Lors de notre réflexion dans l'élaboration d'un nouveau programme obligeant l'utilisation du portable en salle de classe, une inquiétude est vite apparue : comment s'assurer que les apprenants restent attentifs aux activités d'apprentissage qui leur sont proposées devant la classe lorsque toute la toile s'offre à eux en un clic bien caché derrière leur écran ? Nous avons conclu que ça pouvait être possible.
Cet après-midi, j'assistais à une réunion de gens sérieux, des gens impliqués dans le milieu de l'éducation. Chacun avait son portable, le preneur de notes était branché à un projecteur pour que les quatre autres participants présents puissent suivre en direct le compte rendu sur le wiki du groupe. Pourtant, la personne à ma gauche a navigué sur la toile pendant la majeure partie de la réunion. La personne à ma droite a profité d'une discussion pour répondre à ses courriels.
S'il est difficile de garder l'attention de 5 personnes impliquées dans un groupe pourtant efficace et dynamique, comment un prof arrivera-t-il à rester plus intéressant qu'internet pour ses 30 élèves plus ou moins motivés ?
5 commentaires
Le cours est pour le niveau Cegep ou supérieur? Si oui, je répondrais tout simplement que c'est pas le rôle du prof de garder l'attention des élèves. ILS FONT LE CHOIX d'être là, et tant pis pour eux S'ILS FONT LE CHOIX de ne pas porter attention.
C'est tout.
Quant à des ceux qui font d'autres choses pendant les réunions, j'ai aussi constaté la même chose et je n'y vois aucun inconvénient. Cela peut vouloir dire plusieurs choses :
- Diable! que la réunion est plate...
- Je perds mon temps ici, autant faire autre chose.
- Je ne désire pas m'engager sérieusement dans le projet qu'on tente de mettre en commun.
- Du bla-bla, ChuPuCapable (tiens un wikimot! :-))
- Je suis un auditif, et c'est pas parce que l'un parle que je peux pas faire autres choses en même temps.
- J'ai une urgence et je peux la régler par courriel, ce qui me permet de rester parmi vous.
- Etc.
Mais je crois que c'est le point sur "l'engagement" qui est le plus commun, portables ou pas.
Comme le signale Gilles, il y a le multi-tasking : mais tous n'y sont pas habiles ou même capables.
Me rappelle avoir assisté, le 15 septembre dernier, à un BarCamp sur l'éducation 2.0. Pendant que des gens intervenaient à tour de rôle par vidéo-conférence, il y avait une page blanche collective sur laquelle chacun pouvait écrire, mais aussi des fenêtres de "chat" indépendantes où des conversations plus privées que la discussion de groupe avaient lieu. Certains ont aussi pris leurs courriels. J'en ai envoyé un à un des intervenants pour lui dire de ne pas oublier de m'envoyer un lien à propos de qqch dont on parlait sur l'heure du dîner. Il se peut que j'aie perdu quelques infos pendant ces secondes, mais j'en avais décidé ainsi...
Je sais aussi qu'au secondaire, ça fait peur parfois ce genre de comportement. Qu'il y a des élèves qui décrochent sur la Toile, d'autres qui y font une tâche connexe... Bref, que des exemples ici, mais le problème, quand il en est un (ce qui n'est pas tujours le cas), demeure...
Vos commentaires m'ont plu au plus haut point ! Évidemment, loin de moi l'idée de jeter la pierre à mes collègues. D'une part, je généralise à toute une réunion un court moment de distraction et d'autre part, il suffit de relire mon billet concernant justement l'événement dont parle Sylvain pour comprendre combien je suis une adepte du multi-tâche. Cependant, des cinq réunis, si l'un navigue, l'autre courriellise et moi, au milieu, je "zyeute" ce qu'ils font en regrettant de ne pas avoir apporté mon portable, il ne reste plus que deux personnes à cette réunion... C'est presqu'aussi triste que ce couple que j'ai vu l'autre jour au resto où l'homme a passé plus de la moitié du repas au téléphone...
Il faudrait établir à partir de combien de réunis a-t-on le droit de se distraire en réunion ? Enfin, de se distraire aux yeux des autres, parce que les réunions sont souvent formées d'une concaténation de longueurs alternées par les passages d'un point à l'autre de l'ordre du jour. Être dans la lune ou être sur internet, lequel est le plus inadmissible ? Lequel est le plus efficace ?
Monsieur Jobin : Le cégep n'est plus ce qu'il était et depuis 2 ou 3 ans, j'ai remarqué comme certains collègues que la situation s'était dégradée. Le cégep est pour certains la suite du secondaire, qui était sûrement la suite du primaire, qui devait être la suite du CPE. Ils ne sont pas là par choix, ils sont là parce qu'ils ne sont pas prêts à aller sur le marché du travail... ou leurs parents ne sont pas prêts à les savoir sur le marché du travail. Et pour éviter les "dommages collatéraux" en classe, il est maintenant nécessaire pour le prof de première année de cégep de préparer des activités d'apprentissage pour garder l'attention des élèves... et faire de plus en plus de discipline...
Bonjour,
99% du temps, lors d'une réunion, j'ai mon portable et je l'utilise. Pour faire quoi? Prendre des notes sur ce qui se dit? Des fois, mais pas tout le temps :o(
Le portable est une variable du problème, l'autre étant la réunion. Les réunions où le but est d'informer, de discuter, de prendre des décisions pour la prochaine réunion... sont des lieux où les gens décrochent facilement, portable ou pas. Certains pensent à leur souper, alors que d'autres dessinent dans leur agenda.
Si la classe (du primaire, secondaire, CEGEP, Université) est basée sur le même modèle que la réunion, oui les élèves clavarderons à propos de la platitude du moment présent.
Une suggestion: faire des réunions à distance/virtuelle. Comme ça on s'assure que le portable est utilisé à bon escient ;o))))
Au plaisir.
D'abord, Monsieur Lachance, soyez le bienvenu dans le brouillon de poulet.
Vous avez parfaitement raison et ceci amène nécessairement à un nouveau concept : après web 2.0, éducation 2.0, voici le temps de définir Réunion 2.0 ou pourquoi faire réuni dans un même pièce ce qui peut être fait à l'aide des "nouveaux" outils de communication ? Le hic, c'est l'engagement...
Tout cela mérite réflexion.
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