Là où Missmath dérive et Weby intègre.

Présenté par Blogger.

Pas dans ma cour




Non Jeff, t'es pas tout seul.


* * *


C'est Stéphanie qui m'apprend cette nouvelle :


Profondément ulcéré de voir la porte-parole de Québec solidaire Françoise David apparaître dans le chapitre consacré au féminisme d'un manuel scolaire du cours Éthique et culture religieuse, un animateur de radio de Québec incite les élèves qui l'utilisent en classe à déchirer la page où l'on peut voir sa photo. Il promet d'ailleurs de faire tirer un jeu vidéo Guitar Hero parmi ceux qui enverront ladite page à la station CJMF 93,3 FM.

Le Devoir




Késsé ça ?


La liste des insipidités occupant les chaînes de radio et de télévision est longue, très longue. On aime ça. Ça détend. Pas besoin de penser, ça relaxe. Ça fait rire. Parce qu'on aime ça rire.


Excepté qu'ici, ce n'est pas drôle.

Je laisse mes amis blogueurs vous parler de misogynie .
Je préfère vous parler ici d'éducation.

Cet animateur, adulte, encourage les jeunes de 14-15 ans à déchirer une page de leur manuel scolaire, à l'envoyer à la station pour pouvoir gagner un jeu vidéo.

J'aurais une petite question... À qui appartient le manuel ? Aux étudiants ou à l'école ? Parce que si le livre appartient à l'école, il s'agit d'un encouragement au vandalisme.

Supposons maintenant que le livre appartienne aux jeunes. Arracher la page d'un livre, à cause d'une photo, à cause d'une cause, n'est-ce pas un geste de censure ? N'est-ce pas préférer l'ignorance au savoir ?

Car l'éducation, c'est ajouter des pages à un manuel, c'est encourager à lire, à s'informer, c'est ouvrir bien grand la bande passante des écoles, c'est encourager les jeunes à forger leurs opinions, à débattre, à proposer, à construire, à voir grand... quitte à offrir en échange un jeu vidéo.

Quand on encourage les gens à rester petits, ignares et bêtes en leur offrant des cadeaux, notre carrière publique mérite le même sort que la sorcière de Hänsel et Gretel. La porte du four est par ici. (C'est un micro-onde, en 2 minutes, c'est cuit !)



Source de l'image : http://blog.lib.umn.edu/stau0156/architecture/garbage%20can.jpg

La faim justifie les moyens

Le système d’éducation, comme le système de santé, se porte mal au Québec. On en parle moins sans doute parce qu’il fait moins de morts. Enfin, moins de morts directes. Du moins pour l’instant.

Je parlais dans un récent billet des horaires de classe. Un détail. Un détail qui peut prendre une certaine importance, puisque, comme le soulignait Sylvain, l’heure du début des classes est souvent déterminée par le transport scolaire. Quand ce sont les autobus jaunes qui déterminent l’heure de la première cloche à l’école, c’est qu’on a perdu de vue le centre du motif.

Hortensia nous parlait de la productivité des étudiants. Le mariage études-emploi est une normalité, une composition naturelle tellement importante qu’aux yeux des administrateurs, certainement pour « améliorer » les statistiques, la durée considérée normale pour obtenir un diplôme d’études collégiales (D.E.C.) au secteur pré-universitaire est de trois ans (le programme s’inscrit pourtant sur 4 sessions (2 ans)) et de 5 ans pour les programmes techniques (rédigés sur 6 sessions (3 ans)). Ce n’est pas de la paresse, loin de là. Les étudiants d’aujourd’hui travaillent beaucoup plus que nous le faisions à leur âge. Depuis qu’ils sont tout petits, on les a entrainés à avoir un emploi du temps de ministre. Il ne faut pas s’étonner qu’ils continuent de remplir leurs journées en se montrant disponibles aux employeurs dès qu’ils ont l’âge d’avoir un emploi rémunéré. Et comme ils commencent à travailler dès le secondaire, certaines écoles demandent aux enseignants de s’ajuster à cette nouvelle réalité en évitant les devoirs à la maison, en ne faisant pas d’évaluation les vendredis ni les lundis… Oh, ce n’est pas qu’elles se plient aux caprices des élèves, c’est simplement que ça nuit à leurs statistiques scolaires…

