Il est 7h45, un samedi matin de
septembre. Des milliers de jeunes, de 17 à 21 ans, se pressent aux
portes du cégep, un sac sur le dos ou des livres à la main. Ils sont
beaux, pleins d'entrain et résignés à assister à des cours par une belle
matinée de week-end.
Quel
courage! La plupart d'entre eux n'ont pas pris part aux manifestations.
Ils ont appuyé la grève ou non. Mais ils sont solidaires, sans réelle
rancune, les uns envers les autres. Pas d'affrontements entre les verts
et les rouges. Encore une fois, les jeunes nous donnent une leçon de vie
et de démocratie.
Plusieurs commentateurs auraient aimé qu'il y ait de la bisbille, des
escarmouches et peut-être même de la violence à la reprise des cours
dans les cégeps et les universités. Il y a bien eu des heurts et
l'antiémeute est encore une fois intervenue à quelques endroits. Mais la
reprise des cours du trimestre d'hiver s'est généralement bien
déroulée.
Les élèves de toutes les allégeances sont retournés en classe et ils
travaillent plus fort afin de terminer leur trimestre compromis. En
fait, ils travaillent davantage que tous les autres élèves qui les ont
précédés depuis que les cégeps existent.
On ne le dira jamais assez, mais la charge de travail augmente
constamment depuis les années 70, dans les cégeps et les universités.
Les exigences se sont resserrées avec la réforme Robillard, et
l'approche programme a augmenté les difficultés des cours et le nombre
de contrôles.
Elle est loin l'époque où un élève de cégep pouvait ne rien faire
pendant un trimestre et bâcler ses travaux à la dernière minute en
espérant que la secrétaire qui dactylographiait ses textes les
corrigerait et les améliorerait par la même occasion. Elle est loin
l'époque où la moitié des cours étaient des aménagements de temps de
réflexion ou de relaxation.
Aujourd'hui, les cours de la formation générale sont devenus des
épreuves sanctionnées par des examens sévères et de plus en plus
uniformes. Les épreuves synthèses de programme ajoutent un autre niveau
d'évaluations en plus de tous les autres contrôles dans les cours.
Bref, les élèves d'aujourd'hui sont courageux et ils n'ont pas la belle
vie qu'on avait aux études. Au-delà des clichés, leur avenir dans une
société vieillissante, qui demandera de nouveaux sacrifices aux plus
jeunes, n'est pas non plus tout à fait rose.
On comprend que les jeunes veulent prendre la parole pour qu'on cesse de
leur refiler la facture de nos avantages et privilèges passés.
En les voyant rentrer au cégep un beau samedi matin de septembre,
résignés et décidés à étudier et terminer leur trimestre, je me suis dit
que les élèves nous donnaient encore une leçon de vie et de l'espoir en
l'avenir.
1 commentaire
Enfin du positif :-))
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