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Le 29 avril au soir, on vote Le Maire

Préparer une évaluation de statistique est une aventure qui demande beaucoup de temps pour qui veut offrir à ses étudiants des sujets signifiants. Nos étudiants du Cégep sont à l'âge où tout est possible, à l'âge où l'on veut changer le monde et où, on l'a vu le printemps dernier, quand on s'y met, on peut le faire. Alors, pourquoi aller puiser dans les manuels scolaires de vieilles statistiques quand l'actualité nous en présente de toutes fraîches ? La réponse est simple : parce qu'on souhaite avoir une vie !

Alors...  je profite de ces quelques minutes pendant lesquelles j'attends que le chien s'avoue vaincu de ne pas avoir réussi à attraper le lièvre qui rode dans la cour et demande la porte pour vous proposer ces statistiques trouvées.

 Selon l'Institut de la statistique du Québec, les quintiles du revenu disponible des ménages québécois en 2010 étaient les suivants :


Premier quintile : 24 300 $
Deuxième quintile : 38 800 $
Troisième quintile : 53 800 $
Quatrième quintile : 79 400 $

La répartition du revenu par rapport aux quintiles est donnée dans le tableau suivant :



Répartition du revenu par rapport aux quintiles
1 2 3 4 5
    5,6 %              11,6 %                16,8 %                23,9 %                42,1 %       


De késsé des quintiles ?

L'affaire est simple.  On a pris les revenus de chaque ménage québécois, on les a ordonnés du plus faible au plus riche et on a tranché avec les 4 quintiles pour obtenir 5 groupes égaux.

Ainsi, le premier quintile (24 300 $) signifie qu'au moins 20 % des ménages avaient en 2010 un revenu de 24 300 $ ou moins.  En considérant la répartition du revenu par rapport aux quintiles, on voit que les 20 % des ménages les plus pauvres recevaient 5,6 % des revenus, soit environ 4 fois moins que ce qu'ils devraient avoir si la répartition des revenus était égalitaire (20 % des ménages recevant alors 20 % des revenus).

À l'opposé, les 20 % des ménages les plus riches reçoivent plus que le double de leur part, soit 42,1 % du revenu.

Voilà les dernières statistiques disponibles pour le Québec.  Elles ne sont pas sans rappeler cette présentation de la répartition de la richesse aux États-Unis.  Et elles deviennent tout à fait effrayantes lorsqu'on leur appose le montant moyen dépensé par les ménages québécois pour s'alimenter (7 250 $), le prix des loyers selon les régions, les coûts afférents du système scolaire, le coût des soins médicaux, le coût du transport.

Je ne suis pas convaincue qu'une répartition égalitaire des revenus serait une solution facile et je laisse les experts en politique analyser la chose.  Il n'en demeure pas moins qu'en regardant ces "chiffres", on comprend mieux pourquoi les gens sortent dans la rue avec des casseroles... vides.  Enfin, "sortaient", puisque les manifestations semblent être devenues... comment dire... imparfaites !

À bien y penser, il est peut-être temps d'avoir de nouvelles élections...
Ça tombe bien : nous sommes le 29 avril !!!



Vous êtes observés

C'est Monsieur A qui a titillé ma curiosité sur ce phénomène, puis, en voyant mes étudiants y adhérer à leur tour, il m'a fallu aller voir.

  

Même si Google+ a réussi à séduire certains étudiants, la grande majorité se retrouvent sur Facebook. La quantité "d'amis" qu'ont les étudiants est impressionnante, à croire que lorsqu'ils rencontrent quelqu'un en classe ou dans une file d'attente, ils l'ajoutent à leurs amis pour passer le temps. Ce sont surtout les étudiantes qui "collectionnent" les amis. Il n'est pas rare que mes étudiantes de première année, celles qui auront bientôt 18 ans, dépassent les 1000 amis. En fait, si j'avais un peu de temps libre, je serais bien curieuse de voir s'il y a pas chez ces jeunes filles un lien entre le nombre d'amis sur Facebook et le nombre de photos de soi publiées sur pour le plaisir de se les voir complimentées... 

On a beaucoup parlé de cyber-intimidation, surtout lors de l'affaire Marjorie Raymond et depuis, des campagnes de sensibilisation et des plans d'action ont été mis en place... Or voilà que le mouvement Spotted nait comme une herbe dans la fissure d'un système. 


 


L'idée est simple. Voici la description de la page de mon cégep :
À propos

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Vous avez vu quelqu'un mais vous ne connaissez pas son nom? Vous voulez laisser un commentaire aux pas de classe qui laissent leurs restants de diner trainer un peu partout a la caf? Gênez-vous pas les messages sont anonymes ;)

Je ne sais pas qui se cache derrière cette communauté, je ne sais pas qui reçoit les messages pour les publier anonymement, mais une question se pose : Est-ce que tous les messages sont publiés ? Même ceux qui seraient de la diffamation, de la calomnie ?

 Jusqu'à présent, je lis surtout un déversoir d'hormones. 
Mais il arrive déjà que le défouloir frôle l'insulte.
Spotted dans le sens de sali ?!!!


  


 Je suis surprise de constater que certains commentent ou approuvent en aimant, lançant ainsi tomber le masque de l'anonymat. 

Mais qui donc connait ces communautés ? 

Né le 20 mars 2013, en ce début d'avril Spotted au Cégep de l'Outaouais a 1900 adeptes et 1324 personnes en parlent.  Les diverses écoles secondaires de la région ont également leur communauté.

Comment rappeler aux étudiants que l'anonymat sur Internet n'existe pas... ou du moins, pas longtemps.