Là où Missmath dérive et Weby intègre.

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Examen de français - Espionnage

Je l'avoue d'emblée : ça ne se fait pas.
Mais je l'ai fait.
Et je ne le regrette absolument pas.

Weby a laissé son onglet Facebook ouvert sur mon ordi, alors j'ai lu.
Et comme j'ai trouvé la conversation extrêmement intéressante à plusieurs niveaux, je vous la copie, intégralement, textuellement et je commente en italique. Seuls les noms sont changés pour garder l'anonymat.

Zoé : Is it just me, or was that French exam REALLY much too easy ? :P

(Admirez le fait que la question est posée en anglais.)

4 personnes aiment ça.

(Sur Facebook, on peut marquer son appréciation du commentaire initié.)

Simon : A vrai dire, il étais spécial, on devais "relever des élément du texte" et les inclures. Donc, la seule partie vraiment sur la comprehension c'etais la justification de l'apreciation des textes.... So, si les fautes sont pas evalués et que seul la présences d'element du texte compte, on est evalué sur quoi ???

(Admirez le contenu et admirez le contenant.)

Josianne : It's not just you :p

Zoé : Okay I'm glad xD Pis Simon, j'le sais vraiment pas sur quoi on va être évalués :P

(Avec chaque évaluation, une grille complète et détaillée des critères d'évaluation est remise aux élèves. Visiblement, certains n'ont pas appris à l'utiliser...)

Jeanne : la pertinence de nos réponses et sur quoi tu te base pour répondre aux questions... DUH! =)

Simon : Great, montrer un exemple du texte ça demontre notre compréhension en lecture ? Plutôt en onomastique pour comprendre la question...

(Hum... pas sûre que le mot onomastique soit juste ou alors je comprends mal sa définition que j'ai dû chercher dans le dictionnaire !)

Zoé : Um... d'accord.. Mais j'aime ça quand même :)

(Traduction de Missmath : Je ne comprends pas ce que tu veux dire, mais je suis bien contente que tu aies trouvé l'examen facile, alors je vais mettre "ça" et tu le prendras pour ce que tu voudras !)

Weby : Bah, faut se dire que c'est 12,5 % de l'année qu'on aura réussi les doigts dans le nez!

Julien : C'est quand même fou! On constate alors très bien sur quoi la société d'aujourd'hui est orientée: Les maths et les sciences. On assiste à un délaissement complet des sciences humaines au profits des mathématiques et des sciences pures. Comme en témoignant l'exam de math très difficile et cette blague qu'était l'exam de français... Le ministère de l'éducation oublit que la compréhension du monde passe tout aussi bien dans les calculs, la physique, la chimie, la philosophie, la science politique et l'histoire...

(HOUHOUHOUHOUHOU... Considérant que le ministère a affreusement coupé dans le programme de science au profit des disciplines de sciences humaines, dont histoire, vous comprendrez suite à la lecture de ce commentaire le grand besoin que j'ai eu de partager cette perle avec vous.)


Zoé : C'est justement pourquoi ça ne m'étonne pas que le PPCS n'ait pas encore offert de voie Sciences Humaines. Évidemment, il faut y aller avec ce que le ministère considère plus "demandant". C'est une blague ou quoi ?

Julien : je trouvais même pas ça le fun que l'exam soit facile. Je trouvais sa ridicule...



(Je vous laisse écrire la conclusion de ce billet.)

21 commentaires

Blagu'cuicui a dit...

Bonsoir,

Ce que cela m"inspire pour ma part c'est l'aspect paradoxale de leur réflexion. En effet, la notion de difficulté est somme toute toujours assez personnelle vu que ce qui est difficile pour l'un ne l'est pas forcément pour l'autre. Cependant, là, ils s'accordent sur le fait que l'examen était simple. Donc à ce consensus de 4-5 personnes, on peut en conclure que l'examen est simple au vu du témoignage en question.

Cependant et c'est la le paradoxe. C'est le fait que l'examen soit simple qui les choque car à la limite du "trop simple" à leurs yeux. Alors que, toujours à leurs yeux, l'examen de maths était "trop dure". En conclusion, je trouve paradoxale qu'ils disent de façon quasi-explicite qu'ils préféreraient avoir un examen compliqué alors que lorsqu'ils en ont un, il revendique une clémence du correcteur pour cause de difficulté.

