Le joli cadeau que vous me faites là : les réglettes ! Me sont revenues les odeurs et presque la sensation tactile de manipuler les différentes longueurs. Je me suis même rappelé de 8=orangé et de 7=noir. J'ai cherché en vain sur les tables les étuis (en bois ? en plastique ?), dans lesquels on les rangeait un par un, étui qu'on échappait parfois dans un vacarme décourageant puisqu'il annonçait l'ampleur de la fastidieuse tâche de rangement qui nous attendait. Peut-être ces réglettes sont-elles à l'origine des multiples bonheurs que j'ai à cet âge connus en jouant aux legos, qui s'appuient sur les mêmes principes : pièce de deux, de quatre, de six, de huit, etc., mais en trois dimensions cette fois, longueur, largeur et profondeur. Pourquoi ai-je, en dernière année de primaire, pris les maths en horreur, je ne m'en souviens pas. L'algèbre peut-être, les débuts de l'abstraction complète, la mort des petites réglettes. Délicieux aussi le commentaire de Jacques Godbout sur les promesses révolutionnaires des nouvelles pédagogies. Tous les enfants, désormais, auront la bosse des maths. Cela marque bien l'époque des premiers idéalismes de la pédagogie, de la conviction profonde que les nouveaux progrès vont bouleverser l'école.
Comme Sonia, je me suis demandé comment les enfants daltoniens aimaient jouer avec ces bâtons.
Je me suis dit que pour eux et pour ceux qui avaient du mal à suivre le rythme, ils devaient se sentir bien nuls quand le professeur ne cessait de répéter : "N'est-ce pas que c'est facile ?"
Ensuite, je me suis dit que ces enfants étaient bien calmes et attentifs avant l'invention du Ritalin !
Je suis bien contente, Profquifesse, que cela vous rappelle des souvenirs aussi doux. Je n'ai aucun souvenir d'avoir jouer en mathématique avec des bâtons. Peut-être y a-t-il eu de très grande pression de la part des regroupements de daltoniens pour que cesse cette façon d'enseigner. Dommage, ça m'aurait plu.
Je me souviens davantage des leçons de français, avec la robe des phonèmes, les comptines et les leçons de lecture où l'on épelait au son comme un groupe de débiles : hummmm-aaaa-hummmm-an, maman !
6 commentaires
Il est intéressant de constater l'espace qu'il y a dans la classe, combien c'est aéré.
Tu as déjà vu le monologue de Raymond Devos sur le bout de bois...?
Très intéressant !
J'ai conseillée cette vidéo à une cousine, fan des activités Montessori, qui utilisent aussi ce genre de réglettes.
Evidemment, il ne faut pas être daltonien, pour ce genre d'apprentissage...
Le joli cadeau que vous me faites là : les réglettes ! Me sont revenues les odeurs et presque la sensation tactile de manipuler les différentes longueurs. Je me suis même rappelé de 8=orangé et de 7=noir. J'ai cherché en vain sur les tables les étuis (en bois ? en plastique ?), dans lesquels on les rangeait un par un, étui qu'on échappait parfois dans un vacarme décourageant puisqu'il annonçait l'ampleur de la fastidieuse tâche de rangement qui nous attendait.
Peut-être ces réglettes sont-elles à l'origine des multiples bonheurs que j'ai à cet âge connus en jouant aux legos, qui s'appuient sur les mêmes principes : pièce de deux, de quatre, de six, de huit, etc., mais en trois dimensions cette fois, longueur, largeur et profondeur.
Pourquoi ai-je, en dernière année de primaire, pris les maths en horreur, je ne m'en souviens pas. L'algèbre peut-être, les débuts de l'abstraction complète, la mort des petites réglettes.
Délicieux aussi le commentaire de Jacques Godbout sur les promesses révolutionnaires des nouvelles pédagogies. Tous les enfants, désormais, auront la bosse des maths. Cela marque bien l'époque des premiers idéalismes de la pédagogie, de la conviction profonde que les nouveaux progrès vont bouleverser l'école.
Comme Sonia, je me suis demandé comment les enfants daltoniens aimaient jouer avec ces bâtons.
Je me suis dit que pour eux et pour ceux qui avaient du mal à suivre le rythme, ils devaient se sentir bien nuls quand le professeur ne cessait de répéter : "N'est-ce pas que c'est facile ?"
Ensuite, je me suis dit que ces enfants étaient bien calmes et attentifs avant l'invention du Ritalin !
Je suis bien contente, Profquifesse, que cela vous rappelle des souvenirs aussi doux. Je n'ai aucun souvenir d'avoir jouer en mathématique avec des bâtons. Peut-être y a-t-il eu de très grande pression de la part des regroupements de daltoniens pour que cesse cette façon d'enseigner. Dommage, ça m'aurait plu.
Je me souviens davantage des leçons de français, avec la robe des phonèmes, les comptines et les leçons de lecture où l'on épelait au son comme un groupe de débiles : hummmm-aaaa-hummmm-an, maman !
Publier un commentaire