Là où Missmath dérive et Weby intègre.

Présenté par Blogger.

Contre la réforme




Dans les circonstances, la chose la plus appropriée à faire, à mon humble avis, serait de fermer les Facultés d'éducation, de restructurer complètement le MELS et de repenser la formation des maîtres ainsi que la réflexion et la recherche sur l'éducation. Ces institutions ont selon moi démontré leur incapacité à penser l'éducation, à accomplir correctement leur mission de formation des maîtres et à promouvoir l'adoption de saines pratiques pédagogiques. Elles ont même, sur trop de plans, montré qu'elles entravaient l'accomplissement de ces fonctions. Et certaines des personnes qui y œuvrent ont fait plus et mieux que quiconque pour discréditer le système public d'éducation et préparer dans les esprits l'idée de sa nécessaire privatisation.

[...]

Déplorant que le tiers des enseignants ne consulte pas la recherche en éducation, [le Conseil supérieur de l'éducation] recommande l'accroissement de son financement, de manière à mieux arrimer la théorie et la pratique.

Selon moi, compte tenu de ce qui se publie, il y a de fortes chances que ce soit une excellente chose que les enseignants ne consultent pas la recherche.




Normand Baillargeon,
Contre la réforme
La dérive idéologique du système d'éducation québécois
Presses de l'Université de Montréal, page 77.






Après de tels propos, il est assez difficile d'imaginer que Monsieur Baillargeon ne soit pas mathématicien !

34 commentaires

Plotin a dit...

Il a écrit le petit guide d'autodéfense intellectuelle.

Gabriel a dit...

"Après de tels propos, il est assez difficile d'imaginer que Monsieur Baillargeon ne soit pas mathématicien !"
Ou philosophe!

Marielle Potvin a dit...

Que l'on soit pour ou contre la réforme,l'essentiel est d'en avoir une idée juste. Malheureusement, on oublie trop souvent que les prémisses qui la sous-tendait sont excellents. Ce qui a fait déraper son intégration, c'est le manque de soutien aux enseignants, et l'organisation scolaire telle qu'elle est actuellement conçue.
Je réfère quiconque s'intéresse à la question ici:
http://j.mp/inoxx

Comme on peut y lire, bien des malentendus subsistent face à cette réforme qui, rappellons-le, était bien nécessaire.

Jonathan Livingston a dit...

Vous avez tout faux. Votre démonstration inexistante de l'excellence des prémisses qui sous-tendent la réforme est loin de me convaincre. Personnellement, je m'explique sur ce jugement ici: http://profougoeland.blogspot.com/2009/12/les-parades-des-melseux-reformistes.html

L'essentiel n'est pas d'en avoir une idée juste, mais de se démêler de ces concepts confusants pour revenir à la réalité concrète des enjeux de l'éducation des enfants.

Je ne suis pas seulement contre cette réforme, je suis pour le retour d'un peu de bon sens dans la formation de base de nos enfants en tenant compte de leur situation d'enfants en développement.

Non, ce qui a fait déraper la réforme, c'est sa consistance non démontrée et indémontrable et la volonté de l'imposer, sans l'avoir validée, dans l'improvisation la plus complète de l'organisation scolaire avec le mépris le plus complet du savoir-faire et des valeurs de la tradition scolaire.

Des prétentieux qui ne savaient pas de quoi ils parlaient et des vendeurs de machines et de livres et de rêves ont complètement kidnappé l'appareil scolaire québécois avec le consentement de politicien opportuniste, voilà ce qui a dérapé.

Je ne veux pas de ces formations et de ce soutien qui ne sont que des endoctrinements sectaires d'une pédagogie fumeuse.

Jonathan Livingston a dit...

C'était pour la dame Potvin, vous l'aviez peut-être deviné!

Missmath a dit...

Le lien de Marielle est ici

et celui de Jonathan Livingston est .

Revenez nous faire part de vos réflexions après lecture !

Frankie a dit...

«Je ne suis pas seulement contre cette réforme, je suis pour le retour d'un peu de bon sens dans la formation de base de nos enfants en tenant compte de leur situation d'enfants en développement.»

Ça peut se solutionner avec un grand retour du clergé dans nos écoles.

Bon encadrement + Ordre + Discipline = Réussite !

Jonathan Livingston a dit...

Dis donc, Miss, le livre de Baillargeon, outre son mordant, on y apprend des choses?

Jonathan Livingston a dit...

Frankie,


Je crois déceler de l'ironie.


On trouvera une suite sur la question de cette école si différente de celle des clergés d'antan ici. C'est aussi une réponse au commentaire.

Manugugu a dit...

Bonjour, je suis prof de maths en France, et j'aimerais en savoir un peu plus sur votre situation.
En effet, j'estime de plus en plus que les profs, ici, sont des cons réactionnaires, rétifs à toute évolution et qui défendent systématiquement toutes les erreurs de l'enseignement à la papa (je juge la corporation, pas les individus, que je trouve pour certains très sympatiques).
J'estime que l'enseignement qu'ils prodiguent est adapté à la formation de professeurs à la papa, sans tenir compte des spécificités et des qualités des autres enfants.

Blagu'cuicui a dit...

Emmanuelle pourrais-tu être plus clair dans tes propos?

Considères-tu que les évolutions de ses dernières années ont été bonnes et judicieuses au sein de notre éducation nationale? (que le mot "éducation" me répugne de plus en plus d'ailleurs car notre métier n'est PAS d'éduquer quand comprendront-ils cela dans les hautes sphères??)

