À quoi servent les mathématiques que nous apprenons à l’école ?
La question est tout simplement brutale.
Au tout début de ma carrière, il y a quelques centaines d’année, j’ai lu un livre fort intéressant dont je n’ai hélas gardé aucune référence. Dans mon souvenir, il avait été écrit par Stella Baruk et la couverture était bleue !!! On y décrivait le mathématicien comme un schizophrène et on suggérait aux élèves de décontenancer leurs professeurs de mathématique en leur demandant à quoi cette discipline servait dans la vraie vie. Or, le mathématicien vit dans sa réalité toute mathématique. Il voit des mathématiques partout. Tout est mathématique, même Dieu ! C'est Galilée qui disait que le livre de la nature est écrit par un mathématicien.
Mais, dans les faits, concrètement, à quoi ça sert ?
Bien sûr, rares sont les recherches en sciences qui ne s’appuient pas sur des modélisations mathématiques. La mathématique devient l’outil par excellence pour la description, la simplification, l’optimisation et la prédiction de phénomènes ou de situations. Sans mathématique, on retourne loin derrière la frontière de la préhistoire. Le calcul est sans doute né bien avant l’écriture. Mais, entre nous, outre le dénombrement et les opérations arithmétiques élémentaires (addition, soustraction, multiplication, division, pourcentage, règle de trois), qu’est-il vraiment utile de savoir en mathématique ? Que ceux qui font des produits tensoriels tous les jours lèvent la main. Que tous les adultes qui résolvent des équations algébriques et en esquissent leurs graphiques toutes les semaines se lèvent. Même les ingénieurs, après avoir, lors de leur formation académique, fait des mathématiques vertigineuses avoueront que, dans la pratique, ils utilisent peu ou prou toutes ces démonstrations sur lesquels ils ont bûché pour ne pas être rejetés de leur programme. On n’envoie plus les hommes sur la lune avec des règles à calculer dans leurs bagages. L’ordinateur s’occupe de tout. Bien sûr, derrière ses programmes, il se cache quelques mathématiciens, mais ils sont trop peu nombreux pour justifier l’obligation de la formation mathématique actuelle dans toutes nos écoles, dans tous les programmes secondaires.
La formation mathématique à l’école serait-elle alors un instrument de clivage ? Pourquoi sinon seuls les étudiants manipulant avec aisance les notions de calcul différentiel et intégral, d’algèbre linéaire et de géométrie vectorielle sont-ils admis dans les programmes contingentés comme médecine dans lesquels on ne leur demandera plus par la suite que d’être capables de faire des règles de trois et d’avoir des notions élémentaires de statistique ?
Loin d’être Dieu, voilà la mathématique devenue simple femme de ménage. Rêvez, professeurs de mathématique, rêvez de votre monde parfait où les parallèles ne se rencontrent jamais, où l’infini n’est jamais atteint, où ce que l’on fait d’un côté d’une équation doit être aussi justement fait de l’autre côté, où "d'une tasse de thé on peut faire une théorie" (Citation d'Erdos). Rêvez, cela vous fera oublier que vous n’êtes rien d’autre que des tortionnaires, ceux qui fermeront les portes de l’avenir dont plusieurs rêvaient.
Les mathématiques, ça ne sert à rien.
Constatez par vous-mêmes. Prenez un échantillon de 100 personnes de diverses tranches d’âge et demandez-leur à quoi leur servent les mathématiques qu’elles ont apprises. La plupart les aura de toute façon oubliées. La preuve en est que de nombreux parents ne sont pas capables d’aider leurs enfants ou leurs ados dans leurs exercices de mathématique. Pourtant, ces parents gagnent très bien leur vie, la plupart du temps beaucoup plus confortablement que les enseignants de mathématique.
Les mathématiques, ça ne sert à rien.
Constatez par vous-mêmes. On baisse les exigences en mathématique dans les programmes où l’on manque d’étudiants, on coupe les cours de mathématique quand l’on reconstruit les programmes. Et pourquoi l’ingénieur, le physicien ne serait-il pas capable de donner les quelques notions de mathématique utiles dans ses cours ? Non seulement ces spécialistes savent-ils résoudre des problèmes mathématiques propres à leur domaine, mais en plus, contrairement aux mathématiciens, ils savent à quoi ces notions servent !
Les cours de mathématique, ça ne sert à rien.
Je suis diplômée en rêverie et professeur d’inutilité.
Parlant d’inutilité, quelle est la différence entre un dessin d’enfant que l’on mettra au recyclage en cachette et une toile de Miro ? Pourquoi le musée des beaux-arts du Canada a-t-il payé 1,8 million de dollars pour les trois bandes de Voix de feu ? Voyez, un prof de maths, ça coûte moins cher aux contribuables !
Cet après-midi, j’ai rencontré Madame Lise Lapierre. Une autre de ces rencontres bouleversantes orchestrée par Martine Saint-Germain. Dans un texte nommé La place et l’importance de l’attitude essentielle dans l’enseignement qu’elle a écrit avec Jacques Marchand, elle dit :
De la même façon qu’on n’est pas peintre simplement parce qu’on sait dessiner, on n’est pas non plus musicien simplement parce qu’on sait lire la musique et qu’on connaît suffisamment bien les techniques d’exécution de tel instrument. Être musicien, cela passe par toutes ces connaissances et exercices techniques, mais cela ne peut pas se réduire à cela. Si l’on admet que la finalité essentielle poursuivie est de devenir un véritable musicien, alors il suit de là que l’élève en musique doit comprendre avec ses profs qu’il ne peut devenir musicien sans développer une certaine attitude fondamentale qui est ni plus ni moins l’attitude essentielle de tout musicien, la manière d’être, de sentir et d’agir qui caractérise tout musicien.
Quelle est l’attitude essentielle de tout mathématicien ?
Plusieurs diront la rigueur, la logique, l’analyse. C’est vrai, mais ces attitudes caractérisent tous les scientifiques. L’ingénieur les possède et il n’est pas matheux pour autant.
Quand mes étudiants me demandent qu’est-ce qu’on fait lorsque l’on étudie en mathématique à l’université, je leur résume la chose à ceci :
Définitions, postulats, théorème, démonstration, théorème, démonstration, théorème, démonstration, théorème, démonstration...
