Là où Missmath dérive et Weby intègre.

Présenté par Blogger.

Démission du statisticien en chef

J'efface ma montée de lait. Je respire par le nez. On se calme.
Esti, non mais ça va faire le niaisage !!!
Chut...




Statistique Canada est un organisme gouvernemental indépendant renommé mondialement. C'est d'ailleurs son indépendance qui en fait sa renommée.

Que veut dire tout cela ?

Cela signifie que les budgets de Statistique Canada viennent du gouvernement. Que le gouvernement commande des enquêtes ou que les enquêtes de Statistique Canada visent à aider les décisions politiques du pays. Contrairement aux maisons de sondage, certaines enquêtes (comme le recensement) sont encadrées par des lois obligeant les citoyens à y répondre. Un refus de répondre au questionnaire du recensement peut entrainer des peines allant d'une amende de 500 $ à un séjour de quelques mois en prison. Pas trop léger léger comme peine, mais bon, je ne crois pas que cette loi soit vraiment appliquée, mais elle existe.

La force de Statistique Canada, comparativement aux autres bureaux de statistique dans le monde, c'est son indépendance. Cela signifie que si le gouvernement peut commander des enquêtes ou décider des budgets, il n'intervient pas dans la méthodologie, ni dans le traitement, ni dans l'analyse, ni dans la publication des résultats. Aucune ingérence, aucune influence.

Le travail de statisticiens à Statistique Canada est tout à fait passionnant. L'enquête qui occupe le plus de gens est certainement le recensement. Rappelons que nous habitons le deuxième plus grand pays au monde, cinq fuseaux horaires et un vaste territoire nordique. Mais Statistique Canada c'est aussi, entre autres, le calcul de l'indice des prix à la consommation, les enquêtes économiques et sociales et on y trouve également des chercheurs qui améliorent les modèles statistiques. Par la qualité de ses enquêtes, Statistique Canada nourrit les chercheurs partout au pays. Son expertise est exportée partout dans le monde (j'ai des amis qui sont allés diriger à la manière Statistique Canada des enquêtes en France et en Suède ; pays qui, nous en conviendrons, sont loin d'être les derniers au classement dans ce champ de compétence).

De façon générale, les enquêtes sont menées par des équipes multidisciplinaires (économistes, sociologues, statisticiens, méthodologistes). La firme est gouvernementale car ses analyses servent à aider le gouvernement dans ses décisions.

Par exemple, si dans une ville la proportion de gens qui ont des piscines est élevée, on pourra penser que les demandes d'eau en début de saison seront très élevées que la ville devra avoir les infrastructures (et les sous) pour fournir à la demande tout en permettant d'avoir une eau potable dans les robinets.

Certaines enquêtes peuvent avoir de graves implications. Un de mes grands amis a par exemple travaillé à la modélisation de la santé au Manitoba. Après l'analyse de milliers de dossiers médicaux, un modèle a pu être dégagé pour établir l'espérance de vie d'une personne en fonction de son lieu de naissance, de sa scolarité, de son lieu de résidence, de ses habitudes de vie... Si le but officiel de l'enquête est de réduire les inégalités socio-économiques en matière de santé, le modèle peut s'avérer fort pratique lorsque le budget en santé manque... Si vous ne pouvez prendre qu'un seul patient et qu'il vous en arrive deux, prendrez-vous le jeune de 18 ans qui a subi une commotion cérébrale en tombant de son vélo ou le vieillard de 81 ans qui a une commotion cérébrale en tombant de son lit ? L'exemple est grossier, mais s'il vous faut choisir entre deux hommes non-fumeurs de 45 ans sans emploi victimes d'un infarctus, vous choisiriez celui qui a un doctorat ou le décrocheur ?

Sinon, l'enquête la plus importante reste le recensement.