Ce qui est remarquable, c'est qu'ils ont presque l'impression qu'ils ne sont capable de se juger seulement au regard des erreurs ou de la dureté d'une épreuve. Alors que si on prend un peu de hauteur l'examen ne reflètera en rien ni les compétences ni les capacités de chacun (sauf si on fait de la langue de bois mais je n'en ferai pas ici).

En conclusion, il trouverai cela plus logique ou plutôt plus cohérent à leurs yeux que l'examen soit dur tout simplement car ils ont ainsi la capacité de dire qu'ils l'ont rater car il était dure en quelque sorte.

En continuant à réfélchir un peu, on pourrait presque faire un analogue avec un précédant billet sur le fait, il y a une prédisposition à voir toujours les choses de façon lugubre (le côté noir en quelque sorte). Par exemple, ils ne se sont pas mis à débattre du contenu de l'examen mais de l'examen en lui-même ce qui tend à montrer aussi un formatage sur le fait que seul l'examen et donc la note/pourcentage à une valeur à leurs yeux.

Voilà pour ma part ce que j'en conclus. Ce n'est sans doute pas très argumenté et seulement une réflexion d'un point de vu émotionnelle (c'est à dire à chaud juste après lecture en laissant les arguments se mettre en place au fur et à mesure et non en construisant un raisonnement brute bien cadré).

Je conclurait ma propre réflexion en disant simplement (et j'en parlait pas plus tard que cette après midi) que je me demande si en fait l'examen de maths n'est pas dure à leurs yeux seulement parce qu'il s'agit de mathématiques. C'est à dire n'y a-t-il pas une inhibition volontaire ou involontaire au regard des mathématiques qui conduirait dans tous les cas à considérer ce qui lui est attaché comme difficile.

Et vous qu'en pensez-vous?

Anonyme a dit...

Pas tout à fait certain de comprendre le paradoxe auquel il est fait allusion ici, non plus que les conclusions qui en sont tirées. De façon plus naïve, je concluerais plutôt simplement qu'il y a consensus évident à trouver l'examen désespérement facile. Que les élèves se préoccupent avant tout des notes, cela n'étonnera personne, surtout pas un prof. Qu'ils se plaignent de la trop grande facilité d'un examen, permettez que je m'en étonne un peu cependant, et permettez aussi que j'y lise un sorte de désillusion par rapport au rôle de l'école. Il m'apparaît plutôt que les élèves savent pertinemment que l'école est désormais taillée sur mesure pour qu'ils réussissent sans difficulté, avec un minimum d'efforts, ce dont certains, soit ceux qui peut-être aimeraient qu'on leur offre plus, sont conscients. D'où leur cynisme et le désenchantement général qui affectent l'école.

Blagu'cuicui a dit...

Votre conclusion est tout aussi paradoxale que la leur à mon sens. Car vous concluez sur le fait que "examen trop facile" => "désenchantement". Mais à l'inverse, si l'examen avait été difficile à leurs yeux (voire impossible prenons les extrêmes, toujours à leurs yeux j'entends). Quelle conclusion en auraient-ils tirés? Mis à part le fait qu'à l'inverse justement l'école serait inadaptée à leur niveau réel.

C'est tout le paradoxe de l'école qui n'est là que pour fixer une norme à des choses qui dans l'absolu n'en a pas plus que cela. Si l'examen est trop facile, on se pose des questions sur la validité des diplômes (et à juste titre, je suis loin de dire le contraire, je pose juste la question à l'inverse) mais si les questions sont trop dures à leurs yeux alors on les surestiment ou on n'est pas assez à leur écoute.

Après je ne reviens pas sur le fait que des diplômes sont "données" (en France le 80% de réussite au bac en est une preuve flagrante par exemple) ou autres. Là n'est pas la question je pense dans leur réflexion car ils se bornent à l'aspect "note" (qui pour ma part me débecte malgré le fait que nous y soyons habituer le fait qu'un étudiant ou un élève bosse que pour une autre est un non-sens de mon point de vue et dans toutes les matières) et à l'aspect difficulté de l'épreuve qui est l'aspect prédominant dans leur dialogue d'ailleurs.

Vous constaterez donc que dans ce genre de réflexion, il y a une voie sans issues dans le dialogue qui repose en fait seulement sur l'appréciation des dits élèves de leurs propres examens. Ou encore plus pernicieux sur leurs propres capacités (qu'ils ne connaissent pas dans la majorité des cas car se pousser vers le haut demande bien plus de travail que de stagner).