Sinon, je suis d'accord sur le mot "réactionnaire" dans la fonction public en générale (touchez pas c'est à moi mais surtout je ne propose rien en échange démerdez-vous pour trouver des solutions vu que c'est vous qui voulez changer). Je n'aime pas du tout cela et je trouve qu'il y a de meilleur méthode et moyen pour changer notre façon d'enseigner (ou plutôt revenir à la façon de notre parent ou grand parent ce qui serait pas du luxe aujourd'hui d'ailleurs un peu de discipline et de respect d'autrui mais bon, on a le droit de rêver après tout).

Donc si tu pouvais préciser tes propos pour savoir exactement ce que tu penses pas "éducation à la papa", cela serai sans doute plus simple pour faire évoluer le débat.

Sinon, pour la réforme au Canada, vu d'ici ça à l'air super sur le papier avec des élèves modèles et une société parfaite mais ça sent quand même la cata lorsqu'on va essayer de l'appliquer. Car rien qu'à lire les textes ou les quelques définitions, j'ai du sortir le dictionnaire de philosophie ;).

bibconfidences a dit...

Je suis allée lire le lien de Marielle...juste lire la définition des 4 compétences, me rappeler que je devrais faire tout ça avec mes élèves de 8 ans et j'ai déjà mal au coeur...
Pour y arriver, je devrais avoir une semaine d'enseignement sur deux, l'autre étant dédiée à faire ma préparation de classe en tenant compte d'une évaluation de ces compétences.
La journée où tout le monde admettra ne pas faire ce qu'on est supposé faire avec ces compets, on commencera à entrevoir la solution.

Manugugu a dit...

Ce que j'appelle "éducation à la papa", c'est le fait de faire comme faisaient nos prédécesseurs, de continuer toujours de la même manière, et de considérer toute proposition de réforme comme une attaque (je ne parle pas de la réforme du présent sujet, que je ne connais pas : c'est pour cette raison que je demandais des infos).

J'estime que les profs sont à l'aise dans le système actuel parce que le type d'éducation qu'ils dispensent est adapté au type d'intelligence qu'ils possèdent... et ils négligent donc les autres formes d'intelligence, les autres formes d'expression. (voir à ce propos la conférence TED de Ken Robinson sur l'éducation, très enrichissante et très divertissante)

Prenons par exemple les notes : à mon sens c'est une catastrophe ! Je m'évertue à mettre en activité des enfants, à leur faire envisager les maths sous des angles adaptés à leurs goûts et à leurs qualités... et à la fin, comme ils n'arrivent pas à produire le DS type, je leur colle une mauvaise note, puis je fais la moyenne des ces absurdités et je résume trois mois de travail par un nombre, souvent compris entre 0 et 7...

(au fait, je suis Emmanuel ;-)

Missmath a dit...

Il y a eu tellement de changements apportés au Renouveau, en fonction du temps et des politiques et des critiques, qu'on ne sait plus trop où l'on en est.

Je reviendrai sur le livre de Baillargeon prochainement. Gabriel a raison, ce penseur est un amoureux des mathématiques, mais surtout un philosophe. Son livre est à lire si l'on n'est pas allergique au mot "épistémologie" ! Il se veut une critique rigoureuse du constructivisme radical.

Une question demeure : avons-nous vraiment dans nos écoles adopté ce constructivisme radical ? De ce que je vois en travaillant le programme de formation en mathématiques au secondaire ou en récoltant les rétro-actions de mes étudiants en stage en enseignement des mathématiques au secondaire, nous n'en sommes pas là. Est-ce parce que les politiques ont changé ou parce que les enseignants en place font résistance, je ne sais pas, je suis trop jeune et trop étrangère dans ce milieu.

Pour joindre la discussion soulevée ici, je crois très sincèrement que ce que Emmanuel appelle l'éducation à papa ne fonctionne plus dans notre société occidentale, que l'on soit au Québec ou en France, parce que, justement, les valeurs qui faisaient que cela fonctionnaient ne priment plus chez nos jeunes.

Il devient donc impératif d'adopter une nouvelle pédagogie si l'on veut toujours s'adresser à tous nos enfants. Et de ce changement de faire doit suivre également le changement des évaluations.

Imaginons un cours de cuisine. On y apprend à faire des gâteaux blancs depuis des années. Il y a des compétitions internationales de gâteaux blancs. Et puis, on a commencé à réaliser que nos apprentis pâtissiers décrochaient, qu'on avait des problèmes dans les cuisines, bref, on a décidé, pour permettre plus d'implications et réveiller la motivation, de changer le programme pour ne s'intéresser qu'aux compétences développées lors la réalisation d'un gâteau (confection de l'appareil, cuisson, coupe du gâteau, réalisation du glaçage, glaçage). Résultat : à la fin de l'année, tous les élèves savent fouetter les oeufs, déterminer quand sortir le gâteau du four, quand le glacer pour que le glaçage tienne sur le gâteau. Mais, dans une école, on a gardé la confection de gâteau blanc, dans une autre, les élèves ont confectionné des tortes, dans une autre, c'est le merveilleux gâteau aux carottes et ananas avec son glaçage au beurre et au fromage à la crème, dans une autre, le prof audacieux, a laissé ses élèves choisir le gâteau de son choix. (On constate ici que le niveau de difficulté des cours est drôlement augmenté autant pour les élèves que pour les profs.) Arrive l'heure de l'évaluation : réaliser un gâteau blanc avec glaçage blanc de pâtissier. Le classique quoi ! Voilà notre école de torte qui ne connait pas à quoi peut servir la farine, l'école de carotte coule au glaçage quand il y ajoute un jaune d'oeuf et le reste de la population crie au scandale en disant que les jeunes ne savent même plus faire de simples gâteaux blancs ! Or, de cette situation, peut-être ces jeunes sont-ils beaucoup plus compétents que leurs prédécesseurs. Mais peut-être aussi que le coefficient de difficulté des nouveaux gâteaux est tellement élevé que toutes les tortes s'effritent, tous les gâteaux aux carottes ne sont jamais tout à fait cuits, bref qu'effectivement ces gens ne savent finalement rien faire.