Le premier recensement au Canada (Nouvelle-France) a été effectué par Jean Talon en 1666 (l'année de la bête). On s'intéressait alors non seulement aux effectifs pour prélever les impôts, évaluer le nombre de cheminées à ramoner ou justifier la construction des ponts, mais on voulait également connaître les armes que les familles avaient, histoire de s'organiser en cas d'attaque. Talon profitera des données du recensement pour se faire délivrer des filles du Roy (expression typiquement outaouaise calquée de l'anglais qui fait jolie ici) et donner des amendes aux jeunes hommes célibataires qui n'auraient pu su trouver chaussure à son pied.

Pis les Anglais sont arrivés, puis le Canada est né.

Dans sa loi constitutionnelle de 1867 on peut lire qu'il y aura un recensement tous les 10 ans à partir de 1871. Le questionnaire long de 1871 comptait 211 questions et touchait à plusieurs domaines (état civil, éducation, biens, immeubles, bétail, administration, éducation, commerce, industrie...). En 1901, il en comptait 511. Treize cahiers à remplir. Heureusement, dans ce temps-là, il n'y avait pas de télévision ni d'internet, on avait le temps !!! Évidemment, la majorité des habitants ne devaient répondre qu'à un minimum de questions : nom, âge, sexe, religion, éducation, race, profession.

Un fait intéressant à noter : si au Canada, il est courant de demander la religion des gens, en France cette question est interdite dans les recensements. On comprendra que l'antisémitisme des grandes guerres aura poussé à la prudence en ce domaine.

Voici un bout de page de ce recensement où figurent mes ancêtres.


De nos jours, les recensements sont plus fréquents (à tous les 5 ans depuis 1956 (la loi sera passée en 1971)). Le questionnaire long s'est allégé depuis. Il est distribué à un ménage sur cinq. Il est aujourd'hui composé d'une cinquantaine de questions (40 pages), ce qui est, selon Maxime Bernier (entrevue grotesque), beaucoup trop long. Il est vrai que, compte tenu que 42 % des Canadiens-diennes sont analphabètes (1), ça doit être long de lire toutes les modalités pour cocher celle qui correspond à notre situation. Pourtant, Statistique Canada offre de l'assistance pour les personnes qui auraient de la difficulté à remplir ces questionnaires.

Les données socioculturelles et socioéconomiques détaillées sont recueillies à l’aide d’un questionnaire complet qui est envoyé à environ un logement sur cinq. Le type de renseignements recueillis dans le questionnaire complet concerne la démographie, le marché du travail et le revenu, la citoyenneté et l’immigration, les limitations d’activités, les caractéristiques socioculturelles, la mobilité, l’éducation, la langue et le logement. Les autres quatre cinquièmes des logements canadiens reçoivent un questionnaire abrégé comportant des questions démographiques de base. En vertu de la Loi sur la statistique, tout citoyen est tenu de répondre à ces questionnaires. (2)
Évidemment, ce n'est pas pour cette raison que le gouvernement conservateur a décidé que dorénavant le questionnaire long serait distribué sur une base volontaire. Il s'agirait selon lui d'un respect de la vie privée. Les nombreuses questions portant sur les origines ethniques feraient peur aux citoyens. La crainte européenne nous rattraperait-elle à sa manière ? Selon le Devoir, 49 % des Canadiens et 62 % des Québécois seraient d'accord avec la décision du gouvernement. (Quelle était la question exactement ?) On dit que les gens s'opposent au fait que des peines peuvent être encourues s'ils ne répondent pas au questionnaire obligatoire. Leur a-t-on dit que ces mêmes peines s'appliquent au refus de répondre au questionnaire court et si oui quelle proportion des gens s'oppose également à ce formulaire ?

Au cours des 10 dernières années, la commissaire fédérale à la vie privée n'a reçu que trois plaintes au sujet du processus de recensement, contre 42 pour les 10 années précédentes.
(42 plaintes sur quelques millions de questionnaires, pas besoin d'une loi sur la clarté pour déclarer que ça dérange les Canadiens et les Canadiennes de façon claire !!!)