Un matheux, c’est quelqu’un qui, avec les règles d’un jeu donné, bâtit un monde imaginaire, le décrit dans ses moindres rouages, le combine pour analyser ses structures, le compare. C’est quelqu’un qui après avoir réussi une démonstration en trois pages s’émerveille de la voir réalisée en trois lignes par un collègue. Et je ne vous raconte pas le plaisir intense qu’il ressent quand, pour un théorème donné, il arrive à trouver trois manières différentes de le démontrer. C’est quelqu’un qui se dit qu’il doit bien y avoir une astuce pour résoudre cette énigme, ce casse-tête, pour régler le cas d’un théorème. C’est quelqu’un qui ne se satisfait pas du fait que l’ordinateur n’a pas trouvé de contre-exemple à une conjecture. Il en veut la démonstration formelle. C’est quelqu’un qui, lorsqu’il fait une affirmation, se demande si c’est toujours vrai. Quelqu'un qui se demande si l'ensemble des ensembles est un ensemble. L’ingénieur et le physicien veulent savoir quel est le résultat d’un calcul pour pouvoir l’appliquer. Le mathématicien veut savoir si la solution existe, dans quels cas le calcul fonctionne, peu importe à quoi il sert, peu importe si son résultat est 5 ou 34. Le mathématicien arrête sa démonstration quand il ne reste plus qu’à “ploguer” les valeurs numériques, ce que j’appelle “faire de la job d’ingénieur”. L’important pour lui est de vérifier si la solution existe. L’ingénieur ne veut que la formule de laquelle il obtiendra les résultats pour que son projet fonctionne.
L’ingénieur ou le physicien dira à l’élève ayant une difficulté en mathématique : “Regarde, ce n’est pas comme ça qu’il faut faire, ça se fait comme ça et ça sert à ça.” Le mathématicien lui dira : “Regarde, ça ne peut pas se faire comme ça pour telle raison, mais tu peux le faire comme ça ou si tu préfères, comme ça, ou comme ça aussi, ça revient au même. De quelle façon préfères-tu le faire ? Mais je ne peux pas te dire dans la vraie vie à quoi ça sert.”
Les mathématiques, c’est plus que de la technique de résolution, c’est une attitude face au problème.
Faire des mathématiques, c’est être dépourvu devant un théorème et chercher des astuces pour le démontrer. Il faut parfois plusieurs lemmes pour s’aider. Il s’agit de trouver la combinaison gagnante, ce qui nous fera sortir de l’impasse. Combien de fois mes étudiants me disent qu’ils ont passé des heures sur un problème, bloqués. Je leur pose alors les mêmes questions : Que veux-tu montrer ? Qu’est-ce que tu sais ? Qu’est-ce qu’on peut faire à cette étape de résolution ? Où cela nous mène-t-il ? On s’approche ou on s’éloigne de notre but ? Et souvent, ils trouvent par eux-mêmes la démonstration... qu’ils concluent non pas par un CQFD, mais un “c’est rien que ça ?”.
Mais, ça ne vous fait pas penser à la résolution de problème en médecine ça ? Vous ne pensez pas qu’on démontrera que l’on peut vaincre le cancer quand on essaiera une autre façon de résoudre qu’en prenant la médecine traditionnelle ? Aucun médecin n’aura besoin de savoir que les matrices idempotentes différentes de l'identité sont toutes singulières. Mais quand il sera découragé de ne pas trouver de quoi souffre son patient, il se rappellera peut-être du bon vieux temps de son Cégep quand la vie était si facile et quand il avait essayé pendant des heures de trouver une matrice idempotente générale et que finalement la démonstration se faisait en une ligne en pensant prendre un déterminant. Bien sûr, il aura tout oublié des détails mathématiques qui sont somme toute inutiles, mais il se souviendra, peut-être inconsciemment, que la solution était là, tout près, mais qu’il n’y avait simplement pas pensé, il n’avait pas tout considéré, qu’il n’avait pas pensé que telle théorie aurait pu lui être utile. Alors, comme le docteur House, il sortira son tableau blanc, il se dira qu’est-ce que je veux, qu’est-ce que je sais, qu’est-ce que je peux faire à cette étape, où cela m’amènera-t-il, on s’approche ou on s’éloigne de notre but... et devant l’impasse, comment pourrai-je résoudre ce problème autrement, à quoi n’ai-je pas pensé. Et le patient sera sans doute fort heureux que son médecin ait appris cette gymnastique mentale en faisant des mathématiques plutôt qu’en utilisant son corps !!!
Et, le soir venu, après une journée remplie de mathématiques cachées et inconscientes, le médecin, comme son patient, s’assoira pour aider son enfant qui sera bloqué sur un devoir de mathématique et il lui dira :
“Pffff, je ne peux pas t’aider, j’ai tout oublié mes maths. Je ne sais bien pas pourquoi ils vous font faire ça à l’école, ça ne sert tellement à rien ! Tu demanderas à ton prof, je suis certain qu’il ne sait pas à quoi sert ce qu'il vous enseigne. Mais bon, s’il le faut, on te prendra un tuteur, il faut que tu passes avec une bonne note, sinon tu ne pourras pas entrer dans ton programme. Rassure-toi, après, tu n'en feras plus de mathématique."
35 commentaires
Je vous ai linké chez moi, en espérant ne pas avoir dénaturé votre propos :
http://blog.cours2maths.com/post/2008/09/16/Mathematiques-inutiles
Soyez le bienvenu, Arnaud, dans le brouillon de poulet. Je suppose qu'il est correct de dire "linkez-moi, linkez-moi" sans qu'il y ait malentendu, car "liez-moi, liez-moi" pourrait attirer ici des amateurs de X allergiques à l'algèbre.
"Un matheux, c’est quelqu’un qui, avec les règles d’un jeu donné, bâtit un monde imaginaire"
En secondaire cinq, alors que j'échouais mes 536, mon prof me disait : "il n'y a pas que les maths dans la vie."
Pourtant, je voyais bien que dans la sienne, les maths occupaient une grande place.
Un vrai bon prof ce monsieur.
J'adore Miro.
Un très bon texte. Bravo !
@ Missmath
« L’important pour lui est de vérifier si la solution existe. L’ingénieur ne veut que la formule de laquelle il obtiendra les résultats pour que son projet fonctionne. »
Effectivement. Ça ne pouvait pas être mieux dit ! Pour venir en renfort à ton texte, je crois que les mathématiques sont, surtout au niveau des études supérieures (collège/université), le nerf principal du corps scientifique.
Je me rappelle qu’au travail, une fois, je devais estimer la puissance dissipée (perdue) due au verglas sur un transformateur (lorsque le verglas est en contact avec la borne positive de connexion et que ce verglas descend jusqu’au boîtier du transfo @ 0 Volt). J’ai eu deux choix : soit utiliser la façon analytique (calcul intégral) ou bien la façon numérique (Matlab ou C++). J’ai opté pour le calcul intégral. Puis, laissez-moi vous dire, en plus d’avoir sauvé du temps à ne pas programmer et déboguer un logiciel, je suis arrivé à une valeur exacte.