Car l’école est loin de la réalité des jeunes. On enseigne comme on nous a enseigné, mais les jeunes n’apprennent plus comme on apprenait. L’arrivée de Google dans les maisons est aussi révolutionnaire que l’a été l’imprimerie. Et Google n’est pas arrivé seul. Les choses "cools" se passent maintenant à l'extérieur de l'école. L’école secondaire devient l’équivalent de la garderie. Là où l’on attend. Au service de garde, même si l’on a envie de jouer au ballon, il faut faire un bricolage, parce que c’est l’heure du bricolage. Et le bricolage doit absolument être fait en papier mâché, parce que c’est l’heure du bricolage en papier mâché. Et le papier mâché doit prendre la forme d’un animal, parce que, ce mois-ci, le thème du service de garde, c’est Les animaux du monde, parce que les éducatrices l’ont décidé. Bien sûr, au secondaire, c’est différent. Le papier n’est plus mâché, il est griffonné, mais on attend toujours. On attend, on ne sait trop quoi, mais on attend. On attend. Peu attendent d’être, la majorité attend d’avoir. Plusieurs de nos ados ne vont pas à l’école pour apprendre, ils y vont parce qu’ils sont obligés. N’est-ce pas alors normal qu’ils résistent ?

Les exceptions : les écoles privées. Là où les études sont la priorité pour les parents. Là où l’on assure un encadrement serré aux élèves. Celles que l’on retrouve en tête des palmarès. Celles qui sélectionnent leurs élèves et qui rejettent à l’école publique ceux qui répondent pas à ses exigences. Étrange tout de même que ces écoles où les professeurs ont la vocation et où l'on mise sur l'encadrement, n'accueillent que les élèves qui en ont le moins besoin... m'enfin...




Récapitulons : L’école manque de ressources matérielles et de professeurs. L’école publique déborde de jeunes qui ne sont pas intéressés à étudier.

Une minute de cet insupportable film démontrera mon propos.



Quel manque d’autorité ! L’enseignant devrait donner des retenus, des devoirs supplémentaires, des punitions, des expulsions… Pffffff… Toute une classe en retenu, c’est un déplacement du problème. Des punitions, des devoirs supplémentaires ? À quoi cela sert-il si de toute façon ils ne sont pas faits ? Et vous croyez qu’on peut expulser toute une classe, toute une école ? Allez donner deux heures de cours à ces élèves avant de jeter la pierre à cet enseignant. Dans une telle classe, je ne serais pas rester 5 minutes. Peut-on blâmer les étudiants ? Visiblement, ils ont l'air très heureux.




Alors je me demande…

Serait-il possible que l’on se soit trompé ?

Les mariages forcés ne peuvent fonctionner que dans des sociétés où le respect ou la soumission sont des valeurs fondamentales. Or, dans nos sociétés trop riches, ce n’est pas le cas. Alors, il faut opter pour des mariages d’amour !

Comment faire aimer l’école ?


En la rendant précieuse. En lui donnant de la valeur aux yeux des étudiants. Et pour être précieuse, pour avoir de la valeur, une chose doit être rare.

Houhouhouhouhou…

C’est énorme. Mais ça réglerait tant de problèmes.

Imaginez.

= Éducation primaire obligatoire et gratuite pour tous.

= Éducation secondaire publique entièrement gratuite et sélective. Pas élitiste. Sélective. Réservée aux étudiants, c’est-à-dire ceux et celles qui veulent étudier, ceux et celles qui veulent vivre l’école et tous les projets qu’elle peut proposer.

= Service de garde autogéré pour les autres. Qu’ils s’amusent !





Imaginez une école remplie d’élèves qui sont là pour apprendre dans une école remplie de professeurs qui veulent les aider à apprendre soutenus par une administration qui veut les aider à aider à apprendre.

Avec le même budget, mais étant moins nombreuses, les écoles auraient enfin les ressources pour offrir une formation générale de qualité à des élèves de qualité. Attention : un élève qui éprouve des difficultés d’apprentissage peut être un élève de qualité. La qualité d’un élève se rapportant à son attitude et non ses aptitudes. Mais on aura beau avoir les meilleurs élèves, leur accompagnement n’est pas à négliger non plus. Les meilleures écoles sauront ne garder que les meilleurs enseignants. Ceux qui s’impliquent, ceux qui sont passionnés, ceux qui créent, ceux qui construisent, ceux qui continuent d’apprendre, ceux qui critiquent de façon constructive.


