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Le Droit à la propagande haineuse

Quand les amuseurs publics émettent leurs opinions, ils n’engagent qu’eux et s’ils exercent une quelconque influence sur ces gens qui les lisent ou les écoutent, d’autres, moins influents hélas, peuvent aisément à coups d’argumentation, chasser les sophismes de leurs opinions.  Nous en avons eu de beaux exemples, dont le croustillant Argumentation 101 de Normand Baillargeon.  Là où par contre les répliques ne viennent pas, c’est lorsque l’on présente les résultats de sondage.  C’est comme si la présentation de pourcentages, l’apparence de rigueur mathématique et d’approche scientifique rendaient les résultats incontestables.

Et pourtant…

Depuis le début de la grève étudiante, les analyses des statistiques publiées par les grands journaux ont de quoi donner de l’urticaire aux méthodologistes.  Plusieurs ont tenté, même en usant de ruses, d’obtenir des détails sur ces enquêtes en contactant directement les maisons de sondage.  Rien.  Même pas un accusé de réception pour les demandes les plus simples, les plus innocentes.  Soit.  L’odeur de malhonnêteté intellectuelle se laisse légèrement deviner.

Et quand on regarde la une du journal Le Droit de samedi dernier, aucun doute ne subsiste.  À la malhonnêteté s’ajoute une subtile forme de propagande.
Alors qu’elle était débattue en chambre, CROP envoie à son panel internet un sondage.  66 % des répondants affirment être d’accord avec la loi qui est entrain de se faire amender et qui, par conséquent, n’est pas adoptée.  Le panel s’est donc prononcé sur une loi dont il n’en connaît pas la teneur ni le libellé.  « Avez-vous le goût d’une loi spéciale ? » aurait été la question qu’il n’en aurait rien changé.
Comment annoncer cette « grande » nouvelle ?
En présentant le premier ministre autoritaire, indiquant la voie de sa main droite et son carré vert au 66 % et le cagoulé masqué au carré rouge.  
-  Mais que lit-on sur son chandail ? Haine ? 
-  Mais non ! 

Considérant que le Code criminel définit la propagande haineuse comme la communication de déclarations en un endroit public incitant à la haine contre un groupe identifiable, disons que si Le Droit n’en est pas criminellement coupable, il en frôle les limites.

Un tel traitement médiatique doit être dénoncé.