Là où Missmath dérive et Weby intègre.

Présenté par Blogger.

Semaine de consolidation des études

Le palier de décompression lors d'une plongée

L'accumulation de neige au milieu d'une pente glacée en ski

Le plat entre deux grosses côtes à monter à vélo

Le belvédère lors de la montée d'un mont

Le trou normand au milieu d'un trop copieux repas

Le jour de soleil entre deux semaines de camping sous la pluie

L'averse au coeur de la canicule

L'aurore boréale au milieu de la nuit

Le coup de vent dans le dos qui permet de rattraper son retard en canot

La traversée de la frontière Ontario-Québec lors d'un trajet Ottawa-Montréal

Le chocolat chaud précédant le retour d'une randonnée en raquettes

La semaine où le temps file enfin normalement.

Adieu...

'


Demain, j'annoncerai officiellement à mes étudiants de calcul avancé, mes étudiants qui ont des iphones, des cellulaires, des calculatrices, des portables, qui sont toujours branchés, je leur annoncerai officiellement que pour leur examen, ils n'auront droit à aucune calculatrice.

Pas de calculatrice à affichage graphique.
Pas de calculatrice scientifique.
Pas de calculatrice.

De quoi écrire, corriger et c'est tout.

Un retour en arrière ?
De l'éducation -2.0 ?

Ha !

Je ne veux pas vérifier si ces futurs ingénieurs savent appuyer sur les bons boutons comme des bêtas, je veux vérifier s'ils sont capables de réfléchir jusqu'à espérer faire Génie ! Savent-ils être créatifs devant un problème de mathématique ?

J'ai tâté le terrain aujourd'hui, j'ai reçu des regards assassins des étudiants.

J'ai aimé.

Je songe à me dessiner des spirales rouges sur les joues lors de la surveillance de l'examen pour leur faire comprendre que ce n'est pas du sadisme, c'est pour leur bien.

M'enfin, si jamais je n'en sortais pas indemne, je tenais vous dire adieu.





Source de l'image : Billy, la célèbre marionnette des films Décadence (Saw pour les Français !!!)

Prorogation




Aujourd'hui, 15 février 2010, je déclare officiellement que, dans mon combat contre la société, je m'incline. Elle a gagné.

Dorénavant, les fins de semaine seront prorogées.

Il faut se rendre à l'évidence, l'école est pour la majorité de nos étudiants un travail au même titre que leur travail rémunéré. Ils travaillent très fort en classe où ils sont tenus d'être présents, mais en dehors des heures de classe, plusieurs, j'oserai même dire la plupart, gardent des habitudes d'employés, que dis-je, de travailleurs d'usine libérés par la sirène annonçant la fin du quart de travail. Il faut leur faire des discours de "motivation" à la Jean-Marc Chaput pour leur faire réaliser que, "clisse", à l'école, ils sont leurs propres employeurs, qu'ils sont en quelque sorte des travailleurs autonomes au développement de leurs compétences et que ces compétences reposent sur des connaissances et des savoirs qu'il faut consolider à l'extérieur des cours.

Le laïus d'encouragement fonctionnait ces dernières sessions.
Il ne fonctionne plus.
Et non seulement ne fonctionne-t-il plus, il a perdu son sens.
Comme une recette de Kraft.



Nos étudiants ont des agendas remplis depuis qu'ils sont petits, bien avant leurs premiers devoirs scolaires. Ajoutez à cela des parents hélicoptères qui ont compris trop vite combien la vie est courte et qui leur permettent d'en profiter maintenant et vous avez le portrait.

"Madame, je vais manquer votre cours jeudi, je pars mercredi faire du ski dans les Adirondacks."

"Madame, je ne pourrai pas faire l'examen avant la semaine de relâche, mon chum pis moi, on a trouvé des billets pour le Mexique, on part mardi et on revient le lundi après la semaine de relâche."

"Je m'excuse, je dois partir à "et demi" parce que je travaille à 15 heures."

"Geneviève ne sera pas au cours parce que ses parents ont décidé de partir plus tôt pour Tremblant."

Jusqu'ici je résistais très facilement.

Mais l'évidence est arrivée en fin de semaine.

Mon horaire fait en sorte que je ferme le cégep avec un groupe le vendredi (littéralement, puisque je dois appeler le gardien de sécurité en partant pour verrouiller le secteur) et j'ouvre la place le lundi matin avec le même groupe.

Plan de leçon de vendredi dernier !!! (Expression qui me fait bien sourire.)

- Finir la partie sur une forme de résolution particulière
- Préparer l'évaluation du prochain cours (lundi matin) en faisant construire un réseau de concepts.
- Exercices préparatoires.

Or... les étudiants ont eu besoin de tout le cours pour bien saisir la résolution. En fait, je devrais plutôt dire plusieurs étudiants ont eu besoin de tout le cours et leurs questions étaient fort pertinentes et démontraient leur sérieux et surtout l'étendue de leurs lacunes. Cependant, d'autres étudiants maîtrisent le sujet, révision du secondaire servie à la sauce application réelle. Un groupe très hétérogène.

Le cours se termine donc sans retour sur l'étape, les exercices préparatoires (que les étudiants eux-mêmes avaient réclamés) sont disponibles à la fin du cours sur Moodle.