Qu'en est-il avec notre réforme ? Pour l'instant, je m'attends au meilleur ET au pire et je ne peux que conclure en disant : c'est ce que nous verrons au Cégep l'an prochain !

Blagu'cuicui a dit...

Donc pour Emmanuel, j'avais bien compris ton message et j'espère que tu sera quoi faire de la réforme ne cours (je parle pour ma part dans ce message et dans le précédent de la réforme française c'est pour cela que je t'interpellais).

Je suis d'accord que le fait de noter les gens est absurde le soucis étant que je vois mal évalué quoique ce soit d'autre en mathématiques (et je parle seulement de mathématiques) car on évalue déjà le raisonnement dans la notation (vu qu'on surnote toute nos copies actuellement enfin on est obligé de surnoter sinon le système s'écroulerait sur lui-même vu qu'on a pas l'habitude de dire la vérité à nos élèves et cela depuis des générations).

La méthode de papa était peut-être draconienne je te le concède mais elle avait un avantage: "ne pas vendre du rêve aux gamins" c'est à dire que le mot respect avec un sens d'une part et que le mot travail avait une valeur d'autre part. Aujourd'hui un élève d'un niveau 6ème peut avoir le bac avec notre façon de noté en gros (j'exagère à peine en fait vu le jeu des coefficients et l'aspect je prend des points là où ils sont).

Bordel! On est censé formé des scientifiques et non des pseudo cuisinier mathématique qui n'applique que des recettes de grands mères sous prétexte qu'on ne peut pas leur apprendre autre chose car trop gavé de connerie!

Désolé pour cette phrase mes bons le système actuelle est tellement déplorable que de voir quelqu'un qui le soutiens ne serait-ce qu'une once m'horripile au plus haut point. La méthode de nos grands mères à formé d'excellent scientifique aujourd'hui si les doyen n'était pas là, je ne donnerait pas une centrale nucléaire à nos élèves actuelle ça me ferait flipper franchement.

Dans un autre monde où tu as des anges devant toi avide de savoir et de connaissance et qui ne pense pas qu'à se payer ta tête ou à la prochaine soirée qu'ils vont faire. Oui je signe tout de suite pour un changement de système vers plus del iberté mais aujourd'hui c'est plus liberticide qu'autre chose d'une part et d'autre part, on ne prépare pas du tout au monde réel nos gamins sous prétexte qu'ils y sont pas prets mais le seront-ils un jours franchement si on passe notre temps à se dire "ils verront ça plus tard, ils sont jeune laissons-les passer en classe supérieur les autres se démerderont avec c'est pas notre problème". A vouloir faire trop de sociale mal placé, on gave nos gamins de conneries sans fond pour le plaisir de les voir sourir jusqu'au jour où ils vous haïront avec plaisir lorsqu'ils découvriront que vous vous êtes payé leur tête durant des années!

aujourd'hui lorsqu'on forment des prof, on ne parle que de pédagogie, de comment montrer que ceic sertà cela ou encore comment ne pas trop en faire pour pas épuiserl es gamins ou encore comment être didactique ou encore comment gérer une classe ou encore.... Mais faisons-nous encore des maths et formons-nous des scientifiques à un moment dans tout ceci ou nous sommes là que pour faire de la garderie en faisant bougé des images sur un tableau? Une élève m'a encore dit ce matin "Mon prof de maths est gentils avec ces figure sur géoplan mais bon c'est lui qui s'amuse nous en s'en fout car on a pas compris la base donc on comprend que dalle à ce qu'il nous raconte avec sa figure qui bouge". En gros, on cherche à trouver des solution à des questions que les jeunes ne se posent même pas!!! Mais bon, la didactique est tellement importante et la pédagogie aussi qu'il faut mieux faire de jolie figure qui amuse le prof car en théorie c'est bien pour les élèves. En gros on ne réfléchit plus sur la métière mais sur le confort des élèbes, donc notre matière a perdu son âme tout simplement.

Blagu'cuicui a dit...

Aujourd'hui lorsqu'on forment des prof, on ne parle que de pédagogie, de comment montrer que ceic sertà cela ou encore comment ne pas trop en faire pour pas épuiserl es gamins ou encore comment être didactique ou encore comment gérer une classe ou encore.... Mais faisons-nous encore des maths et formons-nous des scientifiques à un moment dans tout ceci ou nous sommes là que pour faire de la garderie en faisant bougé des images sur un tableau? Une élève m'a encore dit ce matin "Mon prof de maths est gentils avec ces figure sur géoplan mais bon c'est lui qui s'amuse nous en s'en fout car on a pas compris la base donc on comprend que dalle à ce qu'il nous raconte avec sa figure qui bouge". En gros, on cherche à trouver des solution à des questions que les jeunes ne se posent même pas!!! Mais bon, la didactique est tellement importante et la pédagogie aussi qu'il faut mieux faire de jolie figure qui amuse le prof car en théorie c'est bien pour les élèves. En gros on ne réfléchit plus sur la métière mais sur le confort des élèbes, donc notre matière a perdu son âme tout simplement.