Mais, cela m’amène à te poser cette question : crois-tu que ce sont justement les outils numériques (via l’ordinateur) qui ont fait de l’ombre à l’utilisation, voire à la valorisation des mathématiques classiques dans la résolution des problèmes d’applications ?
Magnifique papier .
Félicitations!
Mais es-tu vraiment mathématicienne ? Il me semblait reconnaitre la plume d'une romancière...! :-)
Bonsoir,
Je dirai que c'est tout bonnement magnifique d'avoir un tel recule sur sa propre science, c'est rare de nos jours et pourtant qu'est-ce que c'est beau :).
Sinon, une petite digression pour le plaisir philosophique de votre réflexion et d'ailleurs vous l'entamez un bref instant. Les mathématiques ne servent à rien tout comme l'art comme vous le dite à un moment. Mais prenons les choses dans l'(autre sens qu'est-ce qui sert réellement ?
En effet, l'art est le plaisir de celui qui en fait et de celui qui l'apprécie 'qui soit pictural ou non comme la sculpture par exemple). De plus, les romains ne sont qu'un plaisir de lecture et de réflexion en plus de celui de les écrire. Sans oublier tous les sport qui permettre de se défouler et d'entretenir son corps mais souvent les sport sont fait par passion et donc la finalité n'est pas visible à ce moment là. La philosophie est une réflexion perpétuelle aussi pour le plaisir des sens et des neurones. Sans oublier, le théâtre, le cinéma, la musique. Et j'en passe.
En fait tout ce qui ne sert pas, sert en fait à une chose qui est merveilleuse et qu'on oublie parfois: "Le plaisir de vivre".
Cordialement,
Merci à tous pour vos bons mots ici ou chez vous. J'en suis sincèrement touchée.
Ce texte est né d'un grand malaise provoqué par Monsieur Jobin (que je l'adore celui-là !) et d'un fort courant vers la signifiance des activités d'apprentissage. La semaine dernière, une étudiante m'a posé la terrible question : "Madame, à quoi ça sert les maths qu'on apprend à l'école ?" C'était trop. Madame Lapierre, avec son visage de soeur grise et ses mains de Рахманинов, a commencé à nous parler des Grecs et de philosophie et nous a ramenées à l'essentiel qui est invisible pour les yeux. Blagu'cuicui (non, mais quel pseudo pour un-e philosophe) aurait été heureux-reuse !
Frankie, j'aime ta musique qui fait danser mes billets. Il y a beaucoup à dire et surtout beaucoup à réfléchir dans ton commentaire. Ce sera donc à suivre.
N'importe quoi ce billet.
Tant de texte pour ne rien dire...
Déjà à l'époque de Galilée, on ne parle pas de mathématicien mais de Philosophe, la différence est que l'on considérait les sciences(ou la recherhce scientifique) dans leur globalité.
Au delà de l'aspect purement formateur des maths modernes, les maths induisent une capacité d'abstraction qu'il est salutaire de travailler pour soi dans sa vie de tous les jours.
Alors effectivement à quoi sert-il d'éduquer et de maitriser les maths? A quoi te sert-il de savoir que la terre est ronde?...
Tu l'as bien dit, les maths permettent de créer tout un monde à partir de quelques règles simples. Mais ce monde est-il tellement imaginaire? Les maths ne serviraient que comme outil de calcul de sciences approximatives?
Je crois qu'il faut voir plus loin que ça. L'Abstraction que nous retirons de la pratique des maths nous permet de dépasser le premier degré dans tous les domaines de la vie. La rigueur intellectuelle, c'est peut-être chiant, mais c'est la Liberté.
Alors je comprends que les gosses gavés de télé-réalité et d'instantanéité de comprennent pas le besoin de la démonstration d'un théorème (ou la beauté d'une démonstration - la beauté de la Nature en réalité). Après tout quand les media ont dit, il n'y a qu'à croire.
Si tu n'es pas capables de répondre à la question : à quoi servent les maths et que la question te décontenance pq. toi-même n'en vois pas l'utilité, change de métier, tu fais plus de mal que de bien.
Je reste perplexe quant à ton billet, car sous l'ironie déguisée, il me semble que tu réponds mal aux questions.
Je ne suis pas sur que tu es bien lu la totalité du message on parlait des maths enseigner à l'école et pour ma part moi qui suis un passionné de mathématique et de philosophie, je ferai une réponse à la Gad en disant "la racine carré de 2 t'as servi un jour quelque part dans ta vie de tous les jours ?".
Ce n'est pas d'être un mauvais prof que de voir les limites même de la science qu'on enseigne au niveau où on l'enseigne justement. Sinon il y a de quoi basculer dans le scientisme aiguë qui ne mène pas plus loin que la dénigration des sciences eux-même. La base de toutes sciences étant la philosophie elle-même.
Mais la philosophie pour elle-même certains te répondrait wap par ceci:
"Tant de texte pour ne rien dire..."
Je pense qu'il manque un brin de recule par rapport à tes dires car même si ceux-ci sont tout à fait juste de la dire à un élève de 3ème qu'une démonstratino c'est de l'art, je pense qu'il te prendra gentillement pour un fou et te laissera dans ton délire n'osant pas te déranger dans celui-ci. Je suis moi même d'accord qu'il y a une beauté dans les mathématiques tout comme dans l'art en générale car les mathématiques peuvent être considéré en tant que telles sur on parle des mathéamtiques lié à la natures (géométrie de celle-ci).
Mais après la pédagogie ne s'apprend pas elel se vit et c'est qualque chose en soi. Tu ne peux pas répondre à la question à quoi sert les mathématique à des élèves qui déteste ça par "C'est trop génial les maths il y en a partout, tu verra la rigueur intellectuelle que tu auras gràce à elle", c'est beau c'est vrai mais bon c'est une réponse qui servira juste à montrer à ce genre d'élève qu'ils ont raison de ne pas aimer ça ;).
Sinon missmat, j'aurai adoré le rapelle des gracs en effet ;) mais ça sera au masculin pour moi :P. Mon pseudo sinon est un reflet flagrant de ma personnalité tout simplement, mon forum et mon site te sont ouverts pour le vérifier si il te plait d'y faire un tour.
Cordialement,
Salut Blag'
J'ai bien compris qu'il s'agissait des maths enseignées.
Mais laisses moi te poser une question: depuis quand les élèves sont-ils à même de savoir ce qui est bon pour eux et ce qui ne l'est pas?