- Et la technologie dans tout cela ?
- Euh quoi, la technologie ?
- Ben oui, Google, Youtube, Facebook, Mathematica, les tableaux blancs et les ardoises électroniques, les cellulaires, la baladodiffusion…
- Et les stylos, le papier, le photocopieur, le tableau, les jetons, les dés, les bouteilles d’eau, la guitare, les cordes…
- De quoi tu parles ?
- De la même chose que toi : des outils pour faciliter les apprentissages.



Comme Blagu’cuicui, je ne crois pas que les formats numériques ou médiatiques donneront aux élèves le goût d’apprendre. La soif de savoir ne peut pas naître du matériel. Elle doit être intérieure. L’abondance de matériel conduit à la facilité et apprendre exige des efforts. Or nous vivons dans une société où l’effort est trop peu valorisé, surtout l’effort intellectuel. À preuve, le sondage BBM révèle que les deux émissions de télévision les plus écoutées cette semaine au Québec sont Le Banquier et Les Boys, alors qu’en France, selon la firme Médiamat, nous retrouvons Les Experts Manhattan, Les aventuriers de Koh-Lanta (le Survivor made in France).

L’éducation est un luxe. Sommes-nous vraiment assez riches pour l'offrir à tous, même à ceux et celles qui n’en veulent pas ?


Les trois principaux défis du collégial

C'est un billet de Plotin qu'il faut lire absolument (tout comme l'ensemble de son blogue par ailleurs).

Pour Plotin, les trois principaux défis sont :

- L'approche programme
- Le zèle des enseignants
- Le renouveau technologique



Après cette lecture, retournez lire Pas de temps à perdre de Hortensia.

Et additionnez les deux billets et vous aurez un excellent aperçu du monde collégial.


Maintenant la question à un million :

Sont-ce les enseignants qui sont trop zélés ou les étudiants qui ne sont pas assez étudiants ?




(Je serais bien curieuse de lire ce qu'en pensent les profs, mais aussi ce qu'en pensent les étudiants. Nick ? Félix ?)

L'horreur oups... l'horaire

Hortensia nous racontait ici comment dans son grand Cégep sont confectionnés les horaires :

Mais j'ai la chance de travailler dans un gros cégep où nous sommes 45 profs de français. Au département, nous nous sommes donnés un système d'attribution des cours où nous avons la possibilité d'indiquer le moment où nous préférons enseigner (cours du matin, de milieu de journée ou de fin de journée). Les coordonnateurs essaient, dans la mesure du possible, de respecter nos préférences. En plus, nous avons accepté que soient prioritairement attribués les cours de milieu de journée aux parents qui ont de jeunes enfants (conciliation travail/famille). Évidemment, les cours du matin sont les moins populaires, alors j'ai pratiquement toujours mes cours à 8h, comme je le préfère. Quant aux étudiants, je comprends leur souffrance de se lever tôt, mais je préfère nettement les avoir le matin un peu endormis qu'en fin de journée quand ils ont déjà eu deux, voire trois autres cours derrière la cravate et que plus rien ne rentre.


Mon Cégep est aussi grand que le sien, mais chez nous, le rituel des horaires est différent. Je le comparerais même à celui de notre Bye Bye de fin d'année.

L'horaire est écrit par un auteur, l'administration, qui ne le divulgue qu'à la dernière minute de la limite inscrite dans la convention.

D'abord, on l'attend impatiemment. On essaie d'en découvrir des bribes. On espère qu'il sera beau selon notre définition personnelle de la beauté d'un horaire.

Puis arrive l'heure de publication. On l'examine, on l'analyse, on lui cherche des puces.

Finalement, on le critique ouvertement. L'horaire n'est, par convention, jamais bon. Enfin, il aurait toujours pu être meilleur. Une fois les vices majeurs trouvés, on peut affronter les collègues :

- Salut, tu as passé de belles vacances ? Pis, ton horaire a l'air de quoi cette session ?

Ici, on y va de nos jérémiades.

- Ouin, pauvre toi, tu n'es vraiment pas chanceux-ceuse. Mais, tu n'as pas vu l'horaire de Machin, ouf..."

Parce que, oui, il y a le concours du pire horaire.



Les horaires étaient publiés ce matin à 6 heures. J'ai bien tenté la nuit dernière de percer le mystère en trifouillant l'intranet, niet. Ce matin donc, j'ai regardé bouche bée mon horaire : Il est parfait.

Mais je suis prête pour le concours (que je ne gagnerai certainement pas cette session).