Lorsqu'un élève ne respecte plus son professeur c'est quel e professeur fait mal son boulot voilà le constat qui est fait aujourd'hui. La vie est belle dans le meilleur des mondes. Et on reçoit même des parents "mon fils n'a plus le temps de joué à la playstation 3, vous devez être moins exigent". En gros, nous sommes devenus au fur et à mesure du temps des substitution de parents pour des parents qui préfère s'amuser que de prendre leur responsabilité. Mais le pire c'est qu'on les a aidé à croire que c'était bien notre rôle car au mot "éducation" dans notre profession qui au fur et à mesure des années est devenu de l'éducation pur: "respect en société, respect de la hiérarchie, savoir se taire et se tenir en société, savoir travailer dur pour avoir et non attendre que ça passe"... Bref, je veut bien tenter l'évaluation par compétence qui sur le papier est une chose magnifique mais je craint fort qu'on se fasse mangé tout cru et qu'un jour ça soit les élèves qui nous fassent cours (certains essaient déjà de toute façon xD).

Missmath a dit...

Blagu'cuicui, comme j'aime tes longs commentaires qui confirment mes craintes.

Je n'ajouterai que ceci : peu importe le mode d'évaluation (compétence, connaissance, pop corn, normalisé, sévère), cela ne réglera pas les problèmes de gestion de classe que nous vivons.

Pourquoi formions-nous des scientifiques avant ? Parce que nous avions devant nous des jeunes qui avaient un rêve : devenir scientifique. Pourquoi avons=nous tant de mal aujourd'hui ? Parce les jeunes que nous avons dans nos classes ne savent pas pourquoi ils sont là.

Les réformes, les modes d'évaluation, les meilleurs profs au monde n'y feront rien.

Il faut voir, par contre, que dans le lot, il y a de très bons étudiants qui deviendront d'excellents scientifiques.

Jonathan Livingston a dit...

Vous ne réalisez pas une chose. Pour la première fois depuis la nuit des temps dans l'humanité, les enfants décident si leur éducation leur convient...

J'ai l'impression que la société moderne a opéré un glissement fort étrange.

J'aime bien ton histoire de gâteau blanc Missmath, en même temps, si on laisse un enfant dans son raisonnement égocentrique dicter la direction pédagogique, on n'a pas fini de valser!

Pour moi, on a abandonné la transmission rigoureuse de nos valeurs et de nos méthodes. Nos enfants sont gavés de spectacles intéressants...

Regarde bien la déconstruction du monde occidental dans les décennies à venir. Nous serons témoin de ça...

Jonathan Livingston a dit...

Un jour, l'humanité a atteint un tel niveau de complexité, que personne n'a plus su comment transmettre cette complexité à la génération suivante.

Missmath a dit...

Cher Jonathan, on n'a pas fini de valser, parce que, si les enfants décident de la danse, les parents les accompagnent en imposant le tempo.

Ceci dit, si les enfants ont la possibilité de faire des choix à l'école (ce qui était très rare avant), ils ne décident pas des programmes et pas non plus de la pédagogie.

J'aime bien par contre ce constat voulant que c'est la première fois dans l'histoire que les enfants décident de l'éducation qui leur convient. Peut-être est-ce parce qu'avant, si l'éducation ne leur convenait pas, ils avaient la possibilité de ne pas aller à l'école.

Blagu'cuicui a dit...

Aujourd'hui, MissMaths le soucis n'est pas que les enfant choisisse ce qu'ils vont faire mais qu'ils choisissent le contenu de ce qu'ils veulent faire et nous l'impose via pression sociale (peu importe la pression).

Que les enfants choisissent leur avenir est un fait qui n'estp as nouveau en soi mais qu'ils choisissent les contenus ça par contre c'est nouveau et c'est très dangereux sauf pour les gens issu de la pédagogie mania où l'enfant doit se sentir acteur... heu rappelez-moi de quoi? De leur avenir? Ou du monde?

Moi, je trouve pour ma part (et c'est ce qui me fait le plus flippé chez les pédagogue à l'extrême) c'est qu'un enfant ne peut tout simplement pas avoir le recule pour savoir ce qu'il doit ou pas apprendre!!!! Sinon, pourquoi ne pas leur enseigné l'astronomie et l'astrophysique dès le CP? après tout ça fascine tellement de gamins astronaute, non? Ou encore pourquoi ne pas leur donner les reine du pouvoir aussi pendant qu'on y est? (revendication lycéenne ne france pas si lointaine que cela un syndicat collégien qui réclame le droit de vote à 14 ans!!!) après tout ils sont souvent dans la rue depuis ses dernières années alors la politique les fascine (enfin les orateurs fascines pour la politique serait plus juste mais évitons de donner la vérité au gamins....), un président de 18-20ans ça vous tente? Et pourquoi pas leur apprendre les clé du nucléaire? C'est à dire juste les manipulations pas de théorie n'y pensez pas ils n'en veulent pas ça ne tombe pas tout cuit dans leur assiette? à 18-20ans mécano dans une centrale nucléaire, ça vous tente?