Sinon je ne suis pas un bon exemple, car les projections géométriques et la trigo (de base) me servent régulièrement souvent, ne serait-ce que dans mes développements informatiques. Et en tant qu'ingénieur et "scientifique" par passion ... ;)
L'idée n'est pas de dire aux élèves qu'une démo c'est de l'art, c'est de le leur faire comprendre par eux-mêmes, en leur montrant qu'il y a une logique naturelle dessous, pas seulement une succession de théorème imbitables.
C'est aussi le rôle pédagogique de l'enseignement de montrer aux jeunes qu'ils peuvent se dépasser et que ne rien comprendre aux maths n'est pas une fatalité.
C'est pourquoi je déplore que missmath ait perdu la "foi". Au delà des maths, c'est une leçon de vie que ses élèves n'apprennent pas.
Je dirai même que la qualité de l'enseignant conditionne énormément l'intérêt des élèves. J'ai souvenir de certains profs de physique à te dégouter définitivement des sciences; alors qu'intialement j'étais plus physicien que matheux, je me suis finalement révélé bien meilleur en math
Enfin, à titre personnel, je regrette aussi que le niveau scolaire régresse en permanence (je parle de la France), en math et dans le reste. Je n'ai pas l'impression que le niveau inculqué soit de l'ordre du scientisme aigu...
J'espère missmath que tu n'y verras une attaque personnelle mais plutôt un encouragement pour continuer cette délicate mission ;)
J'ai adoré ton billet, tu écris vraiment bien...Mais j'en ai surtout entendu la musique des mots car je n'en ai pas compris la moitié. Celle où tu ulises un langage math naturellement.
J'suis poche en math. Je suis une de celle qui à part le calcul a subi une ablation de la bosse matheuse à la naissance.
Comment peut-on décoder la moindre palpitation d'une narine chez les autres et savoir à la minute ce qu'ils pensent et ce qu'ils vont dire et ne pas être capable de comprendre l'abstraction des mathématiques? Parce que pour moi, les maths c'est très abstrait.
Mais quelque chose me dit que si j'avais eu un prof comme toi Miss Math, j'en aurais compris un peu plus.
Oh oh oh, mais on crache ici pendant que je suis en classe ? C'est bien.
Je cite et commente Wapcamer qui frappe fort pour les petites natures que nous sommes outre-Atlantique.
"Au delà de l'aspect purement formateur des maths modernes, les maths induisent une capacité d'abstraction qu'il est salutaire de travailler pour soi dans sa vie de tous les jours."
Au delà de l'aspect purement formateur des maths modernes, les maths induisent une capacité d'abstraction qu'il est salutaire de travailler dans sa vie. C'est exactement ce que ce billet dit. Est-il salutaire de travailler pour soi sa capacité d'abstraction dans sa vie de tous les jours ? Je ne pense pas.
"... les maths permettent de créer tout un monde à partir de quelques règles simples. Mais ce monde est-il tellement imaginaire? Les maths ne serviraient que comme outil de calcul de sciences approximatives?"
Bien sûr que ce monde n'est pas qu'imaginaire et les mathématiques sont plus que des outils de calcul. Mon texte parle d'abstraction et d'attitude face aux problèmes, pour moi (car c'est bien personnel), c'est la raison fondamentale à l'enseignement des mathématiques à tous les jeunes étudiants. Je parle au tout début de l'aspect utilitaire des mathématiques avancées, mais pour Monsieur et Madame tout le monde, l'utilité des mathématiques "conscientes" est très limitées. Exiger que les caissiers de chez Leclerc et les signaleurs routiers doivent faire de l'algèbre pour travailler leur capacité d'abstraction, c'est provoquer le retour de la guillotine.
"L'Abstraction que nous retirons de la pratique des maths nous permet de dépasser le premier degré dans tous les domaines de la vie. La rigueur intellectuelle, c'est peut-être chiant, mais c'est la Liberté."
Je vous invite ici à lire le texte de Monsieur Jobin. Vous y réaliserez peut-être qu'il n'y a pas que les mathématiques pour permettre de développer une rigueur intellectuelle ou de dépasser le premier degré. Écoutez le 4'33" de John Cage si vous ne me croyez pas.
"Si tu n'es pas capables de répondre à la question : à quoi servent les maths et que la question te décontenance pq. toi-même n'en vois pas l'utilité, change de métier, tu fais plus de mal que de bien."
C'est votre opinion. Je crois avoir une très bonne idée de l'utilité des mathématiques. Je passe mes journées avec des ingénieurs et des physiciens qui les utilisent. Mais je crois qu'il existe plusieurs postures épistémologiques et que ma vérité n'est pas la vérité. Mon métier, je le fais avec passion. Je me donne corps et âme à mes étudiants, même les plus difficiles et ils deviennent le temps d'une session presque ma raison de vivre, mon obsession. Si je leur fais plus de mal que de bien, expliquez-moi pourquoi certains (et pas les meilleurs de la classe) deviennent de bons amis, de celle-là que j'ai connue dans mes premières années d'enseignement à celui-ci qui a moins de 20 ans et m'a fait l'honneur de me permettre d'être sa première passagère sur sa première moto. Et pourquoi en est-il ainsi ? Parce que je me pose sans cesse des questions et que je ne prends rien pour acquis. Ma réalité n'est pas la leur et je respecte suffisamment mes étudiants pour leur présenter ma vision de la réalité sans jamais la leur imposer. Vous ne pourrez jamais imaginer tout ce que ces jeunes m'apprennent ni tout ce qu'ils m'apportent.
Par contre, le talent de savoir abstraire, comme le sens du rythme, n'est pas donné à tout le monde. Il existe des mathophobes, il existe des gens qui ont besoin de concret, il existe des gens qui ne dépassent pas le stade de répétition. Et ceux-là vont tous à l'école et ceux-là font des mathématiques et ceux-là, dès que l'on sort de la technique mathématique, sont perdus. Ce ne sont pas des imbéciles pour autant. Ils n'ont tout simplement pas le sens des maths, comme d'autres chantent faux ou n'arrivent pas à suivre un rythme. Ce sont eux qui se demandent à quoi ces mathématiques peuvent bien leur servir, pas ceux qui s'amusent avec leurs théorèmes. Que leur répondez-vous ? "Ça t'apprendra à abstraire, c'est très important dans la vie d'abstraire." Ah bon. Pourquoi est-ce si important ? "Tu verras plus tard, tu es trop jeune pour être à même de juger de ce qui est bon pour toi." Pfffff, ils vont vous envoyer paître et avec raison. Quelle autorité avez-vous sur eux ? Vous vous croyez le maître du Loft de leur réalité ? Mais bon, je ne répéterai pas les propos que Blagu'cuicui a su si bien exposer.