Statistique Canada n'est pas Facebook ! Les données y sont confidentielles tout autant (sinon plus) qu'au Ministère du revenu. Je veux bien moi payer mes impôts sur une base volontaire ! La différence entre un échantillonnage probabiliste (ici systématique, un questionnaire long sur cinq) et un échantillonnage de volontaires est du même ordre. Dans un cas, l'inférence est possible, dans l'autre, les résultats ne sont pas fiables. Il me semble évident que certaines catégories de la population ne répondront pas au questionnaire long sur une base volontaire. Bien sûr, il serait possible de faire des regroupements entre les individus et par exemple leurs déclarations de revenu ou les autres données des autres ministères (cette procédure serait probablement plus onéreuse que l'administration des questionnaires longs). Et puis, l'intérêt de Statistique Canada, c'est la confidentialité des données. Vous pouvez frauder l'impôt et dire la vérité à Statistique Canada et on ne fera pas l'appariement ! (Bon, il vaut peut-être mieux ne pas prendre de chance !) C'est encore une fois l'indépendance de Statistique Canada qui ajoute à la fiabilité des données reçues via le questionnaire long. Maintes recherches utilisent les résultats du recensement (les données traitées, jamais les questionnaires !!!). Si les décisions politiques se prenaient de façon démocratique, plusieurs seraient prises après consultation des résultats du recensement. Rendre le recensement une opération vox pop d'un jour est, à mon avis, inconcevable. À moins de vouloir gouverner intuitivement, selon ses croyances, ses émotions, ses feelings.

C'est ce qui a poussé le statisticien en chef, Monsieur Munir Sheikh, à démissionner de ces fonctions. Voici sa lettre de démission, publiée sur le site de Statistique Canada, mais retirée après quelques heures. Non ingérence vous dites ??? Heureusement, les journalistes en avaient gardé des copies !


Media advisory: 2011 Census
July 21, 2010
OTTAWA -- There has been considerable discussion in the media regarding the 2011 Census of Population. There has also been commentary on the advice that Statistics Canada and I gave the government on this subject.

I cannot reveal and comment on this advice because this information is protected under the law. However, the government can make this information public if it so wishes.

I have always honoured my oath and responsibilities as a public servant as well as those specific to the Statistics Act.

I want to take this opportunity to comment on a technical statistical issue which has become the subject of media discussion. This relates to the question of whether a voluntary survey can become a substitute for a mandatory census.

It can not.

Under the circumstances, I have tendered my resignation to the Prime Minister. I want to thank him for giving me the opportunity of serving him as the Chief Statistician of Canada, heading an agency that is a symbol of pride for our country.

To you, the men and women of Statistics Canada - thank you for giving me your full support and your dedication in serving Canadians. Without your contribution, day in and day out, in producing data of the highest quality, Canada would not have this institution that is our pride.

I also want to thank Canadians. We do remember, every single day, that it is because of you providing us with your information, we can function as a statistical agency. I am attaching an earlier message that I sent to Canadians in this regard. In closing, I wish the best to my successor. I promise not to comment on how he/she should do the job. I do sincerely hope that my successor's professionalism will help run this great organization while defending its reputation.

Munir A. Sheikh (3)

S'il était resté à la tête de Statistique Canada, Monsieur Sheikh aurait eu à défendre l'indéfendable : la non fiabilité des données... Enfin, si on arrive à recueillir les données, car je ne crois pas qu'en moins d'un an on réussira à développer des systèmes pour transférer les données entre les ministères et je doute que l'on trouve assez de volontaires pour tirer des conclusions (5). Quiconque ayant un tant soit peu de notions de méthodologie comprendra que cette position est insoutenable professionnellement puisqu'elle minera la réputation de Statistique Canada. Démissionner était par conséquent l'unique solution pour le statisticien en chef. J'ose même espérer que les employés de Statistique Canada le soutiendront.


Une réunion se tiendra mardi prochain entre le gouvernement et Monsieur Sheikh. Aucune des deux parties n'a l'intention de revenir sur sa décision.



