Ah, c'est bien beau tout ça "ces outils existent déjà", on peut avoir l'adresse, et le retour d'expérience d'enseignants qui disent que c'est efficace et que cela n'est pas chronophage ?
Pour ceux que la courbe interpelle, et qui s'intéressent à l'évaluation, André ANTIBI a écrit La constante macabre, qui évoque une répartition des notes par tiers : - 1/3 de "mauvais" élèves - 1/3 de "moyens" élèves - 1/3 de "bons" élèves Il affirme que l'enseignant a besoin de se sentir "normal" et se débrouille quand il crée ses sujets d'évaluation, puis son barème et enfin qu'il corrige, pour avoir cette répartition par tiers... Je ne suis pas d'accord avec toutes ses affirmations, mais c'est vrai que quand une proportion inhabituellement grande d'élèves réussi un devoir, j'ai tendance à me dire "j'ai fait un sujet trop facile" au lieu de me réjouir "génial, ils maitrisent presque tous cette notion, ils ont bien travaillé et moi aussi" !
Logique qui a mené à notre chère réforme où on a imposé une courbe au lieu d'une autre. Moi, c'est con, mais la courbe de ma classe change à la mi-année. Pire, comme Sonia, il arrive même que mes élèves réussissent tous une épreuves pourtant difficile.
Ai-je fait un tas de changements depuis que j'enseigne? Non. J'ai simplement clarifié mes attentes, systématisé mon enseignement au lieu de m'éparpiller dans mille exceptions, amélioré la qualité de ma rétroaction et développé chez l'élève une plus grande conscience de ses pratiques.
Je déteste les lecteurs d'un seul livre. Tout comme les enseignants d'une seule philosophie.
D'accord avec PM, et d'autant plus qu'il y a autant de variables d'évaluation que d'apprentissages. Une méthode unique et idéale relève de l'utopie.
Trahirais-je mon âge en disant à quel point m'agacent ces clips musicaux qui égrennent 20 secondes de lecture de texte sur trois minutes, avec en prime une musique insupportable, des effets inutiles qui font perdre le fil et finissent par distraire plutôt qu'à clarifier le message ?
Pour être tout à fait honnête et assez franc, je trouve se clip très merdique peu importe le temps de création ou de réflexion derrière.
Produire des assistés n'est pas le but de mon travail. Désolé d'être cru mes lorsqu'un élève ne bosse pas et qu'il vient me dire que c'est mon boulot qui est a revoir car c'est note sont pitpoyable et bien cet élève là, je ne souhaite qu'une chose c'est qu'il ne soit plus dans ma classe tout simplement. J'en est ras le cul de dire qu'il faut aider tout le monde en faisant le triple du boulot avec le même temps imparti pour des gamins qui n'en veulent pas pour certains. Désolé du ton un peu cru mais toutes ces machinerie à la mord moi le noeud me débecte totalement.
On touche précisément le bobo, en effet. Ce type de clip m'apparaît tout à fait emblématique des nouvelles pratiques en éducation, calquées sur la pub, la télé, les clips musicaux et tous ces médias qui surstimulent en surlignant à grands traits jaune vif au détriment du message lui-même. Il est encore plus énervant de voir cela servir une théorie vieille d'au moins une trentaine d'années sur la célèbre courbe en forme de cloche.
Il y a un clip du même genre qui circule sur les blogues, d'un type nommé Sir Anderson, avec des petits dessins grifonnés en accéléré pour illustrer le propos. Ça m'énaaaaarve!
Au cégep, il y des jeunes qui ne se lèvent pas, il fait beau ou ils ont autre chose à faire et ils ne se présentent pas. Il y en a d'autres qui sont présents et qui en arrachent, ils font les exercices mais n'y arrivent pas. Au final, certains auront des échecs. Seront-ils stigmatisés ? Je ne crois pas. Si on évalue différemment (si on évalue l'apprentissage), le jeune travaillant, même s'il ne comprend pas sa chimie ou physique, aura-t-il un meilleur résultat? Sans soute, puisqu'il se sera investi dans sa démarche d'apprentissage. S'il s'auto-évalue avec satisfaction, fait des belles cartes conceptuelles , mais ne réussit pas les problèmes et examens, devrait-on lui accorder une note de passage ? Je ne crois pas. Ce serait niveler par le bas l'enseignement et lui porter préjudice s'il accédait à une profession pour laquelle il ne serait pas compétent. Idem dans plusieurs domaines de formation. Par contre, il est certain que certaines évaluations basées uniquement sur la mémorisation de connaissances n'ont plus lieu d'être. Dommage qu'il y en ait encore beaucoup dans tous les paliers de l'éducation. Encore qu'à mon avis, certains faits ou notions doivent être mémorisés jusqu'à l'automatisme.
Il y a, j'espère, une différence bien entendue entre évaluer les apprentissages et évaluer la progression ! Tant qu'un élève progresse, il y a de l'espoir, mais ce n'est pas parce qu'il a bien progressé qu'il a forcément développé la compétence. Sa réussite repose sur la compétence, pas sur les progrès.
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Ah, c'est bien beau tout ça "ces outils existent déjà", on peut avoir l'adresse, et le retour d'expérience d'enseignants qui disent que c'est efficace et que cela n'est pas chronophage ?