J'espère que ces quelques lignes vous ferons voir que je suis loin d'avoir perdu la foi. J'ai la vocation, croyez-moi. Une vraie âme de missionnaire. Mais je n'ai rien d'une colonisatrice qui impose sa religion. En terres étrangères aux mathématiques, je réalise mes faiblesses et je vois que la beauté n'est pas que mathématique... même si alors elle est d'un ennui mortelle, mais que pour moi !
Bibco, j'aurais adoré t'avoir comme étudiante, car je pense qu'on se serait bien amusé. L'aptitude à savoir détecter la palpitation de la narine n'est pas donnée à tout le monde, surtout dans le beau monde de l'enseignement. Pour un prof de français, c'est plus utile que la bosse des maths.
Missmath,
je ne crache sur personne. Je profite de cette tribune pour exprimer mon agacement face au culte de la facilité et du tout-cuit-pret-à-micro-onder.
Si mes propos te paraissent insultants, je t'invite à effacer mes commentaires.
Du surcroit, j'ai beaucoup de respect pour l'outre-atlantique, bien davantage que pour la France, je te prie de le croire ;)
"Est-il salutaire de travailler pour soi sa capacité d'abstraction dans sa vie de tous les jours ? Je ne pense pas."
Je suis radicalement opposé à cette idée, quand on voit les dérives des mass-media, de la politique bling-bling etc... Le monde a besoin de recul, de tolérance et de réflexion. Comme je pense que nous sommes d'accord sur le sujet dont il est question, ça devient subjectif - dont je n'essayerai pas de te convaincre.
"Exiger que les caissiers de chez Leclerc et les signaleurs routiers doivent faire de l'algèbre pour travailler leur capacité d'abstraction, c'est provoquer le retour de la guillotine."
Et ne pas le faire, n'est-ce pas comdamner les gens intellectuellement plus faibles à un sort médiocre? (attention, la tournure peut prêter à confusion, il ne s'agit en aucun cas d'un jugement de valeur)
"Je vous invite ici à lire le texte de Monsieur Jobin"
Un lien svp ? Evidemment non il n'y a pas que les maths, ce serait un peu austère sinon ;)
"Pfffff, ils vont vous envoyer paître et avec raison." Et dans 20 ans, ils regretteront pt-ê de n'avoir pas eu qqn pour leur "forcer la main" et traineront leur regrets avec eux.
"Quelle autorité avez-vous sur eux ?" L'autorité de l'enseignant peut-être? Je sais qu'aujourd'hui ça parait des arguments de vieux réac'- mais j'assume. Il m'est insupportable de voir des élèves violents envers les profs ou des parents venir se faire justice.
"pourquoi certains (et pas les meilleurs de la classe) deviennent de bons amis"
Tu es sans doute très sympathique et honnête envers tes élèves. C'est déjà un énorme plus pour un élève, mais ce n'est pas là le sujet. Sinon les relations profs-élèves, disons que j'ai vu des extrêmes donc je suis plus que réservé. Mais ca reste du domaine du privé et je ne tiens pas à débattre là-dessus.
"le talent de savoir abstraire, comme le sens du rythme, n'est pas donné à tout le monde" Le talent n'est pas donnée à tout le monde - mais la capacité de pouvoir travailler ce qu'il manque, elle, devrait l'être dans une société égalitaire (en droits).
"Il existe des mathophobes, il existe des gens qui ont besoin de concret, il existe des gens qui ne dépassent pas le stade de répétition." Il existe surtout des gens qui ont besoin d'avoir le déclic, de reprendre confiance en eux. La mathophobie n'est pas incurable - en tout cas je veux croire qu'elle ne l'est pas. Je me rappelle à l'internat en première ou en seconde où j'essayais d'aider un camarade sur un pb vraiment très simple... je ne me rappelle pas du pb mais son attitude m'a marquée car en l'observant je me suis rendu compte que son pb n'était pas le pb de maths en question, mais sa résignation et son manque de confiance. Quand la personne passe ton temps à répéter qu'elle ne comprends rien et qu'elle n'y arrivera pas (et accessoirement que ça ne sert à rien), crois-tu vraiment que le pb est d'ordre mathématique ?
"Parce que je me pose sans cesse des questions et que je ne prends rien pour acquis."
Les jeunes (et moins jeunes aussi ;) ) ont besoin de repères. C'est bien de savoir se remettre en question, mais une classe n'est pas l'endroit pour ça.
"J'espère que ces quelques lignes vous ferons voir que je suis loin d'avoir perdu la foi"
en fait pas vraiment... par contre le reste du blog que j'ai parcouru à la suite de mon précédent message, beaucoup plus oui.
Je trouve juste que malgré leur maturité apparente et leur aplomb, il ne faut pas tomber dans le piège de leur sophisme. J'étais moi-même bon à ce petit jeu là de mener une pseudo-argumentation pour faire valoir mes pseudo-idées.
La différence c'est que je le faisais plus par provocation, car je connaissais les vertus du savoir.
Bien sur, il faut que jeunesse se passe et les échecs sont formateurs; Tout l'art de l'enseignant consiste à faire assimiler les choses parfois contre le gré même des élèves à leur insu. C'est une tâche Ô combien difficile à laquelle je ne me risquerais pas, mais c'est la mission que tu as choisie.
Voilà désolé pour les pavés, la contradiction et le tutoiement.
Emmanuel
En marge de ce débat auquel je ne suis pas en mesure de participer, j'aimerais vous livrer le témoignage étonnant écrit par une bachelière française quinze jours après l'obtention de son diplôme :
http://salvanah.blogspot.com/2008/07/jaime-les-maths.html
ainsi que les quelques lignes qu'elle est venue rajouter chez moi dans le prolongement :
http://blog.cours2maths.com/post/2008/07/18/J-aime-les-maths-%3A-
À l'époque, je me suis trouvé très démuni pour lui donner la réplique, et je le suis toujours aujourd'hui.
Sans doute parce que je suis incapable de répondre à mes propres questionnements :
- pourquoi certains aiment-ils les maths ?
- pourquoi certains ne les aiment pas ?
- pourquoi alors que l'on aime les maths, peut-on les détester à certaines périodes de sa vie, à certaine heures de la journée ?
- pourquoi ai-je la conviction d'avoir rencontré des matheux refoulés chez certains élèves qui prétendaient détester les maths ?
anonyme = arnaud
la faute à un clic mal contrôlé...
Bonjour,
Je déplore pour ma part aussi le déclin des mathématique dans le paysage des collège-lycée (mais les réforme arrive et je pense que des grève de lycéen et d'étudiant n'ont pas fini vu ce qui se prépare à première vu, il ne risque pas d'être content de voir le fondamentale revenir au galop et pourtant poru leur bien).
