Là où Missmath dérive et Weby intègre.

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Citation célèbre

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"Je pensais bien prendre ma retraite cette année, mais si c'est ça qu'a fait la réforme, je pense que je vais faire les 3 ans qu'il me reste. Je n'ai jamais eu des étudiants de cette qualité. Remarque que ce n'est que la première semaine, mais tout de même..."

11 commentaires

Sonia Marichal a dit...

Vous aussi, vous avez une réforme ?
Quels niveaux sont concernés, et sur quelles grandes lignes porte-t-elle ?

The Dude a dit...

C'est beaucoup plus agréable (et moins inquiétant) à recevoir que beaucoup de commentaires (plaintes) généralement entendus dans une salle de profs.

Missmath a dit...

Sonia, l'histoire n'est pas simple et elle a commencé il y a près de 15 ans dans un illogisme digne des plus beaux fouillis.

Implantée d'abord au niveau collégial où dans les faits la différence la plus grande a été le changement du mot "objectifs" par le mot "compétence", elle a en 2000 commencé à envahir le primaire puis le secondaire où une approche par compétences a été imposée. Mal comprise faute de ressources, de temps, de bonne volonté ou d'arguments, on l'a d'abord prise pour une obligation à adopter une pédagogie par projets et à le jurer que par le socio-constructivisme, d'où cette impression malhonnête que toutes les connaissances ont été évacuées des programmes.

L'approche d'abord critérié des évaluations a fait hurlé les enseignants qui n'avaient ni le temps ni les ressources pour la réussir dans les conditions d'emploi d'alors (toujours actuelles) et les parents hélicoptères désireux de constater que leur précieuse progéniture se démarquait du lot ont exercé des pressions politiques pour, entre autres choses, le retour au bulletin chiffré afin de pouvoir lire la moyenne du groupe, mesure de position (!!!) tant prisée.

Plus particulièrement en mathématique, je note que, outre l'ajout de statistique, les contenus sont restés sensiblement les mêmes, cependant, l'approche globale, par compétence, fait que les situations d'apprentissage et d'évaluations sont beaucoup plus complexes qu'avant.

Pour garder un seuil de réussite acceptable dans ces conditions, il semble que le seuil minimal de réussite d'un cours a été drôlement abaissé.

Personnellement, ce que je note chez nos réformés après cette première semaine de cours, c'est une très grande hétérogénéité au niveau des savoirs, mais un grand niveau d'implication et de belles compétences en communication. Mais bon, il s'agit de quelques élèves pris sur la première cohorte pendant la première semaine de cours... statistiquement, mon échantillon est douteux.

Hélène a dit...
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.
Hélène a dit...

Wow ! cela augure bien pour votre année scolaire. Espérons que de nombreux enseignants de cégep partagerons ces impressions et/ou constats. Ces jeunes auraient un retour positif sur eux-mêmes et les efforts qu'ils ont fournis. Bonne rentrée.

Hélène a dit...

oups: partageront

Sonia Marichal a dit...

Ah tiens, nous aussi, on est en train de mettre au goût du jour le "socle des compétences" en collège.
Bonjour la complexification du travail des profs (qui doivent lister toutes les compétences de chaque programme, les tester plusieurs fois en précisant les items aux élèves, les valider)...
Le but est de pouvoir toujours valoriser l'élève en s'appuyant sur ce qui est acquis.

Missmath a dit...

Bienvenue dans la galère alors.

Honnêtement, pour l'avoir essayé, ce mode d'évaluation, basé sur le jugement professionnel et non sur une accumulation de points, est à défendre. Cependant, je ne sais pas comment il en sera pour vous en France, mais ici, le système d'éducation n'a pas les ressources pour s'offrir ce luxe. C'est dommage et croire qu'il en est rien est de l'utopie ou de l'ingratitude envers les enseignants.

Benoit St-André a dit...

Attention aux comparatifs cependant entre la France et le Québec; Ce que j'avais compris en discutant avec des enseignants français était que dans leur programme, ce qu'on appelle une compétence était en fait les anciens "savoir faire" pour nous, par exemple, la compétence à mesurer correctement du liquide dans un cylindre gradué en science (qui n'est pas du tout une compétence dans notre schème de référence "de la réforme").

Anonyme a dit...

Ce qu'il nous faut retenir en effet c'est qu'une telle évaluation (3 compétences + compétences transversales) est complètement folle au niveau secondaire. Malheureusement, même en "tournant les coins ronds" (pas facile pour un prof de math!) force est de constater que j'ai besoin de beaucoup plus de temps pour faire cette évaluation et que cela ne se traduit que par du temps en moins à offrir à mes élèves.
Déplorable.

Très heureuse quand même de constater que la somme colossale de nos efforts (nous, enseignants du secondaire, récalcitrants et chiâleux sans bon sens) ait pu porter quelques bons fruits.
Madiane

Missmath a dit...

Si je ne crois plus du tout à l'évaluation du style "2 points pour le graphique, 2 points pour l'équation, 3 points pour l'algèbre et 1 point pour la réponse", j'ai la certitude que l'évaluation du développement des compétences (au Cégep, on a en plus des énoncés de compétence des critères de performance, ce qui rend peut-être les critères d'évaluation moins vagues qu'au secondaire) est humainement impossible à réaliser dans nos conditions d'enseignement actuelles.

Donnez-moi la moitié d'élèves et surtout enlevez-moi toutes les tâches administratives non comptabilisées dans ma tâche (journées portes ouvertes, comités de programme, gestion des concours, commande pour les bibliothèques, rédaction des plans cadres, recherche, exploration et apprentissage de logiciels, etc) et là sans doute que j'y arriverai.