Là où Missmath dérive et Weby intègre.

Présenté par Blogger.

AstraZeneca contre le docteur Raoult

 2020 aurait été une magnifique année de la statistique.

D'abord, le début du confinement a permis de découvrir de nouveaux talents.  Parallèlement à la fabrication du pain maison et aux tartelettes portugaises, plusieurs se sont mis à compiler les données pour guetter la libération par l'aplatissement de la courbe.


 

On a vu souvent des merveilles de représentations graphiques dont celle-ci, virale à en croire Andrew D'Amours et voulant démontrer à quel point le Québec contrôlait bien la pandémie comparativement au Canada.  À ce compte, on aurait pu ajouter la courbe du pire CHSLD.  Avouez que vous la voyez bien ne jamais dépasser la courbe orange du Québec, n'est-ce pas ?

 


 Puis est arrivé la confusion... masques inutiles, masques obligatoires, la ministre McCann qui parle dans les premiers jours du confinement d'un médicament possible et peu onéreux, puis silence, on compte les personnes contaminées, hélas les décès, trop de décès.  Le virus fait sauter les digues les unes après les autres.  Cela est un tout autre sujet riche en réflexions, mais peu mathématique.

Les tests arrivent rapidement.  Les médicaments...  Les vaccins ont pris leur temps.

Qu'est-il arrivé à l'hydroxychloroquine ? Peut-on faire confiance à AstraZeneca ? Y a-t-il un vaccin meilleur que l'autre ?

Évidemment, je n'ai aucune compétence médicale.  Par contre, je sais que tout médicament, même le plus efficace, n'est pas efficace à 100 % et que la recherche, le développement et la mise en marché de tout médicament repose sur des analyses statistiques.

 

 

 Les tests randomisés en double aveugle sont monnaie courante en recherche médicale.  Cette vidéo présente la méthodologie mieux que je ne saurais le faire.  (Parce que, avouons-le, la pandémie aura transformé le corps enseignant en spécialistes de la réalisation et du montage de capsules vidéo.)

  

 

 

Une quinzaine de pays d'Europe ont suspendu par précaution l'utilisation du vaccin d'AstraZeneca avant de l'injecter de nouveau.  Au Québec, on se veut rassurant.  Suivant la tendance des ministres français et britannique, notre ministre de la Santé a lui aussi reçu cette semaine ce vaccin.  Certains ont mentionné que les problèmes auraient pu naître d'une "mauvaise batch".  Il faut tout de même savoir que le contrôle de la qualité des produits médicaux est, on s'en doute bien, réalisé de façon rigoureuse et méticuleuse.


Tout cela est bien rassurant, n'est-ce pas ? À moins que... à moins que votre bagage génétique ou votre état de santé ne correspondent à ceux des cobayes qui ont participé aux recherches...
 
 

Dans l'bon vieux temps ça se passait de même...

 

 


 

 Mon grand-père disait :

Dans mon temps, beau temps mauvais temps, on marchait 4 milles à pied pour aller à l'école.

 

 Je dirai sans doute à mes petits-enfants :

Dans mon temps, on faisait une heure de transport pour nous rendre à l'école et une autre heure pour en revenir.  Les autobus étaient bondés, les stationnements pleins.

 

 Cette impression de devenir une antiquité !


Source de la photo : History of Hammond

Elle s'appelait Serge !

 

Acte I

 

C’est l’histoire d’une étudiante.

Elle s’appelait Serge.  Depuis toujours, elle est Bianca.  Du lundi au lundi et de midi à midi, on l’appelle Serge.  Maintenant, elle a la certitude d’être Bianca.  En prenant son courage à deux mains, elle en a parlé à ses parents.  Désormais, elle a envie qu’on la reconnaisse comme Bianca.  Le Cégep arrive.  Pour elle, c’est le début d’un temps nouveau.  Mais voilà, sur sa carte d’autobus, elle s’appelle Serge.  Quand on prend les présences, malgré sa jupe et ses bretelles spaghetti, elle doit répondre « présente » quand on l’appelle Serge.  Quel vestiaire choisir, quelles toilettes choisir quand on s’appelle Serge, mais qu’on est Bianca ? 

 

Ce récit m’a touchée.  J’enseigne dans des techniques où l’autre sexe est trop rare.  Chapeau les filles ! Mais voulez-vous que je vous appelle Serge ?

 

Acte II

 

Conférence de Dominique Dubuc lors du colloque de l’AQPC à Rimouski en 2019.  

Bien sûr, les Serge qui sont des Bianca ou vice versa sont rares (moins de 0,01 %).  Cependant, ils sont de plus en plus nombreux les étudiants avec une liste de prénoms, je ne peux pas croire qu’ils les utilisent tous.  Obou Yuneth Abuja Yemina : lequel choisir ? Robert préfère-t-il qu’on l’appelle Bob ou en sera-t-il insulté ? Samuel… on ose le "Sam" ? Je suis donc ressortie de cette conférence avec l’intention de demander lors de la première rencontre aux étudiants de se présenter en utilisant le prénom que nous devrions utiliser désormais.

 

Acte III

 

Ce qui devait arriver arriva. 

Première session, fraîchement sorti du secondaire, avec un sourire moqueur et le regard complice :
«Moi, mon nom c’est Chantal… »

Rires généralisés.

 

Une fausse bonne idée.

Ça pue...

Onde de choc ce matin dans le monde de l'éducation : un de ses chercheurs très connus a été arrêté, accusé d'avoir commis des actes criminelles.  Dans la liste des commentaires que cette nouvelle a suscités, celui-ci :

On va devoir mettre à l'index toutes ses recherches et arrêter de les appliquer.

La remarque porte à réfléchir.

Qui oserait par exemple en médecine citer les travaux du docteur Mengele ? Il n'en demeure pas moins que les expériences médicales des camps nazis, aussi effroyables furent-elles, n'étaient toutes dénuées de valeur scientifique. Mais comment inscrire comme référence une personne ignoble sans souiller par la même occasion son propre ouvrage ?

Il y a quelques années (je pourrais même écrire il y a longtemps... comme le temps passe trop vite), j'enseignais l'histoire des mathématiques à un groupe d'étudiants dont deux musulmanes très rigoureuses.  Bien sûr, un grand chapitre de mon cours était consacré à la naissance de l'islam, aux conquêtes politiques qui ont permis, entre autres, le développement des mathématiques arabes.  Ces étudiantes m'ont appris deux choses.  Premièrement, à leurs yeux, toute représentation du prophète, même respectueuse, est choquante.  Deuxièmement, lorsqu'il est question de Mahomet, on ajoute psl à côté de son nom.  Psl pour paix sur lui.

C'est alors qu'en brassant cette soupe je me suis dit que si on ajoutait au nom de nos criminels un hem (honte et misère), on pourrait utiliser ce qu'ils ont fait de bon, voire d'exceptionnel, sans donner l'impression fausse d'approuver ce qu'ils sont.

Un des grands films du cinéma québécois est très certainement Mon oncle Antoine de Claude Jutra (hem).
Quant à l'aéroport...