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(1) Sous le niveau 3 de littératie, selon une enquête de... Statistique Canada ! (Enquête internationale sur l'alphabétisation et les compétences des adultes 2003)

(2) Description du questionnaire long (complet) pour le recensement de 2011, Statistique Canada

(3) National, Radio-Canada, 15 juillet 2010

(4) Citée par Kady O'Malley, Inside Politics Blog, cbc. Sur le site de Statistique Canada, la lettre de démission de Monsieur Sheikh a été remplacée par une note publiée quelques jours avant : OTTAWA — Statistics Canada is not in a position to answer questions on the advice it gave the Minister in relation to recent statements the Minister has made.

(5) Lors du dernier recensement (2006), les recenseurs m'ont avoué que c'était la première fois dans leur longue journée qu'ils rencontraient une personne souhaitant avoir le questionnaire long. En général, les gens sont déçus d'être le 5e élément de la liste.

La soustraction au XXe siècle

Si de nos jours les manuels scolaires français et québécois sont totalement différents tant au niveau pédagogique que didactique, au début du siècle, si on ne peut crier au plagiat, il existe une certaine uniformité dans nos deux francophonies.




D'un côté ou de l'autre de l'océan, dans les années 30, il est fascinant de constater à quel point les manuels scolaires étaient austères. Des pages remplies, du Times 8 points pour les explications et les exercices. À en juger par l'étendue du contenu, le même manuel devait durer tout le primaire. On est loin des illustrations des nombreux manuels et cahiers d'activités tout en couleurs et papier glacé des manuels du renouveau pédagogique !




(Source de cette dernière image : blogue École de Rêves)

C'était visiblement l'époque où les livres étaient rares et l'école n'était pas un jeu.

Considérons l'enseignement de la soustraction.

Dans le billet précédent, Félix faisait remarquer combien la méthode de soustraction française était ardue. En fait, après l'avoir lue, je me suis même demandé s'il ne s'agissait pas de ce qu'on appelait à l'époque "le livre du maître". Mais non. Monsieur Miossec est décédé très jeune pendant la guerre, il n'a donc jamais enseigné et les Frères auraient donné les réponses de leurs exercices aux enseignants institutrices. N'oublions pas, cependant, que l'apprentissage de la soustraction arrive très tôt dans la vie d'un jeune, tout de suite après l'apprentissage des chiffres, des nombres et de l'addition. À cet âge-là, l'algorithme de la soustraction s'apprend mieux à l'oral qu'à l'écrit.

Considérons uniquement les cas plus difficiles où un ou plusieurs chiffres du nombre inférieur sont plus forts que les chiffres correspondants du nombre supérieur.

(Je tiens à préciser que si mon livre de Frères a été imprimé en 1937, il s'agit de la version 1926. Mon manuel français, qui présente deux méthodes de soustraction, est une cuvée de 1931. Je ne veux pas enlever aux Frères ce que je vois chez les Cousins ! De plus, je n'ai pas fait une recherche exhaustive des méthodes, je n'ai que consulté ma bibliothèque personnelle, non mais, je suis en vacances moi !)

Première méthode. Vue tant en France qu'au Québec.

S'appuyer sur le principe suivant : La différence de deux nombres ne change pas quand on augmente chacun de ces deux nombres d'une même quantité.



Le principe est généreux. On ajoute 10 pour régler la dette, par équité, on ajoute 10 au "créancier".


Deuxième méthode (vue dans la version française uniquement) :



Nettement plus facile, hein ?
Pffffff...

La remarque par contre n'est pas bête.
Imaginons une panne électrique dans un magasin et que le magasin reste ouvert (ce qui est assez invraisemblable au XXIe siècle, nous en conviendrons). Le montant de l'achat (mettons d'une tablette PC) est de 2 785 $. Le client vous donne 6 453 $, parce que... c'est le ca$h qu'il a sur lui (houhouhou... c'est tellement réaliste comme problème ça). Combien lui restera-t-il ?

On part à 2785 $

+ 5 = 2790 $
+ 3 = 2793 $

Donc 8 unités.
(On a ajouté le 1 + 8 pour avoir le 9 des dizaines.)

+ 60 = 2853 $
(On a le 5 des dizaines !)

+ 600 = 3453 $
(Vlà le 4 des centaines !)