Cependant, la nuance est tout l'art du débat justement et avoir des idée arrêter sur un sujet ne permet pas de faire avancer la pensée collective. Il est pour moi très intéressant de mettre un élève (je précise que je ne suis pas prof ou pas encore en tout cas, donc élève ne cours particulier pour le moment) dans une situation où la réponse n'est d'une pas évidente mais de deux non trouvable à son niveau. Là on va dire que je suis sadique sachant que si l'élève fait appelle à moi c'est qu'il a des difficultés (j'emploie ce procéder sur mon forum aussi de temps en temps). Mais en fait en y réfléchissant c'est pas la résolution de l'exercice qui m'intéresse mais les démarches qu'il va tenté pour le résoudre (ça permet de savoir d'une part si il connais quelque point de cours et d'autre par d'analyse son mode de raisonnement car nous sommes tous différent c'est indéniable). La conclusion est immédiate en fait car l'élève en pataugeant quelque minute sur le sujet va soit se lasser soit se mettre au défi de le résoudre coûte que coûte.
Les deux cas ne se traite pas de la même manière et la conclusion de se raisonnement est tout simplement que ce qui est bon pour un élève ne l'est pas pour un autre en terme de pédagogie en tout cas. Il y a un autre exemple dans le même style c'est les appréciation sur les contrôle ou de façon verbale. En effet pour certain élève lui dire qu'il raisonne comme un pied va lui mettre un coup de pied poru avancer alors que d'autres vont se mettre plus bas que terre.
Tout cela pour dire que la pédagogie qui te convient Emmanuel ne conviendra pas à autrui et c'est pas pour autant qu'(il faut laisser autrui sur le bord du chemin car il ne te ressemble pas. Je suis pour ma part tout à fait d'accord que les maths pour un caissier, un eboueur, peintre, et j'en passe ne servent pas en application immédiate des mathématiques pur j'entends car la formation de l'abstraction tu n'as pas besoin des maths pour la faire. En effet, la théologie ou la philosophie te donnera beaucoup plus de base sur le sujet de l'abstraction qu'un espace de dimension infinie que peut être l'espace des fonction continue sur R à valeur dans lui-même ou encore comment faire des calculs barycentrique dans l'espace universelle associé à l'espace affine et je passe sur la théorie des groupes.
Il y a aussi l'étude des religions qui permet de faire une certaines mise ne abstraction du monde mais aussi donne une réflexion supplémentaire sur a vie elle même que ne donne pas forcément les mathématiques d'ailleurs. Je pense par exemple que l'étude de texte peut très bien être réussi par un non matheux alors qu'il faut savoir faire preuve d'une certaine abstraction pour comprendre l e raisonnement de cleui-ci et pouvoir avoir un sens critique sur celui-ci. Je pense d'ailleurs quel es maths forment à cette capacité d'autocritique plutôt dans les étude supérieur que dans le cursus collège ou lycéen quoique j'exagère avec le lycée car en terminale, on commence à avoir un sens assez critique lorsqu'on introduit les complexe qui est une notion complexe c'est le cas de le dire car les élève n'ont pas encore acquis cette capacité d'abstraire le réel et tout est fait en terminale avec le début de la philo, l'étude de l'astronomie qui remet en cause la position de l'homme dans l'univers et un brin de quantique qui donne une nouvelle vision des science dans un sens où tout serait peut-être déterminé à la base mais que chaque action bouleverse ce déterminisme au fur et à mesure.
Ta Méthode Emmanuel donnerai une formation de l'élite française mais du coup discréditerait l'enseignement en lui même. Pourtant je suis pour une réussite au bac ne dépassant pas les 65% car sinon il ne veut plus rien dire mais de là à ne former que les élites qui sont capable d'abstraire ou de faire des calculs dans un espace vectoriel de dimension fini je pense qu'il y a un juste milieu à ne pas dépasser. Je ne sais pas si tu as des enfants ou si tu en aura mais en tout cas si un jour ton enfant te dit qu'il n'aime pas les maths et qui se lance dans le théâtre, le cinéma ou prof de langue voire interprète ne lui dit pas qu'il gâche sa vie car la vie est celle qu'on en fait et après tout l'éducation se fait à la maison et non à l'école. L'école est la pour apprendre à comprendre certaines choses du passé et du présent pour éviter d'être paumé dans l'avenir en tout cas jusqu'au lycée c'est ça. Après le reste que ce soit réflexion sur des thèmes fort de la vie c'est pas à l'école de te les apprendre car ce n'est pas son but précis même si elle le fait d'une certaine manière tout de même.
Dans la vie avoir des idées trancher est plus dangereux que salutaire car sur un débat comme les sciences ou le poids de la sciences dans la vie, il est souvent difficile de conclure que sans science a vie ne serait pas car une grosse majorité de la population vit très bien sans savoir ce qu'est un circuit imprimé ou comment marche un ordinateur ou un téléphone portable. La capacité de réflexion vient avec le temps et plus ou moins tôt le tout étant de pouvoir avoir assez de recule sur ses propres questions pour pouvoir écouter autrui sans imposer son opinion à tout pris car chacun voit midi à sa porte entre guillemet et celui qui dit qu'à midi il est en fait 14h ou 13h tout dépend de la période de l'année ne vivra pas mieux que celui qui regarde les aiguille de sa montre et te dit qu'il est midi tout simplement.
Les choses simples de la vie sont en fait tout aussi intéressante culturellement et philosophiquement que les choses abstraite et considéré comme compliquer par un grand nombre.
Ce débat est en tout cas très intéressant :D.
Interessant témoignage Arnaud, qui me conforte dans l'idée du déclic...
"Tout cela pour dire que la pédagogie qui te convient Emmanuel ne conviendra pas à autrui et c'est pas pour autant qu'(il faut laisser autrui sur le bord du chemin car il ne te ressemble pas."
Non mais c'est clairement ce que je défends. D'ailleurs je ne parle pas de pédagogie, c'est l'affaire des enseignants.
Je suis du reste on ne peut plus d'accord avec ta démarche "adaptative" en cours particuliers, surtout qd tu privilégies la démarche au résultat.
Mais pour moi, priver les élèves d'un effort intellectuel et de qq bonnes bases de math, c'est ça qui les laisse au bord du chemin.
"théologie ou la philosophie te donnera beaucoup plus de base sur le sujet de l'abstraction qu'un espace de dimension infinie ..."
oui et non. le pb de la philo, d'une part c'est enseigné en dernière année uniquement, d'autre part, ca peut être parfois encore plus abstrait que la topologie avec ses ouverts ses fermés et autres joyeusetés (un des domaines les plus difficiles pr moi, la topo). La théologie, c'est pire pq tu vas ramener du passionnel et que les risques que la discussion parte en cahouète est trop fort, en ces temps de communautarisme.