En un sens, je serai d'accord avec eux c'est à dire qu'un examen difficile est plus rassurant car cela donne au moins l'échappatoire de dire qu'on l'a raté car il était difficile justement. Cela rassure aussi dans le sens où on s'entend toujours à l'infaisable lorsqu'on est élève. Par contre, je pose la question telle quelle et libre à eux de me dire ce qu'ils en pensent après tout:

"Sont-ils prêts à se mettre à l'épreuve d'examens difficiles leur montrant le véritable niveau qu'ils devraient avoir?" ("devrait"= selon une fameuse norme établie qu'on ne pourrait contesté par exemple, je ne souhaite pas débattre de la norme mais plutôt de la capacité à se surpasser). Et j'ajouterais presque qu' "ils peuvent avoir" si on les poussait constamment vers le haut au lieu d'harmoniser continuellement (l'harmonisation détruit l'identité à mon sens mais c'est une autre réflexion).

M'sieur SVP a dit...

Finalement, ce n'est pas le billet initial qui est intéressant... (Pardon Missmath...)

Ce sont les commentaires : pas une seule remise en cause du système quand à sa capacité à rendre son intérêt intelligible aux élèves !

Pas étonnant que nos apprenants ne voient aucun intérêt à s'y intéresser...

Blagu'cuicui a dit...

Gaël, je pense que la remise en cause de la lisibilité de l'enseignement n'est pas abordé car ce n'est pas la question qu'aborde ces jeunes. Sauf si on souhaite en effet lire leur débat sur la difficulté ou la validité de leur épreuve comme un malaise profond de l'incompréhension de ce qu'on attend d'eux. Et donc une forme de remise en cause du système lui-même. Mais je pense que cette question est plus la vision d'un professeur qui connaît justement le système.

Après, est-ce qu'on attend quelque chose d'eux? Ou ce sont eux qui devrait attendre quelque chose d'eux-même? Le système n'est qu'un jalon sur une route menant aux savoir qui est bien vaste et complexe après tout.

La réflexion que vous soulevez est intéressante, pouvez-vous développer votre remarque du coup par rapport à leurs dires du coup? Car je n'avais pas pensé à cette lecture de leur débat.

M'sieur SVP a dit...
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.
M'sieur SVP a dit...

Bien volontiers !

Ma lecture de leurs dires me conduit à cette réflexion : pourquoi s'investiraient-ils dans quelque chose dont la lisibilité/l'absence de lisibilité ne permet pas d'appréhender la valeur ?

Mes indices ?
* 12,5% de l'année ;
* Il est question d'une évaluation de français, alors que la société d'aujourd'hui est orientée: Les maths et les sciences ;
* Je trouvais sa ridicule... que l'exam soit facile.

De mon point de vue, ils n'expriment pas leur incompréhension de ce que l'on attend d'eux.
En revanche, ils expriment leur regret que le système (PPCS ?) ne leur ait pas encore offert une voie Sciences Humaines.

Autrement dit, ce ne sont pas eux qui ne comprennent pas le système, c'est ce dernier qui est incapable de répondre à leurs attentes...

Blagu'cuicui a dit...

C'est en effet, une piste de réflexion très intéressante et je vous remercie d'avoir développer d'ailleurs.

En fait, je me pose toujours la question de savoir si c'est le système qui doit s'adapter aux attentes des jeunes ou l'inverse. En effet, le savoir à leur niveau est en quelque sorte figé pour servir de base à la suite de leurs études ou pour servir de base culturelle tout simplement. Donc est-ce que c'est cette base qui doit s'adapter à leurs attentes (c'est à dire changer/moduler la base de saovir en fonction de ce qu'ils veulent) ou est-ce que c'est à eux de comprendre que cette base de savoir est à l'origine de leur savoir future.

Après, on peut se demander pourquoi, il y a une découpe dans le savoir de base lui-même car là en effet, il y a des choix qui souvent sont incompréhensibles. Voire même qu'il s'agisse d'un dialogue de sourd vu que nous de notre côté on trouve que les savoirs mathématiques ou en sciences pour rester générale sont bien bas alors que eux du leur considèrent que leur cursus est trop scientifique, d'où l'incompréhension entre quelqu'un qui sait et quelqu'un qui apprend.

Une solution serait peut-être d'augmenter les sciences humaine d'paèrs ce que vous en concluons mais au détriment de quoi vu qu'on travail à horaire globale constant?

M'sieur SVP a dit...

En fait, votre interrogation témoigne de la nécessité de prendre en compte les deux/les nièmes aspects d'une même situation.

