Non, je ne vous parlerai pas de ces magnifiques concerts que l'on peut entendre dans les églises (est-ce un mot tabou... déjà j'ai censuré Noël, il faut me dire si je dois bannir le mot église de notre vocabulaire accommodant), je ne vous parlerai pas non plus de l'organiste de la cat.. d'Ottawa qui a lui seul vaut toute la m... de N... lorsqu'il se met à improviser ad delirium pour les quelques fidèles (de l'organiste) qui bien qu'arrivant tôt, négligent le choeur pour monter dans le jubée avoir les meilleures places pour admirer l'artiste tentaculaire (l'organ se jouant avec le coeur, la tête, les mains et les pieds, il faut être tentaculaire pour y exceller). Mon cousin est d'ailleurs facteur d'orgues et je compte bien lui demander si les organistes ne lui demandent pas pour les pédales des mini-claviers dont ils pourraient jouer avec les orteils. M'enfin, là n'est pas mon propos.
Il s'agit d'un premier concert symphonique.
Entrée des musiciens : ils s'installent et pratiquent les passages plus difficiles.
Les étudiants partagent leurs résultats ou donnent des précisions aux autres sur les divers projets qu'ils doivent remettre dans les prochains jours.
Arrivée du premier violon : elle donne le "la".
Les étudiants s'ajustent, rangent leurs autres projets et se mettent en mode mathématique. Pour plusieurs, c'est le dernier cours de maths de leur vie ! Préparation pour l'évaluation et en particulier, révision de l'algèbre vectorielle, le supplice de plusieurs.
Le joueur de timbale :
"Madame, moi j'ai bien compris les vecteurs, est-ce que je peux aller faire mon autre projet ?"
Bien sûr, je ne pensais pas avoir autant de timbales dans mon orchestre. Ils quittent, mais ça me va.
Le concert de l'algèbre vectorielle commence. Allegro ma non troppo. On joue dans le classique : paradigme de l'enseignement.
Ils jouent dans leur mode alternatif, en bons étudiants 2.0. Ça commence à ressembler à du contemporain.
Un étudiant sorti avec les timbales revient pour son solo : il n'a pas compris le numéro 3... Le basson et le trombone sortent. Une étudiante se tire les cheveux.
Étudiants 2.0 : pas de temps à perdre, l'information où vous la voulez, quand vous la voulez.
"Ok gang, on est dans un concert classique."
"De késsé, premier violon ? Ah oui, c'est vrai, dans l'autre paradigme, tu es le chef !"
"Je vous permets d'entrer et de sortir, mais entre les mouvements seulement. Pendant les explications, pas un mot, sauf pour les questions, même pas le droit de tousser."
Lors de leur dernier cours de maths à vie, mes élèves ont non seulement révisé l'algèbre vectorielle, mais ils ont appris les règles des concerts classiques. Les mathématiques ne sont prétextes qu'à tellement d'apprentissages connexes !
Et moi, j'ai appris que la prochaine fois, la révision se fera en balladodiffusion !
4 commentaires
Délicieux parallèle ! J'adore :-)
Comme ça, Létourneau est ton cousin ? ... Eh ben !
Faut dire que l'orgue classique, c'est un très petit milieu itou ;-)
En fait, c'est Antonia (la conjointe de Fernand Létourneau) qui est ma cousine... mais bon, c'est presque pareil !
Génial!
magnifique !
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