L'avantage des maths, par rapport à tout ça, est qu'ils sont parfaitement objectifs et factuels. Tu pars d'axiomes et hypothèses de bases et tu tisses ta toile, il n'y a pas matière à controverse stérile.
"Je pense d'ailleurs quel es maths forment à cette capacité d'autocritique plutôt dans les étude supérieur"
Peut-être, mais le droit de vote est à 18 ans. Et tout le monde ne fait pas d'études supérieures, voire de lycée.
"Ta Méthode Emmanuel donnerai une formation de l'élite française"
Au contraire, j'ai suffisamment critiqué le système prépas. Je suis simplement pour un nivellement par le haut que par le bas, ça c'est vrai.
"si un jour ton enfant te dit qu'il n'aime pas les maths et qui se lance dans le théâtre, le cinéma ou prof de langue ..."
C'est une question à laquelle je pense fréquemment. Je n'ai pas de doutes sur la réponse: il fera ce qu'il souhaite et aura tout mon soutien. Mais je ferai en sorte d'ici là de le sensibiliser à l'astronomie, à l'informatique, à la musique, la photographie, la nature, les voyages etc... sans le pousser, juste en lui montrant ce que j'aime moi. Qu'il choisisse en connaissance de cause et non par défaut ou dépit.
"L'école est la pour apprendre à comprendre certaines choses du passé et du présent pour éviter d'être paumé dans l'avenir en tout cas jusqu'au lycée c'est ça"
Tout à fait, mais je rajouterais pour apprendre une démarche.
"La capacité de réflexion vient avec le temps et plus ou moins tôt", exactement, sauf que tous les jeunes ne sont pas égaux comme cela a été dit, et que je trouve que c'est le rôle de l'école (je rajouterais républicaine dans un contexte franco-français) de les former.
"Dans la vie avoir des idées trancher est plus dangereux que salutaire"
J'espère que ce n'est pas ce que vous aurez compris de mes propos.
Je ne suis pas un intégriste des sciences et ne veut pas transformer tout le monde en petit rat de laboratoire.
Initialement, je soutenais qu'un élève est mal placé pour définir si les maths qui lui sont enseignées lui serviront ou non et que oui elles lui serviront, mais pas pour les raisons qu'il croit.
@+
Très bonne argumentation que cette dernière, vous me rassuré surtout sur la passage de vos futurs enfants car c'est ce qui me gênait le plus dans votre démarche.
Pour ma part sans la prépas je ne serait pas là où j'en suis je ne peut donc pas la critiquer car la faculté n'aurait pas été adaptée à ma façon de travailler alors que la prépas est justement une façon qui poussel es étudiant à se remettre ne question et à relativiser entre travail fourni et production finale ce qu iest un bien ne soi mais le débat est loin d'être clos sur le suejt et je pense qu'il y a certaines prépas qui ne devrait pas voir le jour si elle n'ont vocation qu'à faire du chiffre en négligeant leurs élèves par exemple.
Sinon je suis d'accord sur le fait qu'on a tendance à vouloir trop adapter l'enseignemetn sur des réflexion sur l'enfant ou l'élève alors qu'il y a une base à apprendre si la démarche pour faire apprendre s'adapte à chaque élève la finalité ne devrait pas être oublié pour autant (exemple d'un élève qui passe de 3ème à 2nd et perd 10 ponit de moyenne, il y a des doute à avoir sur l'enseignemetn de troisième sur cet exemple là par exemple car en maths il s'agit d'une continuité et non d'une marche pédagogique entre le collège et le lycée).
Sinin pour l'exemple de cette jeune fille qui est un véritable exemple en soi pour apuyé une thèse qui est loin d'être liée au mathématiques:
"Pour pouvoir, il faut un minimum vouloir"
Aprsè sa réflexion sur les études en elle-même serait digne d'un pédagogue car en effet, il faut choisir dans un premier temps un métier par plaisir ou passion et tenté jusqu'au bout et si cela n'abouti pas et bien voir pour un metier peut-être moins passionnant mais qui fera plaisir tout de même. Rien de tel que d'aller au travail avecl e sourir au lieu de tirer la tronche et de dire qu'on gâche un tiers de sa vie par faute d'avoir voulu les bonnes choses au bons moments. Le but étant dans ces années d'études de ne pas regretter ce qu'on a appris ou fait dans tous les cas c'est formateur même si on s'en apperçoit que tardivement ou même jamais mais à ce mometn là c'estl 'inconscient qui jouera son rôle :).
Enfin pour ce qu iest de la philo le fait qu'elle ne soit enseigner qu'en terminale m'a toujorus désolé, en 1ère elle serait beaucoup plus utile et au moins il y aurait 2 année de formation à la réflexion pur après tout car la philosophie comem dirait certain c'est réfléchir poru réfléchir mais je trouve par exemple que ce débat est très enrichissant alors qu'on ne fait seulement que réfléchir pour réfléchir car il nous est impossible à notre échelle de changer le monde mais c'est à tous les niveau qu'on avance. Pour ce qu iest la théologie, il faut mieux être clean sur ces idées, bien les enfermer dans un coin et là par contre c'est réfléchir sur des thème intéressant en soi si le débat tourne pas au débat de sentiment ou de croyance mais reste dans un débat d'idée.
Enfin pour ma part je pense que la pédagogie ne s'apprend pas tout simplement. On apprend pas à êtreu n bon prf ou pas, on a une vocation ou pas totu simplement. Car on aura beau lire tous les ouvrage de la terre un élève ne se résume pas à des trait de caractère dans un livre et à partir de là forcément l'humain à toute sa place face à lui-même ce qui fait la beauté de ce genre de métier après tout (enfin une beauté, façon de parler car l'art est partout et nullepart c'est bien connu ;)).
La conclusion est surtout que l'école ne doit pas devenir une sorte de formatage des pensée et qu'on devrait mettre des cours comme la philo ou des exo de maths "ouvert" (pour leur niveau) plus tôt dansl e cursus pour développer jsutement ce côté d'autocritique et de prise de conscience de nos propres possibilités.
Je vous remercie en tout cas de ce petit débat et je remercie aussi ABCMaths en passant pour m'avoir fait découvrir ce blog fort intéressant :).
Bien cordialement,
Je n'ai pas pu lire les blogues que j'aime ces derniers temps, j'étais trop occupée avec ma session et mon nouveau cours à mettre sur les rails. J'ai vraiment beaucoup aimé ce billet. Ça se lit tout seul, même si c'est très long, et j'ai saisi plein de trucs auxquels je n'avais jamais réfléchi en ma qualité de fille qui n'a pas fait de maths depuis le cégep.
