Là où Missmath dérive et Weby intègre.

Présenté par Blogger.

2008

Année étrange.
Un mélange de crise et d'espoir.
Une vague impression qu'un grand changement se prépare.
Une impression que l'on commence de plus en plus à voir ceux qui décident d'arrêter de se lancer la balle.



Photo extraordinaire de Darren Hauck


De toute façon, ça ne peut plus durer.
Tant d'horreurs pour tant de beautés.
Tant d'imbécillité pour tant de génie.

Les photos publiées dans la section The big pictures du site boston.com méritent le détour, ne serait-ce que pour se souvenir que 2008 n'a pas été que du pain et des jeux.

La publicité influence vos enfants

.

Voici quelques publicités qui, ma foi, ne se regardent plus de la même manière qu'à l'époque où elles étaient diffusées...


Une série de jouets de Mattel, acceptables dans les années 60... moins dans les années 2000 !



Un bébé qui joue sans surveillance dans son berceau avec... un collier de perles !




Pour celle-ci, cent commentaires !




Pour les nostalgiques ! Car à cet âge, dans certains pays, les enfants travaillent plus fort et plus longtemps !




Euh... celle-ci, si on écoute bien, on reste bouche bée...



Celle-ci me fait saliver... euh... je veux dire... euh... non, elle est terrible !



Et glou et glou... non mais, quand on ne tolère pas le lait, on n'en boit pas ! Après tout, il n'y a que les humains qui boivent naturellement le lait des autres animaux...




Parlant de...



D'hier chez nous...



... à aujourd'hui là-bas !

Leçon de modestie pour une exponentielle (MAJ1)




Il était une fois, un jeune homme appelé e^x.
Un jour, il rencontra sur le trottoir sa cousine, Hélène de X.


En le voyant, Hélène lui dit immédiatement :


« e^x, ne va surtout pas de l’autre côté de la rue, il y a une maudite dérivée plantée là.»


Elle ajouta même :

« De bons amis à moi, et n'en doute pas ce sont de nobles fonctions, ont traversé de l’autre côté et ont soit disparus ou bien ils sont revenus si déformés que je ne les reconnaissais même plus ! »



e^x lui répondit :

« Ne t’en fais pas, ma chère ! Voyons, je suis e^x ! Les dérivées m'appellent l’imperturbable et l’intouchable ! Certaines disent que c'est même moi qui mène dans Laplace. Regarde, je vais même t'en faire la preuve, je vais aller la voir ta pseudo-terrible dérivée ! »

« Nooooooooon !»




Alors e^x traversa la rue et partit à la rencontre de la dérivée.

Quand il la vit, il lui dit :

« Ma foi, c’est toi qui sèmes la terreur de l'autre côté de la rue, tu n'es pas très impressionnante, une minable petite dérivée première, pfffff !»

La dérivée lui répondit avec un accent typiquement British :

« Effectivement, je ne suis pas très impressionnante et par conséquent, vous ne serez sans doute pas choqué que je vous apostrophe.»

« Mais je t'en prie, dérive-moi !», implora e^x en jetant un regard amusé de l'autre côté de la rue pour s'assurer que Hélène serait témoin de l'humiliation de la dérivée.

« Et voilà ! Oooops... Au fait, personne ne vous a peut-être dit, mais c'est par rapport à y que je dérive...»




Et quand l'intrépide mais indestructible (tant sa croissance fut solide) Exponentielle se réveilla , se réintégra, sa cousine Logarithme,alias Hélène de X,lui proposa d'aller prendre un pot bien fort au café du coin pour qu'ils se remettent de leurs émotions et qu'ils oublient cette perfide dérivée qui cache plusieurs cordes à son arc.

Évidemment, c'est e^x qui paya, car, c'est bien connu, logarithme ne paie rien !




Merci à Frankie et à Monsieur Marion pour cette blague collaborative de matheux.

Mathématiques électorales


Quand le sage pointe la lune, l'imbécile regarde le doigt.


Hier, le Québec a élu :

66 députés libéraux
51 députés péquistes
7 députés adéquistes
1 député du parti Québec Solidaire.

Un député pour chacune des 125 circonscriptions électorales.

Si l'on considère le pourcentage de votes, on voit que :
les libéraux en ont obtenu 42 %
le parti québécois 35 %
l'ADQ 16 %
Québec Solidaire 4 %
le parti vert 2 %
et les autres partis 1 %.

Voilà pour les statistiques descriptives ennuyantes.

Amusons-nous un peu.

42 % des votes pour les libéraux = 52,8 % de la représentation en chambre.
35 % des votes pour le PQ = 40,8 % de la représentation en chambre.
16 % des votes pour l'ADQ = 5,6 % de la représentation en chambre.
4 % des votes pour QS = 0,8 % de la représentation en chambre.

Bon, ok, j'admets que notre mode de scrutin évite que des bozos se retrouvent au parlement.

Euh... enfin, vous voyez ce que je veux dire...

Mais poussons la chose encore un peu plus...

Au Québec 57 % des électeurs sont allés voter.
Dans le Pontiac, 40 % des électeurs ont été voter et Charlotte L'écuyer y a récolté 66 % des votes.

