Là où Missmath dérive et Weby intègre.

Présenté par Blogger.

Tour du proprio

C'est en passant l'aspirateur (la joie d'avoir un husky en ces jours de canicule, c'est que vous avez un nouveau tapis tous les jours !) que l'affaire m'a fait sourire. Là où généralement se trouvent des piles de correction, des feuilles gribouillées de problèmes, d'exercices ou de calculs, voilà ce qui s'y trouve :


Dans la cuisine



Ils sont fous ces Bretons. Comme c'est écrit gros et que les sections sont brèves, ça se lit en "touillant". Livre intéressant pour comprendre le caractère distinct de la Bretagne par rapport à la France. Disons plutôt dans mon cas le caractère distinct (particulièrement l'humour) entre le Québec, la France et la Bretagne !

"Finalement, rien ne ressemble plus à un Breton qu'un articahut : hérissé et coriace à l'extérieur, tendre et savoureux à l'intérieur." (p.221)



Dans le jardin



L'âge du Capitaine. Nettement plus sérieux, mais l'avantage du hamac, c'est que quand la lecture demande trop de neurones, on ferme le livre et on fait la sieste.

"Les témoignages sont innombrables, hélas, de cours où ce qui se dit est identique à ce qui s'écrit, cours dit ou dicté qui reproduit le livre ou le remplace et où la moindre question posée fait ré-énoncer une réponse exactement dans les mêmes termes que ceux qui avaient fait poser la question. Dans ces cas-là, un professeur pour enseigner ne sert à rien. Il sert à autre chose, corriger des copies, remplir des bulletins, etc." (p. 130)


Au lit



Que l'on soit fédéraliste ou souverainiste, il faut reconnaître que Jacques Parizeau est un homme d'une grande intelligence et un pédagogue affirmé. Moi qui déteste l'économie et la politique, j'ai l'impression à le lire que je pourrais comprendre un peu ces sujets.

"On n'a pas à s'attarder bien longtemps sur les effets qu'ont eus l'instantanéité et l'universalité de la diffusion des renseignements et de la connaissance grâce aux nouvelles technologies de l'information. On comprend qu'il s'agit d'une nouvelle révolution industrielle et que, sur le plan de la vie des individus, rien d'aussi important ne s'était produit depuis l'invention de l'imprimerie au XVe siècle. Cela est bien connu et bien compris, encore que l'on reste ébahi devant une révolution qui doit tellement au jeu et à la jeunesse." (pp. 68-69)


(Pas certaine, Monsieur Parizeau, que mes collègues l'aient tous compris...)

Sur ma table de travail



Un Cours d'arithmétique suivi par Jean Miossec, 67 rue Paul Poellamy du temps où Nantes était en Loire inférieure. On y trouve le programme officiel du 20 août 1920.

"Disposition pratique. - Soit retrancher 2 785 de 6 453. On dit

6453
2785
_____
3668

5 et 8... 13 (j'écris 8 et je retiens 1);
1 et 8... 9 et 6... 15 (j'écris 6 et je retiens 1) ;
1 et 7... 8 et 6...14 (j'écris 6 et je retiens 1) ;
1 et 2... 3 et 3...6 (j'écris 3).

Ce procédé est en général plus rapide et moins sujet à erreur que le procédé ordinaire." (p.40)


Houhouhou... les temps étaient difficiles. Quand on soustrayait à l'époque, on retenait. De nos jours, on emprunte au voisin !


"Je n’ai jamais vu New-York, j’ai souvent New-York dans ma tête" chantait Daniel Lavoie. Avec l'ouverture du Musée des mathématiques, j'ai eu envie to wake up in the city that never sleeps. Cependant, il est possible que le projet soit reporté considérant le fait que le musée est encore en gestation et la canicule. (Avec des températures comme celles que l'on connaît ces jours-ci, je préfère sans hésitation Natashquan à New York).

Le programme de L'Avare aux mille chandelles que je veux montrer à Weby.