Étudiant :
Est-ce que les réponses sont aussi disponibles ?

Moi :
Je n'ai pas eu le temps de les faire, mais je fais cela maintenant et je vais publier les solutions complètes sur Moodle ce soir. Le solutionnaire sera à part.

Étudiant :
Ça ne presse pas. De toute façon, c'est la fin de semaine, alors je ne toucherai pas à ça avant dimanche.

Moi :
Bon... au fait, je suis disponible du Moodle toute la fin de semaine, si vous avez des questions, n'hésitez pas.

(Regard de publicité Kraft.)


Étudiant :
Mais, Madame, c'est la fin de semaine...

Moi :
Oui, mais l'évaluation est lundi à 8 heures...


(Second regard de publicité Kraft, ma foi !)

Grâce à Moodle, on peut voir quand les étudiants consultent le site du cours.

Samedi soir, j'étais toujours la seule à y être passée.

Dimanche matin, un étudiant est venu chercher le solutionnaire.

Dimanche soir, 5 étudiants sont passés sur Moodle.

Ce matin, ils étaient tous en classe, endormis, visiblement pas préparés pour l'évaluation.

- J'ai comme tout oublié en fin de semaine...

À 10 heures, j'arrive dans mon groupe de calcul avancé : La moitié du groupe dort sur le pupitre, l'autre moitié est à genoux me suppliant de reporter l'examen de la semaine prochaine.

- Madame, s'il vous plaît, pas le lundi matin, j'ai ma fin de semaine de plein air.

- Et moi, je pars en ski à Tremblant, on va rentrer tard.

- Et moi, je travaille toute la fin de semaine.

- On peut commencer la nouvelle matière lundi et faire l'examen mardi. Mais, s'il vous plaît, ne donnez pas l'examen lundi matin.


Il faut se rendre à l'évidence : il faut proroger la fin de semaine.

Je dis même que les lundis avant-midi devraient être réservés aux réunions.
Je serais même prête à parier qu'alors on en aurait moins et ça nous laisserait du temps pour préparer et corriger... ou aller skier !


Source de l'image : L'Express d'Outremont

Je ne serais donc pas seule ???




C'est Nathalie Houlfort, un professeur à l'ÉNAP qui présente aujourd'hui les résultats d'une enquête qu'elle a menée auprès de 2 400 professeurs du Québec membres de la Fédération autonome de l'enseignement qui ne prévoient pas prendre leur retraite dans les 5 prochaines années.

Son enquête démontre que 19 % des professeurs, soit près d'un prof sur cinq, aurait un état de santé mentale moyen ou médiocre. Dans la population en général, ce taux serait de 8,1 %.

Autre statistique inquiétante : 23 % des professeurs interrogés (qui rappelons-le ne sont pas à moins de 5 ans de la retraite) songent à quitter l'enseignement.

Pourtant, la majorité d'entre eux sont passionnés par l'enseignement. C'est la surcharge de travail et la gestion de classe qui minent leur équilibre mental. L'obligation d'apporter du travail à la maison les soirs et les fins de semaine pour être à jour, l'agenda trop rempli lors des journées pédagogiques en réunions de toute sorte qui empêchent de préparer et de corriger. Le manque d'autonomie professionnelle.

HA!HA!HA!HA!HA!HA!HA!HA!HA!

Qu'est-ce que j'ai fait au monde
Pour qu'on m'enferme ici pour le reste de ma vie...


HA!HA!HA!HA!HA!HA!HA!HA!HA!

Toujours selon cette enquête, 60 % des professeurs ressentiraient les symptômes d'épuisement professionnel environ une fois par mois.

Chez plus de 20 % des professeurs, ces symptômes se manifestent en moyenne toutes les semaines.

Bof... rassurez-vous, ce sera bien pire quand on nous imposera de prendre le virage TIC sans réduire notre "surtâche" d'un epsillon.

HA!HA!HA!HA!HA!HA!HA!HA!HA!

Amenez-moi au Parc Belmont.



Même pas peur

Dans ma vie de tous les jours,
souvent dans la même classe,
je côtoie
des baptistes,
des musulmans,
des athés,
des hétéros inséparables,
des gais fiers,
des collectionneurs de conquêtes d'un soir,
des heavy-metal,
des ballerines,
des sportifs intensifs,
des obèses boulimiques,
des geeks,
des glandeurs,
des militaires,
des anarchistes,
des gothiques,
des tatoués,
des percés,
des leggings,
des tailles basses avec le string bien en vue,
des pantalons baggy avec le boxer bien en vue,
des décolletés plongeants,
des cols roulés,
des défenseurs des droits sociaux,
des écolos,
des égocentriques,
des amateurs de club Med,
des économes,
des dépensiers,
des conformistes,
des idéalistes,
des rêveurs...

... alors les allégeances politiques, pfffffffff...







Maintenant, soyons sérieux.

Si vous rejoignez les rangs d'un parti uniquement pour l'effet que ça produit autour de vous et non pour son programme ou ses idées, ce n'est pas vous, mais votre imbécillité qui fait peur. N'abandonnez pas l'école. Surtout pas vos cours de philo !