C'est donc dire que...

57 %*42 % = 24 % des électeurs ont voté pour le parti qui forme un gouvernement majoritaire, ayant 53 % des sièges.

Dans le Pontiac, c'est une minorité d'électeurs qui ont permis à une candidate d'être élue avec la plus grande majorité de la province.

Et comme les lois sont votées en chambre par des députés suivant la ligne du parti, on peut conclure que 100 % des électeurs devront se plier aux décisions d'un parti qui a été choisi par moins du quart d'entre eux.

24 % <=> 100 %
Le pouvoir du peuple.
Démocratie.


Conclusion :

Les élections n'ont rien à voir avec les mathématiques.

Source :

Radio-Canada

6 décembre, je me souviens

Je me souviens, ce soir-là, je soupais avec des amis. Nous avons entendu la nouvelle. Nous n'avons pas mangé, nous sommes restés incrédules et silencieux devant le téléviseur. Il faisait tellement noir.

Michel, mon meilleur ami, a téléphoné.

- Vous avez vu ?

- Nous regardons. Késsé ça ? C'est fou, ça ne se peut pas.

- C'est ma salle de cours.

Je me souviens, le lendemain, il y avait un examen.
Plusieurs ont pleuré pendant tout l'examen. Surtout des garçons.
Les étudiants comme les professeurs vivaient dans une boule d'obscurité, d'incompréhension.
Je me souviens.



Je me souviens avoir dit à mes hommes : "C'est un malade."

Je me souviens avoir dit de ces féministes qui s'étaient mises à hurler qu'elles étaient dépassées. Jusque là, dans mon monde d'ingénieurs et de scientifiques, je n'avais jamais vu ni connu la moindre trace de sexisme. J'étais jeune.

Aujourd'hui encore, dans mon petit monde protégé, il y a au département de mathématique de mon Cégep autant de femmes que d'hommes. Mais je passe mes journées avec mes hommes de génie électrique. Ils me considèrent comme la fille du programme, me choient comme une princesse en m'intégrant à tous leurs projets.

"Veux-tu essayé notre robot contrôlé avec une télécommande de wii ?"
"Viens, je vais te montrer l'asservissement sur la machine à embouteiller. Tu vas mieux comprendre comment ça marche."
"As-tu déjà vu de la soudure fait au microscope ? Viens voir ça."
"C'est un "Sun Spot", ça va t'amuser, viens voir."
"J'ai essayé hier une recette de pâte, je te la donne, c'est vraiment bon."
"As-tu goûté au chocolat au thé vert ?"

Il n'y avait pas quoi capoter il y a presque 20 ans, n'est-ce pas, Madame Pedneault ?



Pourtant...

Quand je regarde les affiches qui déshabillent sans raison les filles et adodescendent les garçons, quand je vois les imbécillités des émissions les plus populaires qui ne sont basés que sur l'instantanéité, les sensations et le plaisir, quand je constate la banalisation de la pornographie, quand je regarde l'influence de tout cela sur mes étudiants, en particulier lorsque je regarde leurs photos sur Facebook, je regrette.

Je regrette d'avoir cru que nos mères et nos grandes soeurs avaient gagné.
Je regrette d'avoir gardé pour moi ce dégoût devant les vidéoclips de chattes en chaleur ou cette publicité débilitante du mec qui se prend pour un chat.
Je regrette qu'Hélène Pedneault soit décédée si tôt, elle qui savait se mettre en colère pour dénoncer tout cela.

Mais les regrets ne mènent nulle part.
Il faut agir.
Il faut surtout ne jamais laisser faire.
S'ingérer quand il le faut.
Mais pour cela, il nous faut des modèles. Des Stéphanie. Des Charles-Antoine.

On ne réalise pas toute l'influence que nous avons en tant que profs sur nos étudiants, il suffit parfois d'une simple remarque pour que tout change.

Souvent, la matière que nous enseignons n'est que prétexte à une éducation plus durable, plus globale. C'est à nous de veiller à cela, de nous assurer que le sexe, la couleur de la peau, la religion, l'orientation sexuelle, l'origine ethnique, la classe sociale ne nous empêchent jamais de voir et d'apprécier l'autre dans son essence. Car nés ailleurs, à un autre moment, nous aurions pu être cet autre. Quant aux gènes, c'est surtout un jeu de hasard auquel la majorité ou la tradition n'a pas à distinguer les gagnants des perdants. Nous sommes tout simplement tous différents et c'est nos différences qui font notre force comme collectivité.

Pause

... en ces temps difficiles...





Magnifique, n'est-ce pas ? Et pourtant, cela n'est pas aussi grandiose que les interprétations de Stephan Schmidt des suites de Bach sur guitare à 10 cordes que m'a fait découvrir Prof malgré tout. Je vous invite à aller écouter ce bijou chez lui (bandeau de droite).

Comme les mathématiques, cette musique vous transporte là, tout n'est qu'ordre et beauté, luxe, calme et volupté.




*Invitation au voyage, Charles Beaudelaire

Décembre

Décembre : élection, fin de session, magasinage forcé, gavage, correction interminable.

Ça pourrait faire peur... mais...




... la planète est bien belle quand elle devient si petite.