potentiel de s'unir... pour le meilleur et pour le pire... et en rendant la chose un peu plus complexe, ils sont même liés aux fonctions trigonométriques. Eh oui, dans l'excès de l'hyperbole, toutte se tient.