+ 3000 = 6453 $ et le compte est bon !

Donc 3 668 est le reste, la différence, l'excès, bref, la réponse !

Des années plus tard... voilà une page de mon cahier de première année : Éléments de mathématiques modernes. Finies les soustractions, nous résolvions des équations...



On y avait compris qu'il était inutile de décrire l'algorithme, l'institutrice expliquait oralement au grand tableau vert avec des craies de diverses couleurs l'algorithme, on avait des exercices imprimés à l'alcool qui sentaient si bon et, quand on était chanceux, on pouvait même présenter l'opération sur le grand rouleau de plastique qui projetait en couleur notre écriture sur un écran, l'ancêtre des rétroprojecteurs à transparents. Mon école primaire était très branchée.



Cet algorithme est encore enseigné dans nos écoles. J'aurai dû enregistrer Weby faisant des soustractions lorsqu'elle a commencé l'école. (Elle a sûrement oublié comment faire aujourd'hui). C'était tout à fait délicieux. Ça ressemblait à ceci, mais avec la voix d'une fillette de 6 ans :



Enfin presque... parce qu'entre les étapes, elle dessinait les traits, soustrayait, recomptait avant d'inscrire le nombre...
13 - 7 = ||||||||||||| = 6

Effrayant, me direz-vous ?

Weby est de son siècle. Demandez-lui combien font 6453 - 2785, elle ouvra son cellulaire et vous donnera la réponse en moins de temps qu'il vous en faudra pour trouver un papier et un crayon !

Tour du proprio

C'est en passant l'aspirateur (la joie d'avoir un husky en ces jours de canicule, c'est que vous avez un nouveau tapis tous les jours !) que l'affaire m'a fait sourire. Là où généralement se trouvent des piles de correction, des feuilles gribouillées de problèmes, d'exercices ou de calculs, voilà ce qui s'y trouve :


Dans la cuisine



Ils sont fous ces Bretons. Comme c'est écrit gros et que les sections sont brèves, ça se lit en "touillant". Livre intéressant pour comprendre le caractère distinct de la Bretagne par rapport à la France. Disons plutôt dans mon cas le caractère distinct (particulièrement l'humour) entre le Québec, la France et la Bretagne !

"Finalement, rien ne ressemble plus à un Breton qu'un articahut : hérissé et coriace à l'extérieur, tendre et savoureux à l'intérieur." (p.221)



Dans le jardin



L'âge du Capitaine. Nettement plus sérieux, mais l'avantage du hamac, c'est que quand la lecture demande trop de neurones, on ferme le livre et on fait la sieste.

"Les témoignages sont innombrables, hélas, de cours où ce qui se dit est identique à ce qui s'écrit, cours dit ou dicté qui reproduit le livre ou le remplace et où la moindre question posée fait ré-énoncer une réponse exactement dans les mêmes termes que ceux qui avaient fait poser la question. Dans ces cas-là, un professeur pour enseigner ne sert à rien. Il sert à autre chose, corriger des copies, remplir des bulletins, etc." (p. 130)


Au lit



Que l'on soit fédéraliste ou souverainiste, il faut reconnaître que Jacques Parizeau est un homme d'une grande intelligence et un pédagogue affirmé. Moi qui déteste l'économie et la politique, j'ai l'impression à le lire que je pourrais comprendre un peu ces sujets.

"On n'a pas à s'attarder bien longtemps sur les effets qu'ont eus l'instantanéité et l'universalité de la diffusion des renseignements et de la connaissance grâce aux nouvelles technologies de l'information. On comprend qu'il s'agit d'une nouvelle révolution industrielle et que, sur le plan de la vie des individus, rien d'aussi important ne s'était produit depuis l'invention de l'imprimerie au XVe siècle. Cela est bien connu et bien compris, encore que l'on reste ébahi devant une révolution qui doit tellement au jeu et à la jeunesse." (pp. 68-69)


(Pas certaine, Monsieur Parizeau, que mes collègues l'aient tous compris...)

