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Évaluation mesurée

(La dernière de cette série.)

Je travaille à partir d'un plan-cadre qui m'impose des énoncés de compétence, des critères de performance et des éléments de contenu.

Chacune de mes étapes de cours m'amène à l'élément de compétence du cours qui sera évaluée à l'examen final.

Avant même de construire l'examen, je bâtis sa grille d'évaluation, grille qui sera remise aux étudiants en début d'étape.

Chaque ligne de la grille contient un indicateur dont le stade de développement est décrit sur plusieurs colonnes (jusqu'à 5). La troisième colonne est le seuil minimal de réussite. Comme, hélas, une note chiffrée doit être attribuée, cette colonne correspond à la note de passage. C'est donc dire que les deux premières colonnes ne comptent pas. Ou si peu, qu'elles ne peuvent permettre à un étudiant de cumuler des points dans ces colonnes pour lui permettre de passer de façon arithmétique. La cinquième colonne décrit l'atteinte complète de la compétence pour l'indicateur donné.

Par exemple.

Équation exponentielle

Colonne 1 : Reconnaître une équation exponentielle. Utiliser un logarithme pour isoler un exposant. Etc. C'est bien beau, mais ce n’est pas assez.

Colonne 2 : Résoudre une équation exponentielle de la forme bx = K

Colonne 3 : Seuil minimal de réussite
Résoudre avec des erreurs de calcul mineures une équation exponentielle de la forme
A(bx + C) = K



Colonne 4 : Résoudre sans erreur de calcul une équation exponentielle de la forme
A(bx + C) = K.

Colonne 5 : Appliquer le modèle exponentiel à un circuit RC ou RL en mode transitoire.

Je conclus chaque cours en montrant notre progression sur la grille d'évaluation. Toutes mes activités formatives sont évaluées à partir de cette grille. L'étudiant n'a donc pas de surprise à l'examen.

- Est-ce qu'on va avoir un circuit à l'examen ?

- Regarde la dernière colonne. Oui, tu en auras un.

- Moi, j'ai bien compris comment transformer une équation exponentielle en équation logarithmique, je devrais passer.

- Regarde, tu te situes dans la première colonne, ça ne passe pas.

- Je ne comprends pas les problèmes avec les intérêts composés. Est-ce qu'il va y en avoir à l'examen ?

- Regarde, les seules applications qu'on voit à la grille sont les circuits RC et RL.



Mes évaluations sont indépendantes de la force du groupe. Elles ne comportent aucune "question de participation" (colonnes 1 et 2). La pondération (hélas obligatoire) n'est pas proportionnelle à la difficulté du problème posé, mais elle dépend de l'importance du concept évalué dans le développement de la compétence. Elles n'offrent pas non plus de question permettant de séparer les adultes des enfants.

Dans mes groupes faibles, on travaille plus fort. On le voit le seuil, il faut l'atteindre. Les étudiants forts dans ces groupes ne perdent pas leur temps. Ils peuvent aider les faibles (leur langage commun est souvent plus efficace que celui du prof et en expliquant, souvent, ils valident leur compréhension, soulèvent des questions pertinentes, ce qui leur permet d'aller plus loin) ou alors, je leur propose de dépasser la cinquième colonne. Pour leur plaisir.

Dans mes groupes forts, on s'offre des activités d'enrichissement. On dépasse la 5e colonne, le pauvre étudiant faible qui se retrouve dans ce groupe n'a pas à trembler parce que les forts viendront influencer l'écriture de l'examen. Le seuil de réussite est là, la grille d'évaluation ne changera pas. Pour les forts, les examens sont de simples formalités. C'est en classe qu'il pourra y avoir une saine compétition en eux.

- J'ai réussi l'activité 4. Et toi ? Regarde, c'est facile, il suffit de... Oups... tu as raison, on ne peut pas faire ça comme ça. C'était quoi ton idée ?



Inutile de préciser que la moyenne du groupe n'a aucun sens dans cette vision de l'évaluation. N'en déplaise aux amateurs de cote R.

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