Là où Missmath dérive et Weby intègre.

Présenté par Blogger.

Sexe



Je suis ...

a) un garçon
b) une fille
c) Je ne le sais pas encore





Roooooooooo...

Missmath prendra-t-elle position pour ou contre le cours d'Éthique et de culture religieuse ?


Nenni.
Quoique... un mot.

Pour ne pas faire d'endoctrinement, il ne faut pas être endoctriné.

Voilà.

Rien à voir avec cette question isolée de Monsieur Gougeon dont on peut en lire des explications chez Mario Asselin.




Je m'en confesse.


Dans mes notes de cours de statistiques en sciences de la nature, il y a trois sexes : les hommes, les femmes et les tritons. On s'amuse. Il n'est pas rare que l'on me soupçonne d'être un triton (ce qui, puisque nous en sommes aux confessions, est tout à fait le cas). En sciences de la nature, tout le monde sait qu'il y a deux sexes chez les humains : les hommes (XY) et les femmes (XX). Mais ce n'est pas parce qu'il en est ainsi chez les humains, qu'il en est forcément ainsi dans tout l'univers. Simple application de la théorie des ensembles. D'où les tritons.

En sciences humaines, il n'y a pas de tritons. On ne s'amuse pas en sciences humaines. Surtout pas avec le sexe. En sciences humaines, dans l'ensemble des humains, les éléments sont les garçons, les filles, les trans, les homos, les hétéros, les bis... et probablement ceux et celles qui ne le savent pas encore !!!

Quoi ? Je mélange sexe et sexualité ?
Évidemment, je suis de mauvaise foi !



Si vous lisez Michelle Blanc, si vous la rencontrez, vous lui direz "Madame". Si, dans votre laboratoire, vous ne la connaissez que par les chromosomes de ses cellules, vous l'appellerez "Monsieur". Quand Michelle Blanc répond à un questionnaire, est-elle un homme ? est-elle une femme ? Lisez ses nombreux gazouillis sur Twitter et vous constaterez qu'elle est transgenre. L'ensemble a des propriétés que ne possèdent pas tous les éléments qui le forment. Une espèce de combinaison plus ou moins linéaires d'éléments indépendants.

C'est compliqué les sciences humaines. Je dirais même complexe.




La solution à tout cela ?

Il suffit de considérer nos élèves comme des anges.
Après tout, il est bien connu, les anges n'ont pas de sexe.

Enfin... je ne sais pas si l'on peut encore parler de connaissances religieuses.

Et vous avez raison, il vaut mieux que je me taise, je n'ai aucune compétence, je suis endoctrinée par Trichelieu.



Source de l'image : Ange triste, de Mademoiselle-Girafe, sur Pleax

Citation célèbre

"Je trouve que la transformation de Laplace ainsi que les fonctions d'Heaviside et de Dirac agréablement faciles après le massacre collectif qui s'est produit pendant l'examen de thermo..."



"J'ai le produit scalaire non euclidien."



"J'ai le cerveau adiabatique, mon étude semble isentropique; le désordre dans ma tête est conservé, mon travail est réversible. En gros, rien de gagné."



"Je suis plus sûr si j'étudie mon livre ou si c'est lui qui m'étudie..."







Quelques anciens étudiants, maintenant dans une faculté de génie près de chez vous !

Le plus grand inconvénient de Moodle

Pendant que je passais l'après-midi à répondre aux questions des étudiants, voici ce qui se passait sur Moodle :



Au total pour l'après-midi : 65 messages publiés sur le forum de Moodle.
L'examen final est vendredi.
Les questions continueront de pleuvoir toute la soirée.
Et il en sera ainsi jusqu'à l'examen.

Heureusement, comme j'ai activé le forum de la session dernière, les problèmes les plus difficiles ont déjà leur solution.

Heureusement, comme les étudiants travaillent leurs exercices avec Moodle actif, certains répondent à leurs amis sur le forum...

Malheureusement, ils ne sont pas encore assez nombreux à oser le faire. J'ai tenté de les laisser mijoter, mais ça ne donne pas grand chose. Je crois que si l'on arrivait à tisser des liens encore plus forts entre eux, ils se donneraient droit à l'erreur et se permettraient de discuter des solutions apportées.