- Salut, tu as passé de belles vacances ? Pis, as-tu plusieurs 8 heures ?

- Aucun. Par contre, j'ai du calcul avancé en fin de journée alors que j'avais demandé de ne pas mettre ce cours si tard, les élèves sont brûlés surtout que leurs horaires du lundi sont toujours bien chargés.


Avouez ici que j'aurai l'air d'une capricieuse, mais bon, c'est la vérité !



Le but de ce billet n'est pas de célébrer le plus bel horaire de ma carrière, mais de mettre en parallèle la relativité de la beauté.

Il y eut un temps, il y a longtemps, où les départements faisaient leurs horaires dans mon Cégep. Le problème, c'est que tout le monde voulait donner ses cours entre 10 h et 15 heures. Mission impossible.

Il y eut un temps, il y a longtemps, où ce sont les programmes qui faisaient les horaires. Le problème, c'est que "les belles heures" étaient réservés aux cours spécifiques et les cours de la formation générale ou les cours complémentaires se retrouvaient aux heures terribles.

Et puis, les problèmes de locaux et les cheminements multiples des élèves d'un même programme sont venus compliquer les choses.

Alors l'administration a décidé de faire les horaires. Jusqu'à tout récemment, cette procédure se faisait à la main. Maintenant, tout est informatisé, pour le meilleur et surtout pour le pire.

Car la "machine" ne fait que de la combinatoire en fonction des locaux, des cours, des élèves du cours, de la tâche des professeurs.




Du temps où j'étais jeune et frivole, je fréquentais un petit Cégep où c'était les étudiants qui construisaient leurs horaires. On recevait la liste de tous les cours ainsi que les heures auxquelles ils étaient offerts et on construisait notre horaire.

J'ai l'impression que si, de nos jours, nous offrions ce choix à nos étudiants, ils choisiraient des horaires intensifs de cours en minimisant les "vides" entre les cours pour avoir de longues plages sans cours pour pouvoir être disponibles à leurs employeurs. Les temps ont bien changé. Rares sont les étudiants qui vivent leur Cégep. Mais ça, c'est une autre histoire.



Il en demeure pas moins dans cette affaire que notre petit confort personnel peut nuire à notre mission professionnelle. Notre but est d'aider les étudiants à devenir compétents et l'horaire de cours de nos étudiants n'a pas une contribution négligeable dans leur réussite.

Je ne pense pas qu'un étudiant puisse faire un horaire équilibré pédagogiquement, ne serait-ce que parce qu'il ne connait pas les exigences des cours. Relisez Gödel si vous ne me croyez pas. Par contre, il faut admettre que des étudiants, comme les profs, sont matinaux et d'autres pas.

Il serait donc primordial que les horaires soient d'abord bâtis en fonction de la charge de travail des étudiants en tenant compte d'abord des contraintes d'ordre pédagogique, n'en déplaise à certains qui ont des cours qui conviennent mieux aux heures terribles.

La remarque d'Hortensia et mon petit vice caché témoignent du problème :

je préfère nettement les avoir le matin un peu endormis qu'en fin de journée quand ils ont déjà eu deux, voire trois autres cours derrière la cravate et que plus rien ne rentre


... et ce, même si le prof est au meilleur de sa forme !

Qui devrait donc faire les horaires ?

Ceux qui connaissent les programmes et la charge de travail des cours, qui sont spécialistes de la pédagogie et qui connaissent les forces et les faiblesses des professeurs : les conseillers pédagogiques, pardi !

Bella luna






Comme c'est l'année de l'astronomie, d'abord, un peu d'histoire.



Qui a dit que le clair de lune ne pouvait pas être surprenant ?






Saviez-vous que chaque pleine lune porte un nom ?

Janvier, la pleine lune du loup. On la dit utile pour le commencement et la conclusion. Le temps idéal pour "flusher" les mauvaises habitudes et en commencer de nouvelle.

Février, la lune de la tempête, quand le malheur nous rend plus forts.

Mars, la lune chaste ! Idéal pour essayer de nouvelle chose, car comme le dit le proverbe arabe : Celui qui reste chaste et meurt d'amour, meurt martyr.

Avril, la lune rose. Celle de la renaissance.

Mai, la lune des fleurs, le temps de raviver les passions.

Juin, la lune des amoureux que les Algonquins appelleraient lune des fraises. Ramasser des fraises en amoureux à la pleine lune... prenez garde, les filles, à votre joli petit panier.

