J'ai rencontré aujourd'hui une enseignante du primaire qui m'a dit :
"Ah non, je n'enseigne plus du tout. Je suis maintenant réceptionniste au fédéral. C'est sûr que je m'ennuie un peu des enfants, mais c'est vraiment amusant ce que je fais, je rencontre plein de gens et j'ai de très bonnes conditions d'emploi."
Et je me suis dit...
Avec le caractère professionnel volage de la génération Y et les conditions déplorables des enseignants particulièrement au primaire et au secondaire et avec toutes les retraites qui s'annoncent partout, ça sera beau demain en éducation !
Il faudrait peut-être réinventer le concept de vocation...
7 commentaires
Peut-être pas besoin, tu sais... Les vieux X comme nous, on les empêchera de partir à la retraite... Il y a environ 10 ans de cela, je jasais avec un autre X qui, en blagues, nous disait sa vision des choses pour le futur... (disons vers les années 2040-2050...)
À 8h00, on débarque les chaises roulantes du bus jaune : on fout les enseignants en classe pour une demi-journée, puis dîner, puis PM, puis, à 16h30, toutes les chaises roulantes (avec les enseignants bien assis "dedans") dans le bus jaune, puis "go to l'hospice"... !!! Évidemment, ce "discours" a été repris avec les années en ajoutant quelques variantes, mais l'essentiel est là.
Ceci dit, j'espère ne jamais "vivre cela de mon vivant"... Je veux faire de la musique jusqu'à ma mort, mais l'enseignement, à 62-63 ans (mon âge éligible pour la retraite sans pénalité), je crois que j'aurai assez donné, non ?...
Et que fait-on dans ce scénario des classes dites "virtuelles" ?... ;-)
Missmath: l'enseignement mène à tout à condition d'en sortir...
En Finlande, les jeunes se garochent pour devenir enseignants- et la maîtrise est obligatoire !
Charles m'a fait part de la question Y-X ... je crois qu'il faut restaurer la confiance des Y en l'éducation en leur remettant le pouvoir de refaire les écoles à l'image de la société telle qu'ils la veulent. Je crois que leurs valeurs - moins individualistes et plus axées sur la qualité de vie- peuvent amorcer des changements requis à notre société. Il s'agit de leur laisser la place.
Envers et contre le X typique, je suis optimiste.
Il va de soi que si à l'entrée en enseignement, le système de l'éducation continue de donner les pires tâches aux nouveaux enseignants et de meilleures conditions de travail ailleurs avec moins de scolarité, la génération Y sera tentée de regarder ailleurs... et ce, malgré la vocation.
Et au fait... cette vocation, commencerait-elle à se spécialiser?
Je suis totalement en accord avec profdeplus. J'enseigne maintenant depuis deux ans. J'adore ma profession et je ne songe pas la quitter. Cette année, j'ai un contrat à 80%. Je suis dans quatre classes différentes, une journée par semaine. En plus de faire de la suppléance la cinquième journée.
Je me considère chanceuse, car je connais des gens qui ont terminé l'université en même temps que moi et qui n'ont rien encore.
Ce qui s'en vient ne s'annonce guère mieux. J'en ai probablement pour quatre ans encore à avoir le même genre de contrat que cette année. Je serai probablement précaire pour les 12-13 prochaines années, si tout va bien. Si je regarde les enseignantes par la suite, ce n'est pas tellement mieux. Elles vont s'affecter à d'autres postes.
Chaque génération a ses problèmes. Ce qui manque à mon avis présentement, c'est l'attachement à un milieu. Cela n'est pas nécessairement facile de s'implanter dans un nouveau milieu d'année en année... Sans réseau social fort, certains enseignants en viennent à quitter la profession... Ça et pour tellement d'autres choses aussi...
Les Y valent franchement la peine et je pense que les Z seront encore mieux. Et quand je vois ce que Félix a fait en maternelle, j'ai le goût de manger santé pour vivre assez vieille pour voir les projets qu'ils réaliseront. Même prête à aller enseigner en chaise roulante. Mais une chose est certaine, c'est que pour que ces jeunes s'épanouissent, il faut les stimuler, les encourager et pour cela, il faut des profs spéciaux, comme toi, Profdeplus et probablement aussi toi Catherine. Lâchez pas, les jeunes et n'acceptez jamais en enseignement de devenir vieux croulants... Car comme le dit si bien Sylvain, il y a quand même une vie après l'enseignement !
Quant à toi, cher prof masqué, comme nous tous ici, tu es "faite" ! Tu joues les vieux croulants pour cacher que tu as le coeur trop tendre.
«Car comme le dit si bien Sylvain, il y a quand même une vie après l'enseignement !» :
-en relisant, je trouve important de préciser que je ne parle pas de partir vers 60 ans comme un vieux croulant ;-) ou quelqu'un de désabusé. J'espère plutôt partir pour pouvoir évoluer hors cadre, hors le «système» qui nous paralyse parfois tant...
Tout comme toi, j'espère vivre assez longtemps pour voir tous ces projets et cette société qui se transforme !
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