Pour ceux que la courbe interpelle, et qui s'intéressent à l'évaluation, André ANTIBI a écrit La constante macabre, qui évoque une répartition des notes par tiers :
- 1/3 de "mauvais" élèves
- 1/3 de "moyens" élèves
- 1/3 de "bons" élèves
Il affirme que l'enseignant a besoin de se sentir "normal" et se débrouille quand il crée ses sujets d'évaluation, puis son barème et enfin qu'il corrige, pour avoir cette répartition par tiers...
Je ne suis pas d'accord avec toutes ses affirmations, mais c'est vrai que quand une proportion inhabituellement grande d'élèves réussi un devoir, j'ai tendance à me dire "j'ai fait un sujet trop facile" au lieu de me réjouir "génial, ils maitrisent presque tous cette notion, ils ont bien travaillé et moi aussi" !
Logique qui a mené à notre chère réforme où on a imposé une courbe au lieu d'une autre. Moi, c'est con, mais la courbe de ma classe change à la mi-année. Pire, comme Sonia, il arrive même que mes élèves réussissent tous une épreuves pourtant difficile.
Ai-je fait un tas de changements depuis que j'enseigne? Non. J'ai simplement clarifié mes attentes, systématisé mon enseignement au lieu de m'éparpiller dans mille exceptions, amélioré la qualité de ma rétroaction et développé chez l'élève une plus grande conscience de ses pratiques.
Je déteste les lecteurs d'un seul livre. Tout comme les enseignants d'une seule philosophie.
D'accord avec PM, et d'autant plus qu'il y a autant de variables d'évaluation que d'apprentissages. Une méthode unique et idéale relève de l'utopie.
Trahirais-je mon âge en disant à quel point m'agacent ces clips musicaux qui égrennent 20 secondes de lecture de texte sur trois minutes, avec en prime une musique insupportable, des effets inutiles qui font perdre le fil et finissent par distraire plutôt qu'à clarifier le message ?
Bonsoir,
Pour être tout à fait honnête et assez franc, je trouve se clip très merdique peu importe le temps de création ou de réflexion derrière.
Produire des assistés n'est pas le but de mon travail. Désolé d'être cru mes lorsqu'un élève ne bosse pas et qu'il vient me dire que c'est mon boulot qui est a revoir car c'est note sont pitpoyable et bien cet élève là, je ne souhaite qu'une chose c'est qu'il ne soit plus dans ma classe tout simplement. J'en est ras le cul de dire qu'il faut aider tout le monde en faisant le triple du boulot avec le même temps imparti pour des gamins qui n'en veulent pas pour certains. Désolé du ton un peu cru mais toutes ces machinerie à la mord moi le noeud me débecte totalement.
Alea jacta est.
J'aime vous lire.
J'aime surtout constater que ce montage vous fait plus réagir plus viscéralement que les autres capsules.
Est-ce qu'on toucherait au bobo ?
On touche précisément le bobo, en effet. Ce type de clip m'apparaît tout à fait emblématique des nouvelles pratiques en éducation, calquées sur la pub, la télé, les clips musicaux et tous ces médias qui surstimulent en surlignant à grands traits jaune vif au détriment du message lui-même. Il est encore plus énervant de voir cela servir une théorie vieille d'au moins une trentaine d'années sur la célèbre courbe en forme de cloche.
Il y a un clip du même genre qui circule sur les blogues, d'un type nommé Sir Anderson, avec des petits dessins grifonnés en accéléré pour illustrer le propos. Ça m'énaaaaarve!
Au cégep, il y des jeunes qui ne se lèvent pas, il fait beau ou ils ont autre chose à faire et ils ne se présentent pas. Il y en a d'autres qui sont présents et qui en arrachent, ils font les exercices mais n'y arrivent pas. Au final, certains auront des échecs. Seront-ils stigmatisés ? Je ne crois pas. Si on évalue différemment (si on évalue l'apprentissage), le jeune travaillant, même s'il ne comprend pas sa chimie ou physique, aura-t-il un meilleur résultat? Sans soute, puisqu'il se sera investi dans sa démarche d'apprentissage. S'il s'auto-évalue avec satisfaction, fait des belles cartes conceptuelles , mais ne réussit pas les problèmes et examens, devrait-on lui accorder une note de passage ? Je ne crois pas. Ce serait niveler par le bas l'enseignement et lui porter préjudice s'il accédait à une profession pour laquelle il ne serait pas compétent.
Idem dans plusieurs domaines de formation.
Par contre, il est certain que certaines évaluations basées uniquement sur la mémorisation de connaissances n'ont plus lieu d'être. Dommage qu'il y en ait encore beaucoup dans tous les paliers de l'éducation. Encore qu'à mon avis, certains faits ou notions doivent être mémorisés jusqu'à l'automatisme.
Il y a, j'espère, une différence bien entendue entre évaluer les apprentissages et évaluer la progression ! Tant qu'un élève progresse, il y a de l'espoir, mais ce n'est pas parce qu'il a bien progressé qu'il a forcément développé la compétence. Sa réussite repose sur la compétence, pas sur les progrès.
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