Juillet, la lune des foudres. Le temps de faire le plein d'énergie.

Août, la lune rouge, la lune de l'abondance.

Septembre, la lune des moissons, celle qui apporte protection.

Octobre, la lune de sang ou des chasseurs... Happy Halloween !

Novembre, la lune de la neige (frosty moon). Le temps de se préparer pour l'hiver, de faire le point, de resserrer les liens.

Décembre, la lune froide, celle des longues nuits.

Le deuxième pleine lune de décembre cette année se produira le 31 décembre et s'appellera la pleine lune de la longue nuit. Les Européens y verront une éclipse partielle. Je suppose que les Québécois, comme d'habitude, préféreront regarder le Bye Bye...

Et quand un mois a deux pleines lunes, on appelle la deuxième la lune bleue.






Mais, cette nuit, notre pleine lune du loup ne sera pas comme les autres.
Comme le dirait Raoul : "Tonight is the night."

C'est ce soir que la lune atteindra son périgée minimal, c'est-à-dire que la lune sera le plus près de la Terre, soit 357 500 km. Ça ne se fait pas à pied, mais si vous prenez une bonne marche de santé ce soir, la lune vous enverra 30 % plus de lumière que d'habitude tout en paraissant plus grosse de 12 % que celle que nous verrons peut-être en juillet. Si on ajoute à cela la lumière réfléchie par la neige, c'est le temps d'aller faire du ski de fond ou de la raquette. Évidemment, soyez bien habillés et apportez un pieu d'argent, au cas où vous croiseriez un loup-garou. Pour les frileux ou les peureux, pourquoi ne pas essayer de faire geler des bulles ?


(Pas évident de les photographier, mais les bulles gelées ont presque un air de pleine lune.)

En fait, il faut en profiter, car comme la lune s'éloigne de la Terre de 3,8 cm par an, cet événement ne se reproduira plus. Mais qu'est-ce que quelques centimètres sur tant de kilomètres ? Négligeables ? Sachez qu'à long terme, nulle doute que ça diverge, la lune ne sera jamais plus aussi proche de nous que cette nuit.

La lunaison est de 29 jours 12 heures 44 minutes et 2,9 secondes. Et, petite coquine, comme la lune tourne autour de la Terre à la même vitesse qu'elle tourne sur elle-même, elle nous cache toujours une face.





À croire qu'elle complote dans notre dos...





Ébriété sans alcool

'

Pour ne pas cogner des clous sur l'ennuyante 417 ce matin, j'écoutais Radio-Canada. Christiane Charette y recevait le pneumologue Pierre Mayer pour discuter des troubles du sommeil.

Parlons-en du sommeil !
Je connais la cause puisque je suis très cartésienne dans le dodo !

De santé fragile, René Descartes a eu toute sa vie le privilège de pouvoir vivre dans son fuseau horaire personnel, c'est-à-dire de sortir du lit à une heure décente soit jamais avant 11 heures. Hélas, il répond à l'invitation de Catherine de Suède qui l'oblige à lui donner des leçons à 5 heures du matin. Quel vice caché ! Dans le froid, l'obscurité du nord l'hiver, épuisé par le décalage horaire imposé, il y reste à peine 5 mois, attrape un vilain rhume qui se transforme en pneumonie et meurt.

Le manque de sommeil peut être mortel.

D'accord, rien pour vous convaincre, cette histoire s'est tout de même déroulé en 1650.

Mais aujourd'hui, en 2009, voici ce que Amélie Daoust-Boisvert publie dans Le Devoir :

En termes de coûts sociaux, l'insomnie pèse tellement lourd sur le Québec qu'elle compétitionne avec les frais de la principale cause de mortalité, le cancer. Encore plus étonnant, la perte de productivité au travail et la consommation d'alcool des insomniaques coûtent plus cher que leurs visites chez le médecin ou que la prise de médicaments.
Selon la plus récente étude du chercheur Charles Morin, du Centre de recherche Université Laval Robert-Giffard de Québec, les troubles du sommeil privent la province de 6,6 milliards de dollars par année en coûts directs et indirects.



En fait, ce que le docteur Mayer disait ce matin à la radio, c'est que s'il vous manque deux heures de sommeil, votre état se rapproche de l'ébriété. Je peux détailler, je connais la cause : réflexe lent, difficulté de concentration, fonctionnement automatique, impression de flou.