Chaque été, je lis une biographie qui place le cerveau en mode vacances. Cet été, Dominique Michel, 522 pages qui se lisent plus vite que n'importe quel paragraphe d'un livre de Springer-Verlag. Trop de détails inintéressants et pas assez de réflexions sur les événements. Dominique Michel est une grande dame du monde artistique québécois avec un talent exceptionnel, mais une piètre écrivaine. Préférez ses entrevues. Par contre, si vous avez le vin gai, il y a des passages qui méritent d'être lu à haute voix entre amis avec tout le sérieux d'une Sophie Faucher.

"Il m'est arrivé qu'une méduse s'enroule autour d'une jambe. Il est recommandé de mettre de l'eau de Javel ou de l'urine pour empêcher l'infection. Cette fois-là, à Miami, j'aurais bien voulu uriner dessus, mais ce n'était pas évident. J'ai appelé Donald à ma rescousse, ça n'a pas été évident; pas facile d'uriner devant des Québécois qui nous regardaient. On a bien rigolé. Finalement, c'est l'eau de Javel qui m'a soulagée." (p.294)


Ah et puis zut, ne boudons pas notre plaisir, un petit bout de Sophie Faucher !

6 commentaires

Sonia Marichal a dit...

Sympathique, ce passage en revue des lectures d'été !
Si je me plie à l'exercice, ce sera rapide car j'habite 20 m² sans jardin et sans hamac...

- Sur l'imprimante : le catalogue IKEA ouvert à la page des tables basses, et un cahier de devoirs de vacances géopolitique donné par les parents d'une élève,
- Sur le plan de travail de la cuisine : le livre de recettes les cakes de Sophie et 3 BD des "aventures d'Anselme Lanturlu" dans lesquelles Jean-Pierre Petit nous explique la géométrie euclidienne, le temps etc. (ça n'a sans doute pas traversé l'Atlantique mais ça se commande sur Intnernet)
- Sur le bureau : le roman Histoire d'os par Donald Westlake : une sorte de polar au style déjanté (qui se passe in the city that never sleeps)

Alléchant, non ?

Pour que ça sente 100% les vacances, j'avoue que j'ai omis de parler du pavé qui traîne par terre : Mathématiques pour le CAPES et l'agrégation interne de Jean de Biasi. Hé oui, j'ai décidé de me remettre à faire des "vraies" maths cette année !

Capitaine Hurlevent a dit...

Wow! Tu m'as fait découvrir les «Mythologies contemporaines». Le temps que je vais passer à regarder ça au lieu d'attaquer ma liste de lectures d'été! Merci!

Missmath a dit...

Sonia : Je vais tenter de mettre la main sur ce Lanturlu. Et à quoi sert un jardin et un hamac quand on a un appartement à Paris ! Au pire, en échange de quelques euros et quelques heures de train, tu as la mer l'été et la montagne l'hiver et Paris toute l'année... Ah... que j'aime Paris. Même s'il y fait trop chaud l'été et que le froid humide est insupportable l'hiver.

Capitaine : Ces mythologies sont des pièces d'anthologie. J'aime bien entre autres celles de Nelly Arcand. Quelle est votre préférée ?

Capitaine Hurlevent a dit...

Je les aime toutes! Quelle découverte! Celle sur les Pages jaunes et celle sur le ressenti sont particulièrement savoureuses.

Missmath a dit...

C'est vrai que Bernard Arcand (les pages jaunes) savait toujours donner un point de vue particulier à la société. Dommage qu'il soit mort si jeune. Mais quelle famille que cette famille Arcand !!!

Félix GG a dit...

Missmath, j'avoue que quand j'ai lu les maths de 1920, la manière dont tu as retranscrit, j'ai eu peur de n'être qu'un inculte et que tout le monde savait ça, sauf moi... heureusement j'ai lu « Houhouhou... les temps étaient difficiles. Quand on soustrayait à l'époque, on retenait. De nos jours, on emprunte au voisin ! », puis j'ai souri :-)

Bonne vacances, bonne lecture!