Le système est un tout : il forme les jeunes à son image, mais les jeunes ne le forment-ils pas en retour à leur image ?

Dans un univers en expansion constante, ne peut-on admettre que le savoir s'accroit lui aussi indéfiniment ?

Ce qui, de mon point de vue rend caduque une hypothétique sélection d'un sous-ensemble plutôt qu'un autre...

D'où, toujours selon moi, la nécessité des apprentissages de base (lire/écrire, compter) auxquels il faut ajouter la capacité à développer/utiliser des heuristiques, donc de l'apprendre à apprendre pour ne jamais être limité par le volume de connaissances/savoir à maîtriser.

Si vous me permettez d'invoquer deux références un peu tirées par les cheveux, peut-être parviendrais-je à me faire comprendre :

1 J'ai retenu de la formule d'Einstein (E=mc2) que c'est l'énergie qui assure la cohésion de la matière ;
2 Dans la série StarGate SG1, les anciens ont effectué l'ascencion, ils sont devenus des êtres de pure énergie et de ce fait ont acquis la science infuse...

=> 1+2 = l'énergie est savoir

Plus modestement, je considère que l'apprendre à apprendre, les heuristiques développées par chacun sont la source d'énergie nécessaire et suffisante pour aborder le monde et son savoir en expansion...

Blagu'cuicui a dit...

Je suis d'accord sur le principe en effet.

"Apprendre à apprendre" est à la base après savoir lire/écrire/compter qui est à la base de la compréhension du "comprendre" et donc du "apprendre à apprendre". Il faut avoir des outils communs pour discuter sinon le dialogue est caduque en effet.

Après, le fait que le savoir est en expansion constante, je vous rejoins tout à fait sur le sujet. Et je dirai même qu'il est exponentielle d'ailleurs de mon point de vue car plus on en apprend et plus on découvre des questions (supérieures au nombre de réponses obtenues par la compréhension elle-même). Mais pour comprendre le tout c'est à dire pour construire le mur, il nous faut des briques et du ciment mais aussi comme vous le dites, il nous faut aussi une vision globale de l'édifice. C'est d'ailleurs ce que vous dites en quelque sur la "base"+"apprendre à apprendre" (savoir construire le mur + considérer le mur comme un tout). Cependant, même si tout ceci évolue de façon exponentielle, la base elle-même est toujours sensiblement la même (à epsilon près sur la façon de l'enseigner) pour comprendre la suite justement. En gros ce que je dis c'est qu'il n'est pas possible de dire aujourd'hui nous allons ensiegner la résolution des équa-diff avant d'avoir vu ce qu'était la dérivation (oui pire la notion de fonction elle-même) pour prendre un exemple simple.

Après pour enseigner "apprendre à apprendre", il n'y a pas besoin de beaucoup de matières en fait. Le dialogue et la construction de discours sont donnés par la langue et la maîtrise de l'argumentation. La rigueur est données par les sciences dures. La compréhension est données par les sciences générales (l'expérimentation donne la compréhension en quelque sorte). Et il manque de mon point de vu une autre dimension à ceci qui est le retour sur soi et donc la présence de la remise en question et le débat avec soi c'est à dire la philosophie (maîtresse de toute science de mon ponit de vu en tout cas). Enfin, le reste s'apprend par expérience propre ou par autrui (= personne mais aussi livre, ...)

Mais rien que faire ce raisonnement là, j'ai déjà cassé le mur en briques et du coup j'ai perdu la cohésion globale. Mais comment apprendre la cohésion globale lorsqu'il n'y a que des briques imperméables aux yeux des élèves? Nous avec le recule, nous avons eu la chance de voir les liens entre tout ceci (aller dire que faire des maths cela sert en français et inversement(!) les élèves vous prendrons pour des fou). Le soucis étant le fait que plus le savoir acquis est grand et plus la perméabilité et le recule sur le savoir lui-même permet justement de faire les liens entre eux et donc de reformer le mur global.

Enfin, j'ai gardé ce que j'aimerai bien voir plus développé car votre raisonnement m'intéresse beaucoup sur ce sujet:

"Le système est un tout : il forme les jeunes à son image, mais les jeunes ne le forment-ils pas en retour à leur image ?"