Puis, à chaque fois que tu évoques la soit-disant "inutilité" des maths, je ne peux m'empêcher d'entendre mes étudiants qui me demandent "ce que ça donnent les cours de littérature" (entendre par là, de pelleter des nuages et de perdre leur temps). Tu vois, je ne pensais pas qu'on questionnait de la même manière du côté des maths.
@ Missmath
Tu as dit : « Vous vous croyez le maître du Loft »
Oh non pas ça stp, nooooooooooooooon pas çaaaaaaaa !
Comme je n'avais pas beaucoup de travail... j'ai fait un petit texte intitulé "il se passe quelque chose à Mathopolis" en écho au tien, mais moi j'arrive à la conclusion suivante :
je suis professeur de chant (des rossignols), je me reconnais d'utilité publique même si, je suis fortement diplômé en "ce n’est pas comme ça qu’il faut faire, ça se fait comme ça et ça sert à ça”.
http://beverycool.hautetfort.com/archive/2008/09/20/il-se-passe-quelque-chose-a-mathopolis.html
A Missmath :
24 commentaires , un débat ... passionné , mes lecteurs qui désertent mon blog pour écrire sur le brouillon...
Je l'avais bien dit qu'il était bon ce billet !
Miss Math, il serait fort intéressant pour nous, profs du primaire, d'avoir le regard de quelqu'un comme toi sur notre enseignement mathématique.
On a beau dire, l'enfant doit décoder tellement de notions nouvelles au primaire et je suis convaincue que le bobo se situe à ce niveau puisque nous manquons de temps et de formation (Je vais me faire taper sur les doigts).
Nous sommes dans le flou depuis plusieurs années. Les trois compétences qu'il nous faut évaluer, sont tellement vagues dans leur description. Nous ne savons pas pour la plupart où se situe les limites des unes et des autres et je suis certaine que si les mathématiques sont si difficiles pour certains au secondaire c'est que la base donnée au primaire a été trop friable pour pouvoir s'y appuyer solidement.
Certains croient que la résolution de problème est un but en soi alors qu'à mon humble avis elle est un outil servant à éveiller la conscience de l'élève et l'interrupteur qui allume le moteur pour fait tourner les rouages.
Enfin, je ne me targue pas d'être spécialiste mais les maths sont de loin la matière qui nécessite à mon avis une pratique d'enseignement très étudiée et peaufinée et malheureusement peu de profs au primaire ont cette facilité.
Mes amis, je vous remercie de continuer le débat ici. Je me fais distante, car non seulement je suis grippée, mais mon toit a eu la brillante idée d'entrer en phase terminale avant l'hiver et, de mon côté, devant la manne imaginée par les constructeurs qui ont fait leur saison et qui me réclame pour le refaire le quart de mon salaire annuel, j'ai décidé de le refaire moi-même. (Plus jamais, plus jamais !)
Je vous lis en diagonale comme on s'abreuve à une source (je vis en pente n'est-ce pas) et je pense à vous en cognant des clous (au sens propre) !
Merci pour ces belles réflexions que vous laissez ici, continuez je ne suis pas loin. Emmanuel, ton (et oui, je passe au "tu") ton propos est fort pertinent et d'actualité.
Je retourne toucher aux nuages en pensant à vous.
Hello Miss,
je te souhaite beaucoup de courage au milieu des nuages en espérant qu'ils n'amènent pas la pluie.
C'est pas marrant ta galère.
Merci à tous pour m'avoir permis de développer mon propos.
@++
Lorsque mes élèves me demandent à quoi servent les mathématiques (je suis prof de maths) je répond systématiquement la même chose : à rien dans la vie de tous les jours, mais de la même manière que l'histoire géographie, la littérature, les sciences physiques, et plus généralement tout ce qu'ils apprennent à l'école depuis leur entrée au collège ne sert à rien.
Et j'en rajoute : d'ailleurs même ce que vous avez appris au primaire, objectivement, ça ne sert pas à grand chose dans la vie de tous les jours. Lorsqu'on paye on donne au mieux une carte bleue, au pire quelques pièces et qui parmi vous vérifie la monnaie ? Il ne sert pas à grand chose, dans la vie de tous les jours de savoir compter. Même lire ce n'est pas franchement indispensable. Pour utiliser une machine à laver, par exemple, le déchiffrement de pictogramme est souvent suffisant.
Ceci depuis une conversation avec un prof de philosophie, en salle des profs, où ce dernier m'avait éveillé au fait que si on décide de circonscrire "l'utile" ou "l'indispensable" on se rend assez vite compte que c'est un ensemble assez réduit, voire vide.
Pour conclure ma diatribe devant les élèves, je finis par ceci :
Cependant toutes ces choses (la littérature, les mathématiques, etc.) font partie du patrimoine de l'humanité et d'aucun ont décidé qu'il serait bon pour vous que vous l'étudiez. Par ailleurs, concernant les mathématiques, au moins, la société en a besoin pour vos ordinateurs, vos voitures et même vos crayons. Alors que peut-être que la plupart d'entre vous n'en aura jamais usage, quelques uns s'en serviront peut-être un peu, et de temps en temps l'un d'entre vous sera parmi ceux qui conçoivent les objets que vous utiliserez tous les jours.
Amen.
Les mathématiques servent et elles servent même très bien. La questions est : à QUI servent'elles ?
Lorsque le médecin découvre une solution au cancer et que c'elle-ci sera mise à l'index par le calcul mathématique de l'économiste.
Un texte:
http://www.jacques-lacaze.com/article-20492048.html
Un film:
http://video.google.com/videoplay?docid=-6852992210969858023&hl=en
Ces deux documents sont assez troublants et j'aime la notion d'exponentielle qui s'y trouve.
J'ai enlevé votre commentaire politique qui lui ne touche ni de près ni de loin à ce thème.
Théorème de missmath
"L'utilité des maths est indécidable".
Pour la démonstration je me réfère à Gödel, c'est quand même pas n'importe qui !
Bravo pour ce texte.
Être associée à Gödel comme le sont Russell et Whitehead, ça rend modeste. Ah !
Je pense exactement comme ça, je devrais citer tout ton texte pour tout approuver, mais je me contenterais de te dire bravo^^
Dans le secondaire et le supérieur, les mathématiques ne servent qu'à faire des maths l'année suivante puis à s'habituer à un rythme de travail... Pour les quelques rares personnes qui auront besoin des mathématiques il y aura l'outil informatique.
Je rêve de filière d'ingénieurs sans mathématiques, ou un incapable ne deviendra pas ingénieur parce qu'il sait maitriser les maths.
Actuellement les fils de prol restent prol et les fils d'élites restent élite. Une grande responsabilité en revient aux maths.
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