Quand j'ai des cours à 8 heures (chose qui m'arrive hélas trop souvent), comme alors je n'ai souvent que 3 ou 4 heures de sommeil dans le corps (ça, c'est de l'ébriété), il m'arrive d'entrer en classe et de faire le concours du "plus poqués". (Les étudiants vivent le même délai de phase que moi, mais dans leur cas, c'est normal !) Quand leur nombre est significatif, on ferme l'éclairage de la classe 30 secondes avant de commencer le cours. Le "Ahhhh..." de bonheur qui en résulte est immanquable. Essayez voir.

Or, le bon docteur Mayer le disait ce matin : le moment idéal pour donner des cours au secondaire devrait être entre 13 h et 19h.

Je seconde !

Bien sûr, chers lecteurs en phase avec votre fuseau horaire, vous trouverez que ça n'a pas d'allure, comme le criaient les parents des élèves de l'école de Berthierville. Mais pensons-y un peu...

Postulats :
De nos jours, rares sont les foyers où un des conjoints restent à la maison.

Les adolescents vivent un délai de phase naturel qui les portent à se lever tard et à se coucher tard.

Un parent préfère savoir que son ado dort à la maison que son ado s'occupe à faire pfffff... je-ne-sais-pas-trop-quoi-il-n'a-jamais-de-devoir.

Changements à apporter :

- Accorder 90 minutes de pause dîner aux parents d'ados.
- Horaire des écoles secondaires et de la première année de Cégep de 13 h à 19 h.

Déduction de bonheur :

Le parent travaille en matinée pendant que son ado dort.

Si possible, il rentre à la maison pour manger avec lui. (Pas de boîte à goûter à préparer !) puis l'amène à l'école en retournant travailler
ou
L'ado se prépare sa bouffe avec ce qu'il trouve dans la maison et non dans les distributrices de vieux sandwiches de l'école ou alors, il va rencontrer ses amis au café du coin avant d'aller à l'école.

Le parent rentre du travail, se détend un peu, puis prépare le souper.

L'ado rentre de l'école dans une maison chaleureuse avec un parent qui l'attend et un bon repas.

Le temps de faire les devoirs (si devoir il y a, mais il devrait y avoir !) avant que le parent aille au lit, l'ado pouvant se lever tard, il pourra ensuite trainer... en faisant ce qu'il fait maintenant de toute façon... sauf que là, le parent n'est plus obligé de lui crier après pour qu'il aille se coucher, il pourra dormir ce qu'il a à dormir ! Et puis, compte tenu que les ados ont besoin de plus d'heures de sommeil (en moyenne 10 heures par nuit), en supposant qu'il se lève à 10 heures le matin, ça l'amène au lit à minuit... (ce que moi j'appelle se coucher tôt).


Enfin, c'est une proposition !

Sur ce, il est une heure du matin et je dois être en classe tout à l'heure à 8 heures. Le retour de l'état d'ébriété matinal (sans alcool). Car je n'ai aucun trouble du sommeil, j'ai des troubles du réveil !

Ah Descartes, dans mon pays de froid et de neige, veux-tu bien me dire pourquoi la direction de mon Cégep se prend pour Catherine de Suède ?

Proposition 2009

"Minuit pile, félicitations, vous êtes les parents du bébé de l'année !"

Confettis, cadeaux, coupons rabais, camions de couches jetables et de lait mélaminé, puis...

"Oups... oh nous sommes désolés, 2008 a une seconde de plus, votre enfant n'est pas le premier bébé de l'année 2009, mais le dernier de 2008. Meilleure chance la prochaine fois."


Un jour, il faudra m'expliquer c'est quoi l'idée d'accoucher en se synchronisant sur le décompte du Bye Bye. M'enfin...





Il me semble pourtant que l'année 2009 est arrivée trop rapidement. Aussi, pour ce premier billet, je tiens à vous offrir, quoiqu'un peu tardivement, tous mes voeux de santé et de paix. Je pense que l'année sera difficile, mais qu'une ère de changements importants se prépare.

Réveillons la horde, je l'entends qui l'implore
Attachons les épaves aux vessies des baleines.
Nous serons les premiers à goûter aux amandes
Traversons, traversons, amenons qui le veut.*



J'ai même une proposition à vous faire : et si cette année, comme la Terre, on décidait de ralentir, juste une petite seconde une fois de temps en temps ?

Bonne année.



* Nataq, Richard Desjardins