Car moi, je le comprends surtout comme un passage de flambeau lorsqu'il y a un nouvel enseignant qui arrive et que celui-ci a donc été formé par l'enseignement lui-même et qu'il apporte donc sa vision de celle-ci à ce moment là. En quelque sorte, j'ai dû mal à admettre que nous devions à l'instant t nous mettre à l'image des jeunes car justment ils n'ont pas le recule sur le monde pour le comprendre réellement (ce n'est pas péjoratif, c'est juste dire qu'un coureur ne peut pas modéler la course des autres pour augementer la performance si lui même il n'a aucune notion de course et n'a jamais couru par exemple).

M'sieur SVP a dit...

Deux réactions :

1-Plutôt que d'aller dire que faire des maths cela sert en français et inversement(!), mieux vaudrait leur permettre de le découvrir et de s'approprier l'état d'esprit qui conduirait à une telle inter-pénétration des disciplines.

2-Les jeunes profs qui "arrivent", tout du moins ceux que je côtoie, ont tellement intégré le système, à moins que ce ne soit ce dernier qui les ait phagocyté, qu'ils sont incapables de prendre du recul et reproduisent les mêmes schèmes que ceux qui les ennuyaient lorsqu'ils étaient élèves...

Enfin, il ne s'agit pas de nous mettre à l'image des jeunes mais bien de leur renvoyer une image réflexive qui favorise ce retour sur soi et donc la présence de la remise en question et le débat avec soi c'est à dire la philosophie que vous appelez de vos voeux.

C'est pourquoi, dans ma pratique et parce que ma matière le permet, je donne de plus en plus de place à la pratique, à l'observation de cette pratique (répartition du temps, capture vidéo des agissements à l'écran, ...), à l'analyse et à la correction.
Le contenu, les apprenants l'assimilent au gré de leurs besoins propres, à leur propre rythme.

Blagu'cuicui a dit...

Pour ma part, je ne suis pas pour le trop bel habillage des mathématiques (lorsque le papier cadeau est trop beau, on jette ce qu'il contient et on ne se souvient que du papier). Il faut que tout ceci reste cohérent et que cela ne soit pas au détriment du savoir lui même de mon point de vue. D'ailleurs, le mot "apprenant" a tendance à me faire plus sourire qu'autre chose car je le trouve très pompeux pour désigner un élève. C'est issue des réflexions pédagogiques et compagnie et je comprends son utilisation même si de mon point de vue c'est un vocabulaire trop "mondain" qui ne se justifie pas. C'est un autre débat mais je tenais juste à expliquer pourquoi pour ma part, je ne reprenais pas le mot à mon compte.

Sinon, pour votre première remarque, je ne sais pas si le rôle de l'enseignant et donc notre rôle d'inventer le feu à chaque expérience que nous avons eu. Et si ce n'est pas aussi de temps en temps de montrer des pistes chemins à suivre et non de réinventer la poudre à tous les coups. Il m'a fallu quelques années pour comprendre les liens entre toutes les matières alors que si on me les avait simplement montré à l'époque où j'étais lycéen j'aurai apprécié grandement (j'avais compris le lien entre philo et maths mais entre maths et physique par exemple c'était déjà moins clair et pourtant c'est très présent post bac). De même pour les notion historique lié aux mathématiques et aux mathématiciens qui sont mis au second plan alors que c'est eux qui ont fait les sciences en tant que tels. Donc je ne sais pas si à contrario, il ne serait pas intéressant de montrer une voie car nous devons aussi (et surtout de mon point de vue) transmettre un savoir et des expériences (notre expérience en l'occurrence et donc l'addition des expériences de tous ceux qui ont contribué à la nôtre). Mais après c'est plus des analyses personnelles ou je dirais même plus pour être vraiment correct, qu'il s'agit d'une différence d'expérience entre vous et moi qui parle (j'en ai encore que trop peu en la matière pour me permettre d'aller plus en avant sur les méthodes d'enseignement à proprement parler même si j'ai testé quelques idées. Mais je ne suis pas pour les excès ni dans un sens ni dans l'autre). Je vous remercie en tout cas de l'échange qui fût et est toujours (et le sera peut-être encore après qui sait où la discussion nous amènera) très intéressante.

Félix GG a dit...

(Salut Missmath :-) Je laisse un commentaire ici, même si ça n'a pas rapport, pour te montrer www.perlesdubac.com/ :P Hilarant, j'ai cru que tu pourrais aimer!)

Missmath a dit...

Merci, mon cyberfils, tu sais que tu es toujours le bienvenu ici. Je vais rigoler de ce clic.

mp a dit...