Le savoir est transmis par un recule de presque 10ans entre l'enseignant et le collégien, est-ce un pur hasard ou vous trouvez aussi que cela est une connerie sans nom et qu'il faudra que dès le poste bac c'est à dire à 18ans, on puisse enseigner au collège? après tout, s'ils sont si intelligent et mur pour choisir??????

Soyons réalistes bon sens bon soir! On ne transmet plus de savoir mais de belles images et en plus le pire c'est que celles et ceux qui les transmettent en sont totalement convaincus, c'est hallucinant, enfin moi ça m'hallucine en tout cas. A une époque pas si lointaine, on transmettait encore du savoir aujourd'hui on transmet du rêve derrière une vitrine blindé pour éviter que nos jeunes puissent voir la réalité en dehors des médias et d'internet. Et lorsqu'ils découvriront la vérité (pas apte à faire tel ou tel métier car son niveau réel ne le permettait pas et tout le monde le savait) et bien c'est là qu'il s'insurgeront encore plus mais inconsciemment en tant que parents referont le même schémas en pire pour essayer de rendre plus simple les choses et les possibilités pour que leurs enfants réussissent là où ils ont échoué (le fameux transfert cher à Freud) et vendront malgré eux encore plus de rêve par pression sociale sur l'équipe professorale.

Je suis sans doute très dur dans certain propos mais bon, à force de vouloir tout mettre sous le tapis, ça finira pas déborder ou sinon, il faudra acheter un drap pour cacher tout ça pour reculer encore un peu avant de sauter. A voir sur l'avenir mais les pédagogues extrême et les psychologue de l'enfance ne nous aideront pas à garder les rennes du savoir pour le transmettre car l'enfant doit être au centre pour eux et le savoir doit s'adapter à nos enfants (utilité quand tu nous tiens....). Triste constat... Mais l'humanité fasse au mur finie toujours pas le surmonter, il faut juste qu'il est conscience que le mur est là c'est surtout ça.

Missmath a dit...

Blagu'cuicui, je pense que quelques Ferrero Rocher te feront du bien.

Il est évident qu'il faut un recul et une expertise pour décider des savoirs et de la formation qui est nécessaire à nos jeunes et moins jeunes. Par contre, en plaçant les savoirs au centre de nos préoccupations, on risque plus de se retrouver dans une bibliothèque que dans une classe. Il faut trouver un juste équilibre entre le prof, le savoir et les élèves.

Jonathan Livingston a dit...

Pour moi,

La pression des enfants et des parents élude des ingrédients essentiels dans la formation de l'intellect: la répétition, la construction progressive en élaguant les détails pour mieux saisir le pattern, la structure, la chose à retenir. Et malheureusement, trop d'éducateurs ont rejoint les rangs de ceux qui ne voient plus ces nécessités. Aussi, pour apporter un autre éclairage à cette discussion intéressante, je vais m'attarder à cet aspect.

L'éducation nécessite un petit côté nécessairement contraignant. Il faut amener l'enfant à l'effort pour développer son intellect et construire patiemment sa capacité d'apprendre, d'entrer en relation avec le savoir.

Il y avait classiquement pour cela des méthodes propres à chaque discipline. En maths, par exemple, on suivait une certaine logique, celle des séries toujours plus complexes. Tranquillement, on gravait le disque dur qui permet ensuite gérer des opérations de plus en plus complexes. Au préalables, quelques répétions clés avaient été 100 fois retravaillées ou mémorisés: les additions de base, les tables, certaines routines complexes dans les opérations, les multiples, les facteurs des nombres,etc.

En français, après les bases de lecture et d'écriture, on y allait progressivement avec des faits de langues et des apprentissages faisant appel à la capacité de mémoriser. Même dans les bases, de nos jours, on saute des étapes qui amorçaient la capacité d'analyse des détails en approchant la lecture par l'apprentissage visuel des mots (approche global), plutôt que de patiemment développer la lecture fine des lettres et des syllabes. C'est cute de les voir lire fin 1ère année, mais à quel prix?

Qui fait apprendre les verbes solidement comme autrefois? La connaissance de la grammaire du verbe est une denrée rare chez nos élèves du secondaire... Il y avait des routines pour cela, des façons d'exercer le rappel...

Jonathan Livingston a dit...

L'analyse grammaticale qui à l'époque y allait avec une structure fort simple sujet-verbe-complément,cent fois répétée, fixait patiemment des concepts nécessaires à la constitution d'un réseau de connaissances bien gravés dans le disque dur de la tête bien faites aussi. Elle continuait le regard analytique et la patiente mise en relation répétée des concepts à la base d'une maîtrise possible de la grammaire. En plus d'écrire des mots, de les copier, de les voir, de les entrer dans sa main et dans son œil patiemment. Tout cela pour éventuellement objectiver, réfléchir et corriger son orthographe, le tout progressivement.

De plus en plus, la pédagogie globalisante et un modèle unique pour toutes les matières tentent de nous faire avaler qu'on peut se passer de cette patiente et nécessaire construction ordonnée des connaissances de base et qu'on apprend en ayant des questions (émotion d'étonnement), ce qui motiveraient, à partir de situation complexe de la vie réelle: d'où la pédagogie de projet.