Sur ma table de travail



Un Cours d'arithmétique suivi par Jean Miossec, 67 rue Paul Poellamy du temps où Nantes était en Loire inférieure. On y trouve le programme officiel du 20 août 1920.

"Disposition pratique. - Soit retrancher 2 785 de 6 453. On dit

6453
2785
_____
3668

5 et 8... 13 (j'écris 8 et je retiens 1);
1 et 8... 9 et 6... 15 (j'écris 6 et je retiens 1) ;
1 et 7... 8 et 6...14 (j'écris 6 et je retiens 1) ;
1 et 2... 3 et 3...6 (j'écris 3).

Ce procédé est en général plus rapide et moins sujet à erreur que le procédé ordinaire." (p.40)


Houhouhou... les temps étaient difficiles. Quand on soustrayait à l'époque, on retenait. De nos jours, on emprunte au voisin !


"Je n’ai jamais vu New-York, j’ai souvent New-York dans ma tête" chantait Daniel Lavoie. Avec l'ouverture du Musée des mathématiques, j'ai eu envie to wake up in the city that never sleeps. Cependant, il est possible que le projet soit reporté considérant le fait que le musée est encore en gestation et la canicule. (Avec des températures comme celles que l'on connaît ces jours-ci, je préfère sans hésitation Natashquan à New York).

Le programme de L'Avare aux mille chandelles que je veux montrer à Weby.

Chaque été, je lis une biographie qui place le cerveau en mode vacances. Cet été, Dominique Michel, 522 pages qui se lisent plus vite que n'importe quel paragraphe d'un livre de Springer-Verlag. Trop de détails inintéressants et pas assez de réflexions sur les événements. Dominique Michel est une grande dame du monde artistique québécois avec un talent exceptionnel, mais une piètre écrivaine. Préférez ses entrevues. Par contre, si vous avez le vin gai, il y a des passages qui méritent d'être lu à haute voix entre amis avec tout le sérieux d'une Sophie Faucher.

"Il m'est arrivé qu'une méduse s'enroule autour d'une jambe. Il est recommandé de mettre de l'eau de Javel ou de l'urine pour empêcher l'infection. Cette fois-là, à Miami, j'aurais bien voulu uriner dessus, mais ce n'était pas évident. J'ai appelé Donald à ma rescousse, ça n'a pas été évident; pas facile d'uriner devant des Québécois qui nous regardaient. On a bien rigolé. Finalement, c'est l'eau de Javel qui m'a soulagée." (p.294)


Ah et puis zut, ne boudons pas notre plaisir, un petit bout de Sophie Faucher !

Motivation

Pour que les étudiants fassent leurs devoirs ou étudient pour les minis-tests que vous leur donnez afin qu'ils soient toujours à jour dans leurs travaux, vous les récompensez avec des points. N'est-ce pas ?

Si ça ne compte pas, les étudiants ne le font pas.

Et avant la fin de la session, vous frisez l'hystérie parce que vous vous rendez compte que les étudiants ne travaillent pas vraiment plus et qu'ils crachent sur ces points que vous leur donnez et vous ne comprenez vraiment pas pourquoi, si ça semble fonctionner en début de session, rapidement ça ne fonctionne plus.

Forte de l'expérience de mes collègues, j'ai pour ma part amélioré le système. Je me suis dit que l'échec de cette méthode de la carotte résidait dans le fait que la récompense n'était pas assez grande. Le principe du sou que même les commerçants négligent souvent. Alors, ma solution était plutôt que d'avoir 10 devoirs valant un point chacun, avoir 10 devoirs et en fin de session en choisir 2 au hasard (vraiment, un tirage fait devant la classe) pour déterminer les deux devoirs qui compteraient. Chaque devoir comptant potentiellement pour 5 %, je me suis dit que la motivation à les faire serait accrue.

Résultat ?
Bof... Si l'étudiant moyen persévère peut-être un peu plus longtemps, ceux pour qui l'on prend ces mesures décrochent malgré tout.

Pourquoi ?

Si vous êtes des adeptes de la carotte sommative, cette présentation risque de vous troubler...