La façon idéale de répondre aux étudiants est sans aucun doute celle que prend mon collègue François avec qui j'ai eu le privilège de cohabiter des sites de cours. Quand un étudiant pose une question, il le prend, le place dans l'angle de la solution souvent en précisant des termes ou des concepts et le laisse aller avec un "comment procède-t-on alors ?" ou un "et après ? Je te laisse continuer". Cette façon de faire permet à l'étudiant d'apprendre en n'ayant pas tout cuit la solution dans le bec. Hélas, quand il est bien bloqué, il revient avec d'autres questions sur le même point ou des "non je ne sais pas quoi faire ensuite", alors... ça multiplie les messages ! D'où l'avantage de travailler à au moins deux profs...

Je retourne à mes 65 questions !!!

(Je vous laisse deviner l'an dernier combien nous en avions...)

La faim justifie les moyens




Nous manquons désespérément d'enseignants de mathématique. Nous en manquons tant que la plupart des étudiants en enseignement des mathématiques au secondaire en viennent avant même la fin de leur diplôme à refuser des heures de suppléance. Dans la faculté de l'université près de chez moi, le cardinal des cohortes d'étudiants en formation des maîtres en mathématique (c'est de l'humour) se compte sur les doigts... souvent d'une seule main.

Le but de ce billet n'est pas de critiquer le programme de formation des futurs enseignants, mais de constater la faim du milieu.

Pour encourager la relève, l'université près de chez moi permet aux étudiants d'arriver de tout profil, à condition d'avoir l'équivalent des cours de calcul différentiel et intégral et d'algèbre linéaire et de géométrie vectorielle de niveau collégial.

Par contre, comme on manque désespérément d'étudiants, on permet aux élèves qui n'auraient pas ces préalables de prendre des cours de mise à niveau à l'université.

Est-ce vraiment ouvrir la porte aux vocations tardives ?

Bien sûr, il y a derrière tout ça une question de $$$.

Mais...

Un enseignant a deux missions ultimes :

- Agir comme tuteur pour ses étudiants, les aider à grandir droits et forts dans sa discipline

- Communiquer la passion qu'il éprouve pour sa discipline pour minimalement transmettre l'attitude essentielle de sa discipline à ses élèves.

Or, quand un enseignant a des lacunes dans sa discipline tellement grandes qu'il devient un tuteur faiblard, quand sa discipline l'a jadis laissé si indifférent qu'il doit maintenant faire en mise à niveau les préalables qu'il lui manque pour faire sa formation (formation dont moins de 15 % est du contenu disciplinaire proprement dit), comment voulez-vous que ce futur enseignant devienne un témoin heureux de sa discipline ? Comment voulez-vous qu'il accepte de passer ses soirées et ses fins de semaine à préparer des activités d'apprentissage qu'il aura lui-même du mal à réaliser et à corriger ? Comment voulez-vous, si déjà, il n'était pas convaincu de l'importance de sa discipline, qu'il sache témoigner de son essence à ses étudiants qui ne veulent rien savoir de son cours ?

Une enseignante au secondaire me racontait qu'elle disait à ses élèves qui ne comprenaient pas l'utilité des mathématiques la chose suivante :

"Écoute, c'est pas toi ni moi qui allons changer les exigences du Ministère et si tu veux avoir ton diplôme, il faut que tu passes mon cours, alors organise-toi pour passer."


Quand je demande à mes étudiants pourquoi ils veulent enseigner les mathématiques au secondaire, ils sont d'abord surpris par ma question, puis ils brodent de belles intentions. Ce n'est cependant pas très long que l'on distingue ceux et celles qui aiment vraiment les mathématiques de ceux et celles qui ont choisi ce programme pour les deux mois de vacances.

Heureusement, dans l'université près de chez moi, les chargés de cours de mathématique font des pieds et des mains pour aider les étudiants, pour permettre à ces étudiants qui n'ont aucune idée de ce que peut être une dérivée de résoudre des équations différentielles. Leur tâche est non seulement immense, mais c'est sur eux que repose le clivage entre ceux et celles qui ont le potentiel pour devenir enseignants de mathématiques et les autres qui resteront surveillants de classe. Je les remercie d'être intransigeants à cet égard.

Mauvaises fréquentations

J'ai reçu, il y a longtemps, un message de l'ange Gaël. Gaël est un ange : il veille, suggère, n'impose pas, encourage. Un ange. Gaël m'invite donc à aller faire la vague.

