Il s'agit d'un cours à l'ancienne.
Le contenu est divisé en trois étapes qui, bien qu'étant reliées, sont évaluées de manière relativement indépendantes. En d'autres mots, l'échec d'une étape n'empêche pas la réussite de l'étape suivante. Il serait par contre possible d'intégrer les trois étapes dans une seule situation synthèse, mais là n'est pas le problème.
Pour réussir dans mon Cégep, l'élève doit franchir deux seuils :
- Avoir plus de 50 % à l'épreuve sommative finale.
- Avoir plus de 60 % comme note finale.
Les étudiants qui ont plus de 60 % avant le final, mais qui se retrouve en situation d'échec après ou les étudiants qui n'ont pas 50 % à l'examen final ont droit à un examen final dit de reprise.
Cette procédure amène bien des problèmes et plusieurs enseignants trouvent le moyen d'éviter la chose, mais convergeons directement vers ce qui me tracasse.
Je me plie comme d'habitude à notre politique d'évaluation des apprentissages. J'ai une étudiante qui malgré un final désastreux (qui compte tout de même pour 40 % de la note) passe le cours avec une note finale de 65 %.
Cependant, elle ne passe pas le double seuil, puis qu'elle a un résultat lamentable à l'épreuve finale.
Reprise.
Rebelote.
Si je suis la règle à la lettre, les règles étant établies pour nous éviter de réfléchir, sa note finale sera 59 % Échec, puisqu'elle n'a pas franchi le double-seuil.
Cependant, si la première étape (celle qu'elle a le mieux réussi) avait été la dernière étape, elle aurait eu sa note finale de 65 % et n'aurait même pas eu à se déplacer pour faire la reprise. Et on aurait très bien pu finir le cours avec la première étape.
Alors, le dilemme :
J'applique les règles imposées par ma direction et je fais échouer cette étudiante
ou
Je la laisse passer sachant qu'elle n'a rien compris de la dernière étape ?
7 commentaires
Ne vous en faites pas outre mesure.
C'est comme au primaire et au secondaire. Plusieurs passent sur la peau des fesses.
Au secondaire les profs pleurent quand ils ont ces élèves et imaginez quand ils arrivent au cégep.
Espérons qu'un jour nous aurons non pas un MELS mais un MEQ: nous aurions (vous aussi je pense) un début de solution pour la réussite de nos enfants.
Je ne connais pas l'organisation des filières d'enseignement au Québec, donc ma réponse ne tiendra pas compte de ce contexte particulier.
En France, ce type d'évaluation existe en formation d'adultes.
Je suis amené à le pratiquer.
Comme chez toi, il y a des profs/formateurs qui s'arrangent, systématiquement, pour ne pas avoir à proposer de rattrapage...
Je revendique une position moins systématique, plus raisonnée et adaptative :
A la base, j'enseigne la bureautique.
Dans le cadre d'une formation d'adultes aux métiers de l'élevage canin et de l'éducation canine je tente d'amener les adultes à un niveau de maîtrise de cet outil suffisant pour qu'ils soient capables de réaliser leurs propres documents d'accompagnement de leur politique commerciale (carte de visite, plaquette publicitaire, diaporama, voire site internet).
Mon enseignement n'est donc pas au coeur de leur métier, même si il peut leur permettre d'économiser sur les frais de création de leur entreprise.
Dans cette optique, je considère que la qualité bureautique des documents produits n'est pas très importante : ils pourront toujours sous-traiter le moment venu.
En revanche, il est important qu'ils soient capables de formuler un cahier des charges à destination du sous-traitant...
Par conséquent, dans mon processus d'évaluation, je privilégie la méthodologie, que chacun est capable d'assimiler, à la pratique bureautique (certains n'avaient jamais touché une souris avant mon cours...).
Les maths font parties des matières-outils dont tout un chacun peut avoir besoin dans sa vie.
D'accord !...
Mais savoir intégrer une formule de surface pour en déduire la formule du même volume n'est-il pas démesuré ?
Ton étudiante ne peut-elle se contenter d'apprendre par coeur la formule du volume ?
Autrement dit,
* dans le cadre du cursus d'une part,
* du projet professionnel de ton étudiante d'autre part,
* au vue de ta propre expérience quant à l'utilité de cette partie du programme,
* en tenant compte de la possibilité/nécessité croissante pour chacun de se former tout au long de sa vie et donc de la possibilité de revenir sur un contenu lorsqu'il en aura réellement besoin et sera motivé pour l'assimiler,
...tes pensées impures t'inclinent-elles à la clémence ou à l'exigence ?
P.S. : j'ai volontairement éliminer des critères, l'assiduité et la motivation de l'étudiante tout au long de sa formation...
Je respecte en cela, son éventuel choix d'en faire le minimum dans ta matière au profit d'autres matières...
Ce n'est pas parce qu'un ministère décide que tel ou tel contenu doit être présent dans un cursus que pour autant, l'apprenant doit y souscrire. (Ce qui ne dispense pas l'enseignant, en revanche, de respecter le programme pour donner toutes ses chances à l'apprenant !)
Oui, vivement le retour du MEQ !
Gaël, il s'agit d'un cours de la formation générale. Selon le cheminement universitaire qui suivra, ce cours pourrait ne pas avoir trop d'importance, mais pour d'autres, il est fondamental. Cette étudiante ne sait pas quelle voix elle choisira (et, d'après moi, elle n'est pas prête de converger).
Dans ce cas, tu ne peux hypothéquer sa possibilité de poursuivre des études, quelqu'elles soient, en lui permettant de continuer sur des bases fragiles...
Lui donner du temps pour maturer ne peut qu'être bénéfique !
Je lui ai envoyé un courriel pour entendre sa défense, on verra bien ce qu'elle aura à dire.
J'en ai aussi parlé à un autre de ses profs qui m'a dit avoir vécu avec elle une situation semblable cette session. (Elle était à deux points d'avoir droit à l'examen de reprise). Sa défense a été envoyée par courriel, sans signature et sans bonjour : Je devrais faire l'examen de reprise, parce que ça ne me tente pas de devoir reprendre le cours.
Son prof a trouvé ça un peu faible comme défense... et elle n'a pas été invitée à la reprise.
Deux interprétations possibles à sa réponse à ton collègue :
1° Consciente de son manque de motivation, elle ne se voit pas refaire une année identique...
2° Elle s'en fout et donc...
Miss: je pense que tu es mieux d'être solidaire de ton collègue.
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