Nous étions pour la circonstance rassemblée dans un gymnase pour une rencontre de tous les enseignants et les enseignantes du Cégep. L'ordre du jour avait de quoi nous terroriser : INJONCTION.
Je suis entrée dans le gymnase et à ma grande surprise, cinq représentants du conseil de grève étaient là. Quel bonheur de retrouver Brandon qui, il y a deux jours, planifiait une grève de la faim pour tenter d'attirer l'attention de la ministre. Et le grand Jacob, un vert (pour la hausse et contre la grève) devenu rouge, sans doute le seul carré rouge de technique policière, qui a été pris en souricière par ces futurs collègues et qui continuent de se tenir debout, encore plus droit qu'avant.
"Ne t'en fais pas, Missmath, je vais très bien", me dit-il.
Et voilà nos beaux étudiants qui viennent nous apprendre que, devant une mise en demeure pour le forcer à reprendre les cours, le directeur général qui nous prie de l'appeler Frédéric, a passé la soirée avec eux et des verts et qu'ils sont sortis de cette rencontre avec une proposition qu'ils souhaitent nous soumettre, afin que nous nous joignons à eux.
J'ai vu des larmes d'émotion couler chez quelques collègues. Nous les avons ovationnés pendant cinq bonnes minutes. Fiers. Tellement fiers.
Au milieu de la réunion, une collègue est entrée paniquée pour interrompre la rencontre : "C'est encore pire qu'hier : le sang coule à l'UQO.
"
Mes petits, où sont mes petits ???
Il n'en fallait pas plus pour réaliser à quel point, par la collaboration de tous à partir de notre but commun, nous avions le potentiel d'être forts ensemble.
Voilà donc la réponse à la mise en demeure (et l'injonction qui devrait suivre) que le conseil d'administration, la direction, l'association étudiante, le conseil de grève et les verts, les enseignants et les enseignantes, le personnel de soutien ont convenu de lancer tant au gouvernement qu'à la justice.
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