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Hum...


"À plusieurs ce sera mieux."

Hum...

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Puis, des semaines plus tard, j'ai croisé des oiseaux sur Twitter offrant des invitations à faire la vague.

De késsé ? C'est quoi l'intérêt ?


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Puis, quelques semaines plus tard, c'est mon ami Nado qui m'envoie l'invitation.

Ok, mais je n'en vois pas l'intérêt, que je lui ai dit.

Va voir, m'a-t-il dit en ajoutant la petite remarque qu'il faut pour que j'y aille. Je vous épargne mes points faibles que trop connaissent déjà.



Sous son influence, j'ai plongé. Enfin, juste un pied.

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Et puis, le terrible Jean-François a eu une idée terrible.
(Deux "terribles" dans une même phrase démontrent le danger de l'affaire.)

Évidemment, en terrible gourou, il ne pouvait pas me dévoiler son plan, il devait me faire mijoter, me faire cheminer. Et voilà ce qu'il m'envoie comme deuxième indice :



Pour bien comprendre tous les développements que l'on vit, toi et moi, voici un bien bref résumé, pas peaufiné du tout, avec de gros trous, mais qui te donnera le point de vue que j'adopte...

1970-1995 : début des ordinateurs (plus répandu), BBS, début du courriel, message en ligne (je ne me souviens plus du nom), AOL, Compuserve, etc. Point culminant : arrivée massive des ordinateurs personnels et Internet pour tout le monde.

1995-2008 : outils logiciels variés et répandus, forum, clavardage, présentation électronique, projecteur LCD, réseaux, réseaux sans fil, etc. Point culminant : Moodle et les portables. Je te fais remarquer que Moodle est aux divers outils qui existaient auparavant ce qu’est Google Wave à ce qui existe actuellement... Non?

2009- ? : Tablette Pc, Dyknow, Moodle, Google Wave...

Amusant non?

Et voici le second indice :




Comme je suis très allumée, j'ai cru que le lien n'était pas bon.

Vous le voyez, vous, le lien entre Sports Illustrated, Moodle et Google Wave ? La tablette ? Ha !

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Alors, ce matin, le Nado il a fini son cours rapidement et on s'est enfermé dans son bureau où il m'a exposé son idée.

Je suis encore sous le choc.

"Google wave, c'est le changement de paradigme du courriel. En éducation, il nous faut changer le paradigme du document."

Je lui laisse décrire son idée et vous dire le nom qu'il donne à ce nouveau type de document.

Moi, ce mélange futuriste d'ardoise électronique, Dyknow, Moodle, Google Wave, je l'ai appelé la Moodle Wave... et quand Jean-François m'a dit qu'il songeait rejoindre les collaborateurs de Moodle (Jean-François a collaboré à la traduction des premières versions de Moodle en français), je me suis dit que le futur n'est peut-être pas si lointain.

~~~~Et je fais la vague !~~~~

Contre la réforme




Dans les circonstances, la chose la plus appropriée à faire, à mon humble avis, serait de fermer les Facultés d'éducation, de restructurer complètement le MELS et de repenser la formation des maîtres ainsi que la réflexion et la recherche sur l'éducation. Ces institutions ont selon moi démontré leur incapacité à penser l'éducation, à accomplir correctement leur mission de formation des maîtres et à promouvoir l'adoption de saines pratiques pédagogiques. Elles ont même, sur trop de plans, montré qu'elles entravaient l'accomplissement de ces fonctions. Et certaines des personnes qui y œuvrent ont fait plus et mieux que quiconque pour discréditer le système public d'éducation et préparer dans les esprits l'idée de sa nécessaire privatisation.

[...]

Déplorant que le tiers des enseignants ne consulte pas la recherche en éducation, [le Conseil supérieur de l'éducation] recommande l'accroissement de son financement, de manière à mieux arrimer la théorie et la pratique.

Selon moi, compte tenu de ce qui se publie, il y a de fortes chances que ce soit une excellente chose que les enseignants ne consultent pas la recherche.




Normand Baillargeon,
Contre la réforme
La dérive idéologique du système d'éducation québécois
Presses de l'Université de Montréal, page 77.






Après de tels propos, il est assez difficile d'imaginer que Monsieur Baillargeon ne soit pas mathématicien !