Entre le questionnement et la constitution de base qui requiert la patience, on ne maintiendra pas l'intérêt... Cette pédagogie ne tient pas la route.

Même lubie pour la pédagogie inductive où l'on découvrirait des règles par observation et manipulation et une fois découvertes, on les retiendrait comme par magie. Or, ça ne fonctionne pas. C'est des leurres que chacun est à même d'observer dans sa pratique... Comme si on pouvait se passer de la patiente répétition ou de l'habitude ou des routines qui seules marquent la mémoire pour longtemps quand il s'agit de petits détails... L'intellect pour se construire a besoin de ce temps et de ce patient travail.

L'émotion qui ferait nous rappeler dans les cas de chocs traumatiques n'a pas vraiment d'application en éducation ou si peu comparé à la force de l'habitude de faire un certain chemin intellectuel. Le questionnement qui étonne au point de déclencher la mémoire est rare.

Jonathan Livingston a dit...

Le pire dans la situation, c'est qu'on n'a plus conscience de ces nécessités de l'apprentissage dans la constitution de l'intellect et donc, on ne se tient plus comme organisation éducative pour mettre cette pression nécessaire pour un patient développement des connaissances de base. On ne stimule plus guère ou fort insuffisamment la capacité de rappel. On ne fait plus faire la copie qui pourtant me fait apprendre rapidement un texte de chanson que je veux mémoriser, alors qu'en le lisant 100 fois, je n'y arrive pas.

Du déficit d'attention, ça se combat simplement en exigeant l'attention, en mettant en action d'attention. Et en ne laissant pas trop de choix... Quand on nous pousse à apprendre, on peut découvrir que ça entre... Quand je constate de plus en plus la pauvreté d'écoute pour tout ce qui demande un certain entrainement et un effort, je me dis que quelque part nous ne faisons plus cet entrainement intellectuel à la base de la démarche d'éducation et qu'on perd un temps fou dans des activités qui ne donnent rien en bout du compte.

Aujourd'hui, s'il est une chose essentiel qu'on nous a enlevé, c'est bien cette capacité d'exiger un travail. En mettant sur nous l'exigence d'intéresser, on a noyé toute possibilité de faire de l'éducation efficacement.

Oui, la gestion de classe est le nerf, et la nécessaire autorité aussi qui peut faire faire. Pas celle qui écrase, pas celle qui détruit, mais la nécessaire autorité qui régularisent qui rend possible l'œuvre...

Quand un enfant a la liberté de se soustraire sans problème de l'autorité qui le guide vers son développement,il ne voit pas qu'il s'ampute d'une possibilité pourtant importante pour accroître sa maîtrise du monde. Voilà la solidarité des adultes envers le projet éducatif que j'aimerais revoir renaître: donner à l'enseignant la force nécessaire de s'imposer, de faire faire ce qui doit. A mon sens, sans cette prise de conscience importante, sans ce rappel de ces nécessités de l'apprentissage, on va errer encore longtemps dans notre tâche. Et nous, nous devons assumer ce rôle, arrêter de nous prendre pour des bouffons qui doivent intéresser la galerie...

Aujourd'hui, je suis assez d'accord avec Blag'cuicui, on attire l'attention de l'éducateur sur le dernier gadget qui marcherait pour stimuler un travail assez superficiel chez l'apprenant.

Or, la pédagogie nouvelle, au lieu de nous mystifier de ces artifices qui n'ont pas prouvé leur efficacité, devrait mettre son ardeur à rendre stimulante les nécessaires répétitions. Jouer en répétant, chanter, dessiner, faire des jeux, et se répéter aussi joyeusement qu'on devient intelligent et capable de faire quelque chose parce qu'on l'a fait bien 100 fois.

Mon reproche envers la plupart des conseillers pédagogiques que j'ai croisé dans ma vie, c'est qu'ils sont aussi inconscients de ces faits essentiels. Ils devraient nous rappeler ces essentiels plutôt que de nous donner le dernier truc qui cogne qui s'avère 100 fois sur 10 inefficace ou inapplicable!

Et je n'ai parlé que des deux matières de base.

Voilà donc dans quel état j'hère!

Manugugu a dit...

Bon, je viens de découvrir les longs commentaires que vous avez laissés... là, je ne dispose que de quelques minutes, mais je vais m'y plonger ce soir ou demain. Je trouve seulement que ces commentaires ne sont pas très pratiques pour développer.
(j'ai lu quelques trucs à propos de faire bouger des images qui m'ont fait un peu frémir, j'ai envie de me faire porter malade pour pouvoir répondre tout de suite... mais bon, soyons sérieux...)

Manugugu a dit...

Bon alors, je vais essayer d'être synthétique, parce que là, on dépasse un peu les bornes.

Tout d'abord, j'enseigne dans un zone sensible, nous avons toutes les étiquettes de la création pour dire que c'est une population en grande difficulté, et pas seulement scolaire. Alors, les remarques sur les classes d'élite ou je ne sais quoi, qui se gèrent toutes seules... hum ! Venez voir mes troisièmes d'insertion, et on en reparlera.

Ensuite, pour ce qui est de la gestion de classe, mes élèves me respectent, se tiennent bien... et je crois que la pierre angulaire de ma démarche, c'est que je respecte mes élèves.
J'ai des collègues qui passent des heures à hurler, qui frappent leurs élèves aussi... il y en a quelques uns qui sont en dépression aussi.