Je découvre votre blog et je suis sous le charme. La présentation du blog est épatante. J'ai un peu lu en vitesse et deux bricoles ont retenu mon attention: la différence entre l'éducation française et la québéquoise où l'accompagnement affectif est plus présent, et aussi "la constante macabre". Merci beaucoup.

Missmath a dit...

Bienvenue dans le brouillon, mp, et au plaisir que vous lire.

(Blagu'cuicui et Ange Gaël, je ne vous oublie pas. Vos commentaires méritent que je prenne autant de temps pour y répondre que vous en avez mis à les rédiger.)

Missmath a dit...

Bien sûr, il s'agit de jeunes qui se connaissent. L'échantillon n'est pas représentatif. Ne dit-on pas qui s'assemblent se ressemblent ?

Ce qui m'a le plus surpris, c'est que ces jeunes de 15 ans aient une discussion concernant l'évaluation et critique la vision de notre éducation. L'auto-évaluation et le développement du sens critique chez nos réformés fonctionneraient-ils ?

Comme Blagu'cuicui, j'ai été surprise de constater le lien qu'ils faisaient entre le niveau de difficulté d'un examen avec l'importance qu'ils croient que l'on donne à une discipline.

Le renouveau pédagogique, s'il a ajouté des heures d'algèbre en troisième secondaire en mathématique, a drastiquement coupé le nombre d'heures en science au profit des cours de sciences humaines, particulièrement les cours d'histoire. Or, l'histoire n'est plus basée sur les connaissances, mais sur les compétences. Qui est habitué à analyser des textes selon une vision historielle réussira sans doute son test, surtout s'il sait broder.

Ce qui m'a surprise, en supposant que l'examen était effectivement outrageusement facile, c'est la cause. Pourquoi un prof (ou un ministère) donnerait=il un examen trop facile. J'ai trouvé 3 raisons.

Primo : Pour équilibrer avec des évaluations précédentes qui ont été échouées. (Ce qui est assez ridicule.)

Secondo : Parce qu'il veut s'assurer d'un très grand taux de réussite. La performance ! Je crains que ce soit ce qui se cache derrière cette évaluation. On ne veut pas laisser de trace de l'échec de la formation en français, on veut de haut taux de réussite pour montrer que le projet de redressement de la Ministre a fonctionné, on veut de la performance. Le hic, c'est que le cerveau fonctionne par association. Maintenant, essayez de convaincre ces jeunes qu'il faut travailler fort pour préparer un examen de français...

Tertio : Pour éviter les plaintes, les cris et les pleurs. Les jeunes peuvent se dire entre eux que l'examen était trop facile, mais s'en plaindront-ils au MELS ? À leurs parents ? À leurs profs ? Je ne crois pas. Qui se plaint d'avoir assister à un mauvais spectacle quand il est gratuit ? Personne. On rentre chez soi et on se dit que la prochaine fois, on n'ira pas.

L'évaluation a pourtant un sens dans la formation et un sens important qui doit être clair tant pour les formateurs que pour les jeunes. Je ne dis pas que ce sont les jeunes qui doivent décider du sens à lui donner (pas plus que des contenus et des compétences à développer, il faut un recul pour juger de cela), mais ils doivent comprendre quel sens donner à l'exercice d'évaluation.

Hélas, le véritable sens, à mon humble avis, n'a rien de formateur, mais tout de politique et c'est bien dommage.

M'sieur SVP a dit...

Hélas, le véritable sens, à mon humble avis, n'a rien de formateur, mais tout de politique et c'est bien dommage.

Mais tu l'as toi-même souligné plus haut : Or, l'histoire n'est plus basée sur les connaissances, mais sur les compétences. Qui est habitué à analyser des textes selon une vision historielle réussira sans doute son test, surtout s'il sait broder.

La Politique a toujours été au coeur de la Société...

Le hic, c'est que la majorité pratique une politique qui n'est pas au service de la Société mais au service des corporatismes (cf. ton précédent billet sur les syndicats)...

Missmath a dit...

En sera-t-il toujours ainsi ?

(Coudonc, à me lire, je me dis que je devrais peut-être succomber à tous ces pourriels de Prozac que je reçois ! HA!HA!HA!)

M'sieur SVP a dit...

J'ai bien peur que les mêmes constantes donnent les mêmes résultats.

Pour ta santé, je te conseille le bol d'air pur, plus sain que le PRO...

;o)

Anonyme a dit...

Les éléves critquen simplement parce que ce n'est pas "équilibré" entre les matières.

Mais la français avec la réforme, c'est indéniablement n'importe quoi.