Je ne fais pas des trucs jolis avec les logiciels de géométrie dynamique.

Ce matin, j'ai fait un cours sur les fractions à des quatrièmes : nous avons revu quelques règles et j'ai essayé de leur donner du sens. Ils avaient tous plus ou moins rencontré ces règles, mais c'était la première fois qu'on leur montrait qu'elles avaient un sens.
J'ai fini sur les genoux, mais toute la classe a suivi, du début à la fin, et plusieurs élèves très difficiles, réputés ingérables par mes collègues, ont participé et découvert non seulement des choses sur les fractions... mais beaucoup plus : qu'ils étaient capables de comprendre quelque chose en maths.

Je déteste qu'on me fasse entrer dans des catégories : moi, je travaille seul depuis le début, je regarde ce qu'on me propose, et je juge, je prends ou je jette.
Mais je suis certain que je pourrais faire nettement mieux en travaillant et en échangeant avec mes collègues.
Mais ils ne veulent pas, ils préfèrent faire leur cuisine dans leurs coins, refaire toujours tranquillement la même chose et ne jamais se remettre en question.

Si je prends du temps pour écrire ici, c'est parce que je pense qu'il peut exister des gens qui veulent réfléchir, avancer, créer... échanger.
Les étiquettes de pédago ou je ne sais quelle connerie, ça ne m'intéresse pas.
Tout ce que je sais, c'est que le monde change.
Tout ce que je sais, c'est que dans les idées que je vois passer, je considère que certaines sont des avancées, par rapport à celles qui structuraient l'éducation que j'ai reçue.

Le monde change : je ne regrette pas de ne pas avoir été de la génération d'avant, avec par exemple les châtiments corporels. Merci.
J'ai eu une enfance difficile. J'y aurais eu droit, j'en suis certain.

Si un prof touchait un de mes enfants, il aurait affaire à moi, je vous le dit.
Et si un de mes enfants manquait de respect à son prof, il aurait affaire à moi aussi.
Si un prof propose à mes enfants des choses plus intéressantes que certaines conneries que j'ai dû ingurgiter quand j'étais enfant,je lui dirai bravo.

Et surtout, je considère (je le répète) qu'il existe des types d'enfants différents, des types d'intelligence différents, et je crois que nous devons proposer aux enfants différents des activités différentes.
Le formatage, excusez moi, ne passera pas par moi.

Et pour finir, je pense que les profs ne veulent pas changer parce qu'ils étaient bien dans le système éducatif : évidemment, ce système était adapté à leur type d'intelligence. C'est un système adapté à la formation de profs.

(et pour les centrales nucléaires, qui semblent préoccuper certains, je les trouve bien préoccupantes en elles-mêmes quand je vois le nombre d'abrutis ineptes qui se retrouvent à des postes de responsabilités très élevés... il y en a même un qui a pris l'hélicoptère l'an dernier, et lui il avait nettement plus qu'une centrale nucléaire entre les mains)

Le professeur masqué a dit...

Miss Math: j'ai attendu quelque peu avant d'intervenir ici. Question de réfléchir.

La réforme...

Elle aurait échoué à cause de manque de soutien et de l'organisation scolaire. Pourquoi ne pas dire simplement qu’elle a échoué à cause de l'incompétence du MELS? Quand on procède à un changement de cette taille, on a la responsabilité de s'assurer qu'il soit viable et qu’il fonctionne. Cela n'a pas été fait. On a de multiples exemples ou le MELS a connu des retards et fignolé des trucs à la dernière seconde. Moi, la méthode inductive... C’est bien beau, mais dans une classe de 34 élèves, j’ai comme un doute. D'autant plus qu'ils ne sont pas tous intéressés et des «inducteurs».

Et si... Et si la réforme était tout simplement inapplicable?

Ensuite, je ne crois pas que les prémisses de la réforme étaient excellentes. Permettez-moi d'en douter.

Tout d'abord, elles sont basées sur un monde idéal avec des apprenants idéaux. Dans la vraie vie... Il m'est arrivé de lire la constitution de différents pays. Que c'est beau! Même chose pour la réforme...

Ces prémisses se fondent sur des théories de l'apprentissage sur lesquelles on peut discuter des mois sans tomber d'accord ou établir une certaine vérité raisonnable.

Pour l'instant, les sciences de l'éducation n'ont de science que le mot. Le reste est encore du vasouillage. On commence à peine à comprendre le fonctionnement du cerveau. Nos universitaires en ce domaine ont parfois l'allure d'un chaman devant un tremblement de terre. Il voit et il l'explique à sa manière, sans véritablement le comprendre.

Ensuite, le sprémisses de la réforme présupposent que tous les gamins fonctionnent de la même façon. Pédagogie unique. Or, il y en a qui fonctionnait très bien avec l'ancien système. On remarque d’ailleurs que les élèves en difficulté (ceux qui devaient bénéficier de la réforme) s’en tirent plutôt mal. Les doués s’en ressentent moins mais, même chez eux, on sent que leur bagage n’est pas aussi solide.

Enfin, on juge un changement aux effets qu'il produit. A-t-on réduit le décrochage? Non. Les élèves ont-ils plus de connaissances et de compétences? Non.

Je suis un peu tanné qu'on demande à l'école de s'adapter, de changer pour suivre les courants sociaux. Changement ne veut pas dire meilleur. Changement ne veut pas dire progrès.

Qu'on me comprenne bien: je ne suis pas un réactionnaire. Je travaille fréquemment avec les TIC en classe. Je rêve d'avoir mon portail prof, de faire des blogues et des podcast avec les élèves, par exemple. J'ai un lien basé à la fois sur l'ouverture, le respect ET l'autorité avec mes élèves. J'incarne ma matière, je la rends vivante, la plus logique possible. La notion de jeu, de défi est importante chez moi parce que je suis d'un naturel enjoué, exigeant et baveux. Mais qu'on cesse me demander de rendre l'école cool et amusante, pratique et stimulante. Je ne suis pas un jeu Nintendo.

Et c’est peut-être là le problème. Le problème de l’école actuelle n’est pas pédagogique : il est social. On vit dans un monde de consommation, du paraître, de plaisirs, de la satisfaction immédiate, de la communication sans pour autant avoir une réflexion, de la culture de l’instantanéité. En voulant suivre cette voie, l’école ne pouvait être que perdante parce qu’elle nie ainsi certains de ses fondements et certaines réalités.

La réforme, c'ets un peu la même chose que, quand l'Église a voulu être cool et yé yé pour mieux pogner auprès des jeunes. Elle a changé de forme mais oublié ses valeurs, son message.

Et puis, les notions de péché et de Paradis n'ont plus grande signification quand le plaisir devient notre guide.

Je ne suis pas catho, mais le paralèlle me semble là.

Missmath a dit...

D'abord, un grand merci d'avoir pris de temps d'écrire ces longs et très intéressants messages si riches en réflexion.

Nous nous entendons tous sur une chose : l'école est un lieu de travail et non un centre de divertissement et qui dit travail dit effort et répétition et implication et...

C'est vrai pour les étudiants, mais c'est aussi vrai pour les enseignants.

Diable, il y a de quoi faire des tonnes de billets avec tous vos commentaires, pourquoi faut-il que ma table de travail déborde de piles de correction ??!!

Unknown a dit...

Elle déborde de piles de corrections, parce que c'est un mode d'évaluation dépassé : c'est pénible, terriblement réducteur, ça ne valorise que ceux qui n'en ont pas vraiment besoin.

Si c'était intéressant et motivant, les piles diminueraient plus vite.

Bon courage.

Unknown a dit...

Euh... ce n'est pas Chloé, mais Emmanuel connecté sur l'ordi de sa fille.

Anonyme a dit...

Pour la synthèse de ce «colloque», en abondant dans le sens « social » que propose le prof masqué, j'ajouterais que l'école n'est plus un «milieu de vie». Chaque école devrait avoir ses ateliers d'arts plastiques, ses studios de musique, ses laboratoires photo et tutti quanti (et aussi des salles d'étude, des périodes d'étude obligatoire et des bibliothèques garnies).

Oui, mais tout ça coute très cher, je vais terminer par une remarque que j'avoue laisser un peu partout, « le problème de l'éducation au Québec, c'est que ce n'est pas assez le problème des Québécois. »

Quand nous oserons financer nos écoles pour les équiper correctement (en ressources, en activités), nous pourrons nous moquer un peu plus des modèles pédagogiques : un jeune, en passant 10 heures à l'école, apprendra certainement plus que s'il en passe 6, si ce n'est qu'au cours des 4 heures de plus, il aura eu le soutien des pairs pour un devoir en retard (multiplier cet exemple par 30 semaines, sur 11 ans... ça fait beaucoup)existe-t-il le modèle de pédagogie osmotique? Nous pourrions l'inventer.

Beaucoup écrivent que l'argent est gaspillé et qu'il ne faut pas trop en mettre dans le système sinon il est perdu (brulé dans les formations pour les directeurs? au MELS?), c'est pourquoi je pense qu'il faut investir dans les infrastructures et la création de postes pour des travailleurs pour inciter les jeunes à les occuper, cesdites infrastructures (je pense à des entraineurs, à des animateurs,etc.).

Une clarinette, un kodak, un ballon de foot, un tremplin, un canevas, une scène et un hockey te font digérer des exercices de «Bled» en moins de deux.

Toutes les personnes que je connais et qui excellent dans leur domaine ont fait soit du sport ou des arts lors de leur éducation secondaire ou collégiale. N'est-ce pas là le secret de la formation humaniste? On n'oublie que dans la formation classique, il y avait du théâtre, des journaux étudiants et une fanfare.

Cet environnement permettrait sans doute de revenir sans effort à une pédagogie plus contraignante.


En terminant, j'appelle cela non pas dépenser, mais investir. Peut-être sommes-nous trop dans nos blogues, peut-être, comme M. Baillargeon devrions-nous sortir du WEB et secouer les puces de cette société. Nous sommes les profs après tout, servons-nous de notre crédibilité pendant que nous en avons encore un peu...

Charles

Missmath a dit...

Charles, vous décrivez là l'école idéale et nous pourrions peut-être en avoir les moyens si nous ne l'offrions qu'à ceux et celles qui la désirent.

... Mais ça, je ne peux le dire que sur la toile, sinon je crains d'être lapidée sur la place publique.

Jonathan Livingston a dit...

Je n'ai pas le temps de scinder ma réflexion destinée à Emmanuel et aux autres ce matin. Pour ceux que l'idée de cartes mentales intéressent, je crois qu'au fondement c'est là tout notre objet!

http://profougoeland.blogspot.com/2009/12/cartes-mentales-pour-la